La technique des trois sœurs : jusqu'ici, tout va bien...
Encouragée par la belle réussite de quelques maïs plantés près des haricots grimpants en 2015, je me suis laissé tenter par la technique dite "des trois sœurs" qui consiste à cultiver ensemble du maïs, des haricots grimpants et des courges. C'est une technique qui est détaillée un peu partout sur le web, je ne passe donc pas mon temps à recopier ce qu'on peut trouver facilement par ailleurs (ici, par exemple). Je me contenterai de partager ma toute jeune expérience.
Difficiles à prendre en photo, les trois sœurs. D'autant plus que d'autres "sœurs" s'y sont mêlées : choux, tournesols, ...
Sur différents sites spécialisés, la méthode semble assez compliquée : il faut faire des buttes sur lesquelles semer les maïs, respecter des délais et des écartements, etc... Début mai, je me suis contentée de semer des maïs par poquets, sans faire de buttes. J'ai espacé ceux-ci de 15-20 cm. Quand ils ont atteint une dizaine de cm, j'ai gardé le plus beau plant de chaque poquet puis j'ai semé les haricots à son pied : environ 5 graines, en cercle. J'ai aussi repiqué un pied de patidou.
Mon potager est tout petit (moins de 50 m2) et divisé en planches surélevées. Impossible pour moi de consacrer une grande surface aux "trois sœurs". J'ai donc fait l'expérience sur deux fois un mètre carré. Il y a une règle à suivre avec les maïs : il vaut mieux les planter en groupes qu'isolés ou en lignes. Ça leur évite de se renverser et la pollinisation, réalisée par le vent, s'en trouve facilitée.
Oui, ou à peu près : dans le premier carré, la courge n'a pas repris. Il y a donc seulement "deux sœurs". Par contre, ça pousse bien et le maïs remplit bien son rôle de tuteur pour les haricots "ostensoir" grimpants. Ceux-ci se développent bien mais leur floraison et leur fructification sont en retard par rapport aux autres années. C'est lié aux conditions climatiques qui ne leur conviennent pas du tout. Comme il s'agit de haricots à récolter en grains et à consommer secs, leur récolte est assez tardive et j'espère qu'ils auront quand-même le temps de mûrir avant les gelées.
Dans le deuxième carré, la courge se développe bien, les petits patidoux grandissent (presque) à vue d’œil.
Voyez-vous le feuillage des ocas ? Indice : ce sont des oxalis, ils ont donc un feuillage qui ressemble un peu à du trèfle.
D'après ce que j'ai lu, il faut compter 60 jours entre la floraison des fleurs femelles, qui donneront les épis, et leur maturation. Elles aussi sont en retard : les premiers "styles", qui ressemblent à de la soie, ne sont apparus que le 20 août. Comme, dans notre région, il gèle déjà dès la mi-octobre, la récolte semble compromise ! On verra.
Les épis en formation et leurs soies : lorsque celles-ci seront brunes et desséchées, le maïs sera mûr. Mais quand ?
Il est encore trop tôt pour parler les avantages en termes de récoltes mais, dès maintenant, je vois au moins deux avantages à l'application de cette méthode :
C'est un truc qui m'embête toujours en début de saison : il faut trouver des perches, les transporter et... les enfoncer ! La technique des "trois sœurs" évite cette corvée
Je trouve ça bien décoratif, ces maïs dressés supportant un enchevêtrement de courges et de haricots. Le sol est occupé, la végétation est luxuriante mais maintenue dans les limites de la planche de culture.
Les maïs morada du Pérou
Je raconte leur histoire ici. Ils sont immenses! Ils se cognent contre le toit de la serre et sont obligés de se courber. Je les ai plantés aussi en compagnie de haricots (rattlesnake) et d'une courge. Cette fois, il s'agit de la courge "lady Godiva" dont on ne mange pas la pulpe, mais les graines, dépourvues de peau.
Dès maintenant, je suis convaincue des avantages de cette méthode. L'année prochaine, je l'appliquerai sur une plus grande échelle en essayant peut-être d'ajouter d'autres légumes.
Avez-vous essayé cette association ? Quels sont vos résultats et vos conseils ?
Rendez-vous fin octobre pour une évaluation des résultats. En attendant, profitons du beau temps enfin revenu !