Récapitulatif : Les poivrons et piments du semis à la récolte
De tous les légumes d'été (poivrons, tomates, aubergines, etc.), ce sont les poivrons et les piments qui me donnent le plus de satisfactions : rarement malades, décoratifs, faciles quand on les a apprivoisés un peu, ils n'ont ni la sensibilité des tomates ni les gros besoins en chaleur des aubergines.
Plutôt que d'écrire un sempiternel article sur "comment je sème mes poivrons", j'ai recyclé ceux des années précédentes sous forme d'un récapitulatif, du semis à la récolte (des graines).
Je vous parle ici d'une petite culture : une quinzaine de plants maximum, cultivés principalement en serre ou en pots à l'extérieur, dans un pays (Belgique) où les étés ne sont pas toujours chauds et ensoleillés. (photo : poivron Caviar Calabrais)
Pour commencer : semer
Cette année-ci j'ai semé mes poivrons et mes piments plus tard que d'habitude. En général, on conseille de faire ça vers la mi-février (pour nos régions : Nord de la France et Belgique). Mais il faut aussi penser que les semis vont rester longtemps dans la maison, y pousser au moins jusqu'en mai et occuper de plus en plus de place. Alors, chaque année, je recule un peu le moment de semer. Vous verrez que ça ira quand même.
J'ai déjà raconté par le menu comment je semais mes poivrons, avec des conseils et tout et tout. C'est ci-dessous :
Allez, c'est reparti : J'ai semé mes poivrons et mes aubergines - Au jardin des Quatre Moineaux
https://www.quatremoineaux.be/2022/02/semis-poivrons-et-les-aubergines-debutants.html
Cette année-ci, je n'ai rien changé par rapport à 2022... Vous comprendez que je n'aie pas ressenti le besoin de tout répéter.
Après 7 à 10 jours (voire plus) : de la lumière
Dès que les graines ont germé, il est indispensable de donner de la lumière aux jeunes pousses. Heureusement, à ce stade, les plantules ont besoin de moins de chaleur : on peut donc les sortir de leur radiateur, ou de toute autre source de chaleur et les déplacer près d'une fenêtre. Pas question de les sortir : elles restent à l'intérieur de la maison et de préférence dans une pièce chauffée au moins à 15°C (plus il fait chaud, plus ça pousse vite mais ne pas dépasser 25°).
C'est l'avantage de semer en godets plutôt qu'en terrines : on peut déplacer les godets près de la fenêtre au fur-et-à-mesure de la germination. En effet, toutes les variétés ne germent pas en même temps.
Repiquer
Si on a mis plusieurs graines par godets, les petits plants vont rapidement être trop serrés. Il va falloir les repiquer. (Je pourrais aussi éclaircir en ne gardant qu'un plant par godet... mais ça me fait trop mal au cœur : je préfère tout repiquer quitte à distribuer les plants en trop autour de moi).
Tant que les petits plants restent bien droits, trapus et bien verts, le repiquage n'est pas urgent.
Quand ils ont environ quatre "vraies" feuilles (les deux premières étant des "fausses" feuilles alias cotylédons), je repique les jeunes plants dans des godets "classiques" de 9x9cm. On peut enterrer un peu la tige, si elle s'est trop allongée.
Comme pour tout repiquage, l'idéal est de ne pas trop déranger les racines mais même à "racines nues" (pas trop longtemps tout de même), ça reprend.
Ça, c'était la partie facile. Mais les jeunes plants ont aussi besoin de lumière : la place commence à se faire rare derrière les fenêtres.
Le casse-tête de l'éclairage
Les jeunes plants de poivrons peuvent parfaitement rester derrière une fenêtre bien éclairée jusqu'à leur repiquage à l’extérieur (même en plein soleil, ça ne les gêne pas si on les arrose régulièrement). Les meilleures places sont juste derrière la vitre. Quand on s'en éloigne, la quantité de lumière reçue diminue très rapidement.
