Du temps à faire ses chicons
Il pleut tellement fort que je n'envisage même pas de mettre le bout du nez dehors. Pas grave, il y a des tas de choses à faire à l'intérieur. Comme, par exemple, préparer ses bacs de chicons*. Rien n'est plus simple, vous allez voir :
Une partie de nos chicons l'hiver passé : ils poussent à partir des racines enfoncées dans du terreau.
Les racines sont vendues en vrac ou en sacs de 25 ou 50 pièces. Voilà à quoi elles ressemblent :
Souvent, les feuilles périphériques (ou ce qu'il en reste) sont pourries : il vaut mieux les enlever.
La pourriture est le principal danger qui guette les chicons. Mais il suffit de prendre quelques précautions pour l'éviter. Je recoupe la verdure au ras du collet (environ 0,5 cm) et, surtout, j'enlève les feuilles du pourtour qui sont souvent abîmées. L'important est de ne pas toucher au centre de la rosette. Comme les racines achetées étaient humides, je les ai laissé sécher (un peu) avant de les utiliser.
Un beau collet bien propre, des feuilles recoupées nettement et des racines pas trop humides : on est bien partis pour éviter la pourriture.
Le matériel est basique : des contenants en plastique d'au moins 20-25 cm de profondeur, du terreau et un couvercle opaque. Pour ma part j'utilise des boites en plastique noir, non percées au fond et un terreau du commerce, toujours pour éviter la pourriture. .
Les boites rectangulaires de 30 centimètres sur 40 et 25 cm de haut sont bien pratiques. Mais on peut utiliser n'importe quel récipient pourvu qu'il soit assez profond.
Pour faciliter le "rangement" des chicons, je pose ma boite sur un côté et je dépose une couche de 3-4 cm de terreau dans le bas.
J'y range ensuite mes chicons étage après étage. Certains les serrent plus que moi, ce qui permet d'en mettre plus par bac mais je préfère qu'ils ne se touchent pas.
Une couche de terreau, une couche de chicons, une couche de terreau, une couche de chicons... et ainsi de suite jusqu'en haut. (Terminer par une couche de terreau)..
Et puis je continue, couche par couche, en veillant toujours bien à ce que les chicons ne touchent pas la paroi et arrivent tous à la même hauteur. Quand c'est terminé, on peut redresser la boite et combler les vides. Si le dessus des "carottes" dépasse un peu, ce n'est pas grave du tout.
Voilà, c'est déjà fini ! Il faut arroser mais pas trop (j'ai utilisé 3 litres d'eau environ par bac. Chaque bac a une capacité de 30 litres). Ensuite, on recouvre le tout avec un couvercle opaque. Ça peut être une autre boite opaque ou un sac poubelle noir. Dans ce cas, utilisez quelques branchettes pour le surélever afin qu'il ne touche pas les chicons. Pensez aussi qu'ils doivent respirer et que la condensation éventuelle doit pouvoir s'évacuer : ne fermez pas vos bacs hermétiquement !
En utilisant une deuxième boite juste posée sur la première comme couvercle, j'ai facilement accès à mes chicons pour la récolte et ceux-ci ont assez de place pour grandir à leur aise.
Si on veut des chicons tout de suite, on peut mettre le bac à une température comprise entre 10 et 15 degrés (chez moi, c'est à la cave). Mais il est aussi possible d'en stocker à plus basse température (même dehors) et de les rentrer au fur et à mesure des besoins. Notez que s'ils sont cultivés un température plus élevée, on obtiendra quand même des chicons. Ce sera plus rapidement mais leur forme ne sera pas aussi belle. Quoi qu'il en soit, ils doivent toujours rester dans l'obscurité : s'ils sont à la lumière, ils deviennent verts et...très amers.
A l'obscurité, les chicons restent bien blancs. Ils ne font pas de photosynthèse et puisent donc toutes leur énergie dans les racines qui s'épuisent peu à peu. Les petites racines qui se développent sur les "carottes" absorbent l'eau et les sels minéraux du terreau.
Si on ne "casse" pas les chicons et qu'on les récolte en les coupant un peu au-dessus du collet, le même bac peut nous offrir jusqu'à trois récoltes : les premiers chicons ont une belle forme de ... chicons, les suivants un peu moins. La dernière n'a pas belle allure : les feuilles sont fines et partent dans tous les sens. Mais elle est la bienvenue au printemps, quand les légumes frais ne sont pas encore disponibles. Un petit truc : en remontant les bacs quelques jours à la lumière, on obtient des feuilles plus vertes (et amères) qui vont bien pour faire des "patates au lard".
Un chicon, c'est 95% d'eau. Il faut bien qu'il aille la chercher quelque part. Mais il ne faut pas trop arroser non plus pour éviter... la pourriture (Vous aviez bien deviné !). En général, j'arrose après la première récolte et après la seconde. Ce n'est pas une certitude mais je pense que moins on les arrose, meilleurs sont les chicons (Il y a quand même un minimum !).
Les chicons industriels, cultivés hors sols, baignent dans de l'eau contenant des nutriments. Ils sont nettement moins bons que les chicons cultivés en terre.
Avant, je semais les endives au jardin mais je ne le fais plus car elles occupent beaucoup de place pendant toute la saison (et ne sont pas particulièrement décoratives). En plus, l'arrachage et le nettoyage des racines est un travail fastidieux. Au mois de novembre, ce n'est pas très agréable ! Enfin, ça, c'est quand les campagnols nous en laissent car ils aiment beaucoup ces bonnes racines bien charnues. Cela dit, l'année prochaine, j'envisage de semer de la chicorée rouge de Trevise pour la forcer en cave de la même façon que les chicons.
Chicorée sauvage Rouge de Trévise
Variété aux feuilles longues, rouges et aux côtes blanches. La forme ressemble à celle du chicon (endive). Pour récolte d'automne et d'hiver. Peut être forçé e
http://www.semaille.com/fr/chicoree-sauvage/375-chicoree-radicchio-rouge-de-trevise.html
Les chicons rouges sont des hybrides F1 mais la chicorée rouge, à ce qu'il parait, donne de bons résultats quand on la cultive comme des chicons. Je vais essayer l'année prochaine
En Belgique, dès novembre, on en trouve partout : au marché, dans les jardineries (chez AVEVE, elles ne sont pas chères mais pas bio non plus) et chez les producteurs locaux. Je n'ai trouvé qu'un seul marchand qui en vend par correspondance : c'est la Ferme de Sainte Marthe ... mais à 9,95 euros la dizaine de racines, ça fait cher le chicon !
Notez qu'il est aussi possible de forcer les chicons à l'extérieur ou en serre mais c'est plus compliqué. Pour ma part, je préfère la technique des bacs, toute simple à réaliser et qui permet de récolter facilement en hiver.
Le forçage du chicon (endive) + Recette - Semailles
Vous avez semé en mai des chicorées de Bruxelles. Du 15 octobre jusqu'à la mi-novembre, c'est le bon moment pour récolter les racines avant le forçage ! Une fois arrachées, il est conseillé ...
http://www.semaille.com/fr/content/37-le-forcage-du-chicon-endive-recette
Un beau lien sur le forçage des chicons chez Semailles
Voilà donc une façon simple d'avoir des légumes frais pendant tout l'hiver. Bien-sûr, tout le monde n'aime pas les chicons. Personnellement, je ne les mange jamais crus mais je les adore cuits, très classiquement en roulade de jambon avec une bonne béchamel ! Mais pour cela, il faudra attendre encore un mois ou deux.
* : tous les Belges appellent les chicons "chicons". Mais en France, excepté dans le Nord, on parle plus souvent d'endives. Mais on les trouve aussi sous leur nom flamand "witloof", ce qui veut dire "feuille blanche". Les "chicorées de Bruxelles", c'est encore la même chose.