Taille des rosiers avec Daniel Schmitz : ce que je ne dois pas oublier
Hier, j'ai passé une journée de rêve dans la région de Malmédy : j'ai assisté à une formation sur la taille des rosiers chez Daniel Schmitz, puis je suis allée faire un tour aux pépinières Gabriel.
Je ne vais pas écrire un Xième article sur la taille des rosiers, on en trouve des dizaines pour le moment. Toutefois, tant que tout est encore frais dans ma mémoire, je tenais à noter les points importants pour ne rien oublier. C'est que j'en ai fait des bêtises par le passé !
Deux heures et des fafiottes à écouter Daniel Schmitz parler de ses roses. J'ai appris énormément de choses et j'ai passé un bon moment. PS : ce n'est pas moi sur la photo.
"La taille, c'est un détail", c'est le leitmotiv de Daniel Schmitz. Je n'en étais pas vraiment convaincue puisque j'ai tout de même fait 125 km pour assister à cette formation. En revanche, ce que j'ai compris, et bien compris, c'est qu'il vaudrait mieux ne pas tailler du tout que mal tailler. Voici un petit florilège de toutes les avanies que j'ai fait subir à mes rosiers et ce qu'il faut faire pour que ça ne se reproduise plus.
Voilà un "détail" qui m'a toujours échappé... et qui explique pourquoi mon rosier Félicité et Perpétue me déçoit chaque année... sauf en 2013 quand j'ai négligé de le tailler !
Je n'ai plus jamais vu Félicité et Perpétue (le rosier grimpant à droite) aussi jolie qu'en 2013... et pour cause, je la massacrais la pauvre !
Hé oui, les rosiers non-remontants fleurissent sur le bois d'un an et plus. Donc si on taille, on enlève le "vieux bois" et hop ! plus de roses. Pourquoi est-ce que personne ne le l'a jamais dit ? Malgré ça, il n'est pas interdit d'enlever le bois mort et de "nettoyer" un tout petit peu, mais juste un TOUT PETIT PEU.
Encore une autre bêtise que j'ai faite systématiquement sur mon pauvre Ghislaine de Féligonde que j'aime tant.
Daniel Schmitz est très pédagogue : pour nous aider à comprendre comment "fonctionne" un rosier, il a employé une image très parlante. Je me suis fait un petit schéma. Je rappelle que c'est juste une représentation et qu'il n'a rien de scientifique.
Donc, au printemps, la sève monte (verticalement) et fait pousser le bourgeon terminal. Puis elle "redescend" et progressivement, les bourgeons se développent du haut vers le bas.
Si on coupe l'extrémité de la tige, toute la sève va "monter" le plus haut possible et de nombreux rameaux vont se former à l'endroit de la coupe. On arrive donc à des situations comme celle-ci :
Et voilà le problème dans toute son horreur : quatre branches vigoureuses démarrent à l'extrémité de la tige coupée la saison dernière.
Toute la sève va alimenter les (nombreux rameaux) qui se forment alors en haut du rosier... c'est moche et il n'y aura plus de fleurs en bas. La solution (Daniel Schmitz a une solution pour tout), consiste à choisir un beau rameau et à couper les autres à leur base.
Voilà mon Ghislaine de Féligonde : si vous regardez bien, vous verrez que j'ai commis les mêmes erreurs, année après année, avec une belle régularité.
Et avec les branches trop longues, on fait quoi ? Eh