Des figues sucrées et succulentes en Belgique ... et même en Ardenne !
C'est étonnant, mais c'est ainsi : nous n'aurons aucune prune cette année. Par contre, nous nous régalons de figues.
Bien-sûr, la récolte est modeste : un ou deux kilos chaque année ! Mais quel plaisir de couper un fruit sur l'arbre avant de le savourer au soleil ! Ou bien, comme hier soir, de le déguster pour souper, accompagné d'un bon jambon fumé et d'un verre de vin.
Comme je l'explique ici, j'ai acheté ce figuier il y a plusieurs années sur ebay. Il était juste mentionné qu'il résistait au gel et qu'il donnerait des figues "dès la première année", sans aucune information sur la variété.
En cherchant un peu sur internet, j'en suis arrivée à la conclusion qu'il s'agissait probablement de la variété "Brown Turkey": la forme des feuilles et l'aspect général des fruits correspondent assez bien aux illustrations que j'ai trouvées.
Brown Turkey est considéré comme un des figuiers les plus rustiques, ce qui explique qu'il soit très présent dans les jardins d'Angleterre et du Nord-Est de la France. Pour la rusticité, ça correspond bien à mes observations puisqu'il a résisté à des températures inférieures à -20°C à plusieurs reprises.
Il est planté contre un mur au Sud, juste devant la maison. Ce n'est pas ça qui le protège des températures très négatives en plein hiver mais il est à l'abri des vents froids. Et puis, surtout, dès que le soleil brille, il fait bien plus chaud à cet endroit que dans les autres parties du jardin.
Ce figuier produit deux sortes de fruits, à des périodes différentes. Nous commençons a apercevoir de toutes petites figues dès avril : c'est la "première vague". Elles se forment sur le bois de l'année précédente. En général, elles sont bonnes à manger vers fin juillet/ début août. Mais en 2016, été pourri aidant, elles n'ont mûri qu'à la fin du mois d'août.
Vers le mois de juin, une deuxième vague de petites figues apparaissent sur les nouveaux rameaux. Dans notre froid pays, celles-ci n'ont jamais le temps de mûrir et sont détruites par les première gelées. C'est dommage, car il y en a beaucoup plus. Mais cette année, certaines d'entre elles sont assez grosses aussi j'espère, pourquoi pas, une deuxième récolte juste avant les gelées. Pour cela, il faudrait un automne clément.
Le figuier se bouture facilement. Voici une bouture réalisée il y a trois ans et cultivée en pot. Elle n'a pas encore produit de fruits. C'est sans doute parce qu’elle est placée dans un endroit un peu trop ombragé. Je vais penser à déplacer le pot vers une zone plus ensoleillée... mais il est lourd !
Quand j'ai planté ce figuier, dans notre rude Ardenne, les commentaires sarcastiques des jardiniers "expérimentés" n'ont pas manqué. Je n'étais pas du tout sûre du résultat mais j'ai quand même essayé. Aujourd'hui je m'en félicite. Le plaisir que ces quelques figues m'apportent n'est pas seulement gustatif : elles me confortent dans l'idée qu'il ne faut jamais se laisser intimider par les certitudes et les affirmations péremptoires des "spécialistes". Ce n'est pas grand-chose : juste un petit figuier à 10 euros mais je l'aime et j'en suis fière, rien que pour ça !