Un mulot dans mon potager

Publié le par Annick Boidron

Mon potager retrouve tout doucement figure... potagère. J'ai enlevé les salades montées, j'ai récolté les graines de petits pois et de fèves, et j'ai commencé de nouveaux semis pour l'arrière-saison.

En particulier, j'ai semé des bettes "à feuilles". Ce sont des bettes qui ne font pas de cardes mais uniquement des feuilles. Elles se cuisinent comme des épinards, j'aime beaucoup.

En creusant mes sillons, j'avais bien remarqué quelques galeries... sans trop m'y attarder.

Cela n'avait pas d'importance pour moi mais, manifestement, il n'en allait pas autant pour le propriétaire des lieux. J'ai nommé "Le mulot".

Pauvre petit mulot découvrant le désastre

Pauvre petit mulot découvrant le désastre

Le mulot est manifestement un animal opiniâtre et courageux. Pas de lamentations, pas de jérémiades. Une fois le désastre constaté, il s'est immédiatement mis au travail. Objectif : retrouver l'entrée de sa galerie.

Mulot entreprenant des travaux titanesques pour retrouver sa galerie

Mulot entreprenant des travaux titanesques pour retrouver sa galerie

Je l'ai observé bien longtemps. En plein soleil, alors qu'il est plutôt nocturne, il s'est mis à creuser avec l'énergie du désespoir, à la recherche de sa galerie perdue et, peut-être, de sa nichée enterrée.

Un mulot dans mon potager

J'ai pu apprécier sa stratégie : creuser en arc de cercle en déposant les morceaux de terre compacte sur les côtés. Tout absorbé par son objectif, il ne m'a même pas remarquée.

Un mulot dans mon potager

Je sais, un mulot dans le potager, ce n'est pas une bonne idée : grand consommateur de graines, il creuse ses galeries là où il ne faudrait pas et grignote à l'occasion l'un ou l'autre légume. Mais celui-là, il a gagné le droit de rester, tant pis pour les bettes à feuilles

Un mulot dans mon potager

Il a finalement retrouvé sa galerie. Il était temps, je commençais à culpabiliser.

Je sais, j'en parle à mon aise. C'est vraiment un luxe de laisser vivre un mulot dans son potager. Je n'ai pas à me soucier de considérations économiques, je ne crains pas la famine. Si les légumes viennent à manquer, je pourrai toujours en acheter.

Tout cela pose, évidemment, la question des relations entre espèces. Est-ce qu'en tant qu'être humain, j'ai le droit de détruire un animal aussi vaillant, courageux et, il faut bien l'avouer, mignon ? N'est-ce pas absurde de dépenser des fortunes en vétérinaire pour un lapin ou une chèvre apprivoisés et de supprimer un brave petit mulot pour protéger quelques légumes ?

J'y ai répondu aujourd'hui, provisoirement et sans grande réflexion. Mais il n'est pas dit que je ne reverrai pas ma position s'il lui prenait l'idée d'exagérer.

Mon chat parfum, lui, ne se pose pas ce genre de question.

Publié dans Potager, Animaux du jardin

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P
Pas de doute, on est du même moule ;) Pas question de tuer mulot, taupe ou tout autre petit minus, si gourmand soient-ils ! (Bon pardon pour les limaces, je suis moins cool avec vous les filles, mais avouez que vous ne faites pas grand chose pour nous séduire :P) J'ai déjà assez mal au cœur avec mes 6 chasseurs de chats qui m'en ramènent régulièrement :(<br /> Bises Annick, et bon creusage de tunnel au petit mulot ;)
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B
Une question : sous quel nom achètes-tu les bettes à feuilles car dans ce légume, c'est de loin ce que je préfère.
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A
Elles viennent de chez "The real seed catalogue" un site anglais sui livre en Belgique (et donc aussi en France, je suppose). Il appellent ça "Leaf Beet chard" or "Perpetual Spinach". C'est un légume facile et qui donne plusieurs récoltes si on se contente de couper les feuilles... et très bon !
B
C'est vrai que j'aurais PRESQUE de l'empathie pour ce joli petit mulot.<br /> Ici malgré deux "chatsseuses" les campagnols terrestres sévissent. Une vraie calamité ! L'année dernière ils nous ont mangé toutes les carottes, betteraves, panais. Et je ne te parle pas des plantes du jardin d'ornement :-(. Cette année est plus calme, heureusement. Je pense que les pluies du printemps ont dû noyer quelques nichées ... et cela ne m'attriste pas du tout.
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A
L'avantage avec les campagnols, c'est qu'ils sont sous la terre et qu'on ne les voit pas : on n'a pas l'occasion se s'apitoyer. Nous les piégeons mais ils reviennent toujours ! Cette année, comme chez toi, ils avaient l'air un peu calmés, mais là, c'est le grand retour : toute une ligne de carotte rasée par le bas. Maintenant, ils s'attaquent au persil et pas moyen de les attraper !
K
Vilaine petite bête qu'on aime pas voir trainer dans nos potagers, mais tellement mignons !
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A
Bonjour Kristelle. Merci pour ce commentaire. Oui, ils sont mignons, c'est ça le problème. J'ai moins de scrupules à zigouiller les limaces ou les chenilles qui voudraient bien dévorer mes choux. Hier, mon chat Parfum a découvert les travaux du mulot et ... a agrandi le trou pour l'attraper : maintenant toute cette partie du potager est complètement retournée. Je ne sais pas si sa tentative a abouti. <br /> <br /> Votre commentaire m'a permis de découvrir votre blog qui a l'air super ! J'ai déjà repéré l'hémérocalle "Frans Hall", très beau en effet. J'y retourne. Bonne journée