Si on n'a pas assez de place juste derrière la vitre, il faut régulièrement opérer une rotation pour que tous les plants reçoivent un minimum de lumière. Mais malgré cela, ils s'allongent et "filent". Au stade de la photo (2016), c'est encore récupérable.
Pas indispensable mais pratique : l'éclairage artificiel
Souvent, c'est mon cas, la seule solution au manque de place et/ou de lumière consiste à utiliser un éclairage artificiel. J'utilise maintenant des ampoules LED (SANSI" full spectrum"). Elles me conviennent car elles ne coûtent pas cher, consomment peu, sont faciles à ranger et à installer. De plus, et ce n'est pas négligeable quand on cultive dans le salon : elles sont assez discrètes.
Un deuxième repiquage ?
Souvent, je repique une deuxième fois dans des pots plus grands les plants qui me semblent trop à l'étroit.
Il arrive un moment où les plants des variétés plus vigoureuses ont besoin d'être repiqués une deuxième fois
Le moment attendu : la sortie
Après le 15 mai il ne gèlera plus (en principe), on peut y aller. Je plante très peu de poivrons en pleine terre : je les préfère dans la serre ou en pots, à l'extérieur.
Mais quel que soit l’endroit où on les installe, les poivrons ont besoin de chaleur, de soleil, d'un sol (très) riche et de beaucoup d'eau. A part ça, ils ne sont pas difficiles et poussent tout seuls.
Que ce soit dans la serre ou en pleine terre, la plantation n'est pas compliquée : on fait un trou, on plante, on arrose, on paille. On peut un peu enterrer la tige si elle est trop dégarnie.
Un tuteur est souvent nécessaire pour les grandes variétés.
En pots, on peut se contenter de terreau du commerce ou de la terre (riche) du jardin. Mais pour ma part, je pratique une technique "en mini-lasagne" inspirée de Damien Dekarz, qui me donne entière satisfaction depuis des années.(La vidéo est par ici)
Le principe consiste à remplir le pot alternativement de matière sèche (branchettes, miscanthus broyé :-), etc.), et de matière fraiche verte. (Notez que si on les mélange, ça revient au même)
Pour terminer, une petite couche de terre (de la hauteur de la motte + 1 ou 2 cm)... et un petit paillis d'herbes sèches.
La culture en pots est vraiment chouette et les poivrons ont l'air d'aimer ça. J'adore les pots en terre cuite, surtout quand ils sont un peu vieux et patinés. Je trouve que ça donne beaucoup de charme au jardin.
Ces "purple glow in the dark" n'ont pas encore de fruits mais sont déjà décoratifs dans leurs vieux pots.
On arrive à la fin. Pour la récolte des fruits, pas besoin d'explications.
Penser à l'année suivante : récolter les graines
Récolter les graines est enfantin mais il y a tout de même un point à ne pas négliger : ne récolter que les graines des poivrons bien mûrs. Comment savoir si un poivron est bien mûr ? En général, il est rouge.
Hé oui, qu'ils soient jaunes, noirs, violet ou bariolés, tous les poivrons finissent un jour par devenir rouges. Ça peut parfois prendre du temps... mais c'est nécessaire d'attendre la complète maturité pour que les graines soient bonnes à être récoltées, séchées et ... semées l'année suivante.
Ah, encore une chose importante : paillez, paillez, paillez... c'est un ordre. Enfin, vous faites comme vous voulez. Mais les poivrons sont si gourmands en eau qu'on pourrait les arroser tous les jours... sauf si on les paille, même s'ils sont en pots. On peut utiliser tout ce qu'on veut mais je trouve que les tontes d'herbes (qui ont un peu séché) sont les plus pratiques : elles forment une couche bien isolante et enrichissent le sol en se décomposant.
Voilà, cette fois, c'est fini. J'ai écrit cet article surtout pour ceux et celles qui n'ont jamais semé de poivrons ou de piments (c'est la même plante, en fait). Je parle de mon expérience et je cultive en fonction de mes objectifs : obtenir une production convenable et variée (la consommation de deux personnes et quelques visiteurs pendant l'été, un peu de congélation) mais aussi embellir la serre et le potager.