L'histoire d'un semis d'hellébore fétide et de sa version dorée
Le 8 février 2022, sur Au jardin des Quatre Moineaux

Tout le monde (ou presque) connaît les hellébores d'Orient, très à la mode, qui ont maintenant des fleurs de toutes les couleurs. L'hellébore fétide, au nom assez peu engageant, est bien moins spectaculaire... Quoi que.

Hellébore fétide (type sauvage) en fleurs à la fin dès le mois de janvier

Il s'agit d'une plante indigène de sous-bois mais il en existe quelques variétés horticoles dont une dorée appelée Gold Bullion : je vous la présenterai un peu plus bas. Si j'en parle aujourd'hui, c'est pour essayer de réparer une injustice : pauvres Helleborus foetidus, je vous ai méprisés. Mais croyez bien que je le regrette. Voici l'histoire des trois pieds, deux "sauvages" et un doré, qui fleurissent en ce moment dans mon jardin.

Tout a commencé avec un sachet de graines, acheté en 2017 chez "Plant World Seeds".

Graines Helleborus Foetidus "Gold bullion".

A cette époque lointaine, on pouvait commander des graines, et même des tubercules sans problème en Angleterre. Aujourd'hui Plant World Seeds n'envoie plus rien en Europe et, de toutes façons, cette variété ne figure plus dans son catalogue.

J'ai retrouvé la trace de mon semis effectué en 2017 ! Le pot, bien protégé des rongeurs, est resté à l'abri au pied d'un mur, au Nord, là où il fait bien froid et humide.  Il y est resté longtemps !

Semis du 27 septembre 2017

Après l'hiver 2018 : rien ! Mais le sachet précisait que certaines germinations pouvaient n'avoir lieu que deux ans plus tard ! Je n'ai touché à rien, et en effet...

Avril 2019, soit 19 mois et deux hivers plus tard : je découvre que quelques graines ont enfin germé. D'autres suivront rapidement.

Mais quelle déception : les petites feuilles ne ressemblent en rien à des lingots d'or, ce sont de banales feuilles d'hellébores.

Ensuite, je perds leur trace dans mes photos. C'est dire s'ils m'intéressaient ! J'ai pourtant dû les repiquer en godets... et en distribuer beaucoup ! En fin de compte, il m'en restait trois. Je ne savais quoi en faire et je les ai "tapés" un peu n'importe où pour m'en débarrasser (c'est mal !).

Dans ce parterre nouvellement créé en 2020, se cachent deux petits hellébores fétides. Les voyez-vous ?

Enfin, en ce (presque) printemps 2022, j'ai fait un petit tour au jardin et il était là ! Le VRAI Helleborus foetidus 'Gold bullion', brillant de tous ses feux.

Helleborus foetidus "Gold Bullion" rescapé de mon indifférence.

Bon, clairement, le semis n'est pas fidèle. Parmi les graines reçues de Plant World Seeds, une bonne part était de type "sauvage". Ce n'est pas un problème en soit, il suffit de faire ce que je n'ai pas fait : attendre que le caractère "doré" s'exprime et éliminer les plants qui ne correspondent pas au cultivar. Trop tard !

 

Notez que dans sa forme sauvage, l'Helleborus foetidus n'est pas mal non plus. Son feuillage est même plus sain et brillant que celui de la variété "Gold bullion".

Est-ce que j'essaye de multiplier mon unique Gold Bullion ? J'ai lu que les hellébores fétides fleurissaient pendant un an ou deux puis mouraient. Mais je n'ai plus de graines et je n'en ai pas trouvé à vendre. Je pourrais en récolter sur mon unique plant mais est-ce que ça vaut la peine ? Il y a de fortes chances pour que les plantes obtenues (si j'en obtiens !) soient de type "sauvage", en tout cas à la première génération. Ce qui signifie que je devrais attendre la deuxième génération pour retrouver, si tout va bien, des plantes dorées !

Contrairement à celles de la forme "sauvage", les fleurs de mon hellebore fétide "gold bullion" ne sont pas encore épanouies. Si l'autofécondation est possible, cela augmenterait mes chances d'obtenir des plantes dorées dès la première génération.

Tout ça va me prendre du temps et de la place, mais pourquoi pas ?

Je pourrais peut-être aussi essayer une petite bouture, qui sait ?  Je me suis un peu renseignée et je n'ai trouvé qu'une seule information à ce sujet : le bouturage de l'hellébore fétide est impossible ! Voilà une bonne raison d'essayer.

Il y a justement, tout en bas de la tige, une petite ramification qui me tente bien :

Et hop ! Je sais bien que mes chances de réussite sont minces mais elles le seraient encore plus si je n'essayais pas.

Bon, c'est surtout pour le sport, n'est-ce pas : on vend des hellébores fétides de toutes sortes chez "Promesses de fleurs". Mais c'est tellement plus gai de "chipoter" par soi-même.

Il y a encore beaucoup de choses à raconter sur cette plante qui fait l'objet (qui l'aurait cru ?) de nombreuses études et à laquelle sont rattachées pas mal de petites histoires. Mais ce sera pour un prochain article : le temps de bien me renseigner et de ne pas répéter ce qu'on peut déjà trouver facilement ailleurs. A ce propos, si l'hellébore fétide vous intrigue et si vous voulez en savoir plus à son sujet, je vous invite à lire l'article suivant sur le site des "Sauvages du Poitou" :

A bientôt.

PS : prise d'un doute, j'ai vérifié le genre du mot Hellébore ! C'est un nom masculin. Moi qui avait tout écrit au féminin ! J'ai fait toutes les modifications. Ah oui, mais sur la plupart des sites qui en parlent, Hellébore est  féminin ! Tant pis, je ne recommence pas tout. Vous avez donc droit à un article qui respecte le dictionnaire Larousse, plutôt que l'usage qui "hésite" (Lalanguefrançaise.com).

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