Journal du 26 juillet : dans la serre
Je vis en Ardenne (Belgique) : une région où le temps est en général humide et frais. Mais les étés 2018 et 2019 ont été très très chauds. Dans ma serre (d'amateur, rappelons-le), la température était trop élevée et les plantes en ont souffert. Mais voilà que notre région semble revenir à ses anciennes habitudes : ciel gris, pluies fines et nuits froides ! Dans ces circonstances, la serre redevient précieuse pour éviter l'ennemi N°1 : le mildiou.
Chaque jour (ou presque), j'y fais un petit tour. C'est l'occasion de récolter quelques légumes de mettre au point deux ou trois petites choses pour éviter l'anarchie.
Quand les nuits sont fraîches (6 à 8 degrés pour le moment), je ferme la porte le soir. Je n'aime pas ça : ma serre n'est pas bien ventilée et l'humidité stagne trop. Mais bon, j'essaye aussi de conserver un peu de chaleur. J'ouvre la porte dès le matin, c'est l'occasion de faire un premier petit tour au jardin.
Le voile d'ombrage vendu avec la serre n'était vraiment pas pratique : il coulissait dans un rail et se bloquait tout le temps. C'était très énervant ! Résultat : je l'ai enlevé. Mais je l'ai regretté amèrement par la suite ! Pour cet été, j'ai imaginé un autre système : il coulisse sur des fils d'acier. Ce n'est tout de même pas l'idéal : un voile extérieur serait bien plus efficace. Ou alors, un coup de blanc sur les vitres. Oui, mais on fait comment lorsque, comme aujourd'hui, les plantes auraient bien besoin d'un peu de lumière ? Enfin, pour le moment ça "marche" comme ça.
Cette année-ci, peut-être parce que j'ai cultivé intensivement la serre en hiver, les plants de tomates sont moins vigoureux. Ce n'est pas forcément une mauvaise chose : ils sont moins hauts mais portent autant de fruits que d'habitude.
Les premières tomates commencent seulement à mûrir. C'est tard, même pour la région. Enfin soit, une fois que ça commence, ça n'arrête plus !
Quelques photos de tomates tout de même : glacier (très précoces, merci Dominique), ananas bleu, extravagante Rouffiange et "grosse vero".
Je n'interviens pas beaucoup sur les tomates mais j'enlève tout de même les branches secondaires (souvent appelées "gourmands) dès qu'elles apparaissent à l'aisselle des feuilles pour ne pas me retrouver devant des buissons ingérables (j'ai essayé une année).
Cette année-ci, pourtant, j'ai espacé un peu plus les plants et j'ai choisi de laisser pousser deux ou trois de ces branches secondaires par plant. J'espère ainsi obtenir des plantes plus buissonnantes et moins hautes. Jusqu'à présent, je suis plutôt satisfaite du résultat... mais la saison n'est pas terminée ! Mon seul travail consiste à attacher ces branches aux ficelles verticales (voir ici la méthode que j'utilise pour tuteurer les tomates dans la serre).
Bien-sûr, je parle ici des pieds de tomates "indéterminés". Je ne taille aucunement les plants de variétés déterminées comme celles qui sont en pot ici (sanka et salad vert-lime).
Les variétés de tomates "déterminées" arrêtent de pousser à un moment donné et forment de petits buissons qu'il ne faut pas tailler : c'est très pratique.
C'est la grande question : a quelle fréquence faut-il arroser ? Pas tous les jours, en tout cas, ce serait plutôt une fois par semaine mais il n'y a pas vraiment de règle. J'arrose seulement quelques pieds à la fois, à tour de rôle et selon les besoins. Comme je vais chercher l'eau avec l'arrosoir dans la réserve qui se trouve derrière la serre, je ménage mes efforts.
Je vous ai souvent montré ma "petite pépinière" derrière la serre. Mais vous ne savez peut-être pas qu'il s'agit en fait de la réserve d'eau de pluie. Elle récolte l'eau qui tombe sur le toit de la serre. Il suffit d'enlever deux planches et hop ! Je peux me servir directement en plongeant l'arrosoir dedans. En même temps, je me fais des biceps en béton... au bras droit !
Mieux encore : quand j'arrose mes petits semis, l'eau excédentaire s'écoule dans le réservoir en dessous : rien n'est perdu ! (Mais j'avoue que nous n'avions pas pensé à ça lors de la construction).
Parmi les plantes qui poussent dans la serre, certaines sont arrosées tous les jours comme ces grands soiffards de concombres et cornichons. Mais aussi les poivrons et les aubergines.
A propos de concombres, une de mes petites tâches quotidiennes consiste à freiner leurs ardeurs. C'est inimaginable la vitesse à laquelle ils se développent. J'attache certaines tiges et je coupe celles qui exagèrent. Si je ne fais pas ça tous les jours, elles s'enroulent autour des autres plantes et il y a du dégât quand je veux les enlever.
Le concombre kiwano pousse avec un bel enthousiasme mais n'a pas l'air de vouloir fleurir. Il faut bien l'élaguer de temps en temps sinon il occuperait toute la serre à lui tout seul. J'espère qu'il mettra autant de bonne volonté à produire des fruits qu'à pousser.
Les concombres tanja et Market more sont plus faciles à canaliser que le kiwano : j'enroule la tige principale sur une ficelle verticale (même principe que pour les tomates) puis j'attache les tiges secondaires sur la première... avec des bouts de ficelles.
Toujours au rayon "plantes grimpantes TRES vigoureuses", mon plant de margose est en pleine forme. J'ai raté sa culture l'année passée mais j'ai été beaucoup plus attentive cette fois-ci. Elle est couverte de petites fleurs femelles qui donnent déjà une idée de ce que seront les fruits.
D'autres plantes se plaisent bien en serre : je vous les montre sans trop de commentaires
Cresson de Para (spilanthes) et ficoïde glaciale couvrent le sol, avec quelques pieds de basilic et des tagètes
Sur les étagères, il ne reste plus grand-chose à part une bulbine et des boutures d'aloe vera ainsi qu'un plant de lippia dulcis. Si ces plantes vous intriguent, dites-le-moi.
Maintenant, moins idyllique, je vais vous montrer aussi ce qui ne va pas ! Vous allez peut-être pouvoir m'aider de vos lumières.
Sur un plant de "cornue andine", les feuilles du sommet "crollent". Ça n'empêche pas le plant de pousser ni de fleurir et de fructifier mais il me semble tout de même que sa croissance est ralentie. Un autre plant de la même variété, à un mètre de là, est indemne.
Pour les lecteurs qui ne comprennent pas le Belge, je précise que le verbe "croller" signifie à peu près la même chose que "friser".
Je n'en récolte jamais des kilos mais j'avais trouvé une variété assez fiable : green apple. Mais mes aubergines vont mal : on dirait qu'elles ont toujours soif ! Je les arrose... ça va mieux. Mais le lendemain : même scénario. L'un des trois plants a même séché sur place et j'ai dû l'arracher.
Je soupçonne des mulots d'avoir installé leur domicile dans la serre. Cet hiver, j'ai retrouvé par mal d'"entrepôts" dans lesquels ils avaient stocké toutes sortes de graines et de fruits secs. J'imagine que, selon l'endroit où passent les galeries, mes plants sont plus ou moins affectés. Ce n'est pas encore trop dramatique.
Parfois un mulot élit domicile dans le potager. J'en ai déjà parlé. Vous pouvez cliquer sur la photo de gauche pour accéder à l'article en question.
Les mulots sont mignons mais très sans-gêne.
Bien-sûr, j'adore consommer les légumes que nous produisons et il est bien rare que j'en achète. Mais je ne veux pas non plus devenir esclave de mon jardin, ne plus faire que ça et y détruire la vie pour obtenir des récoltes pharamineuses. Comparer mes récoltes sur les réseaux sociaux ne m'intéresse pas. Je passe peut-être dix minutes par jour à réaliser ces petits travaux dans la serre et beaucoup plus à regarder vivre et pousser mon jardin. Si tout n'est pas parfait, tant pis ! C'est un luxe, j'en suis bien consciente, et j'en profite !
Mon prochain article sera consacré à la méthode "Rahir" appliquée à mon talus plein Sud... qui n'est pas encore comme je voudrais ! Bon dimanche et à bientôt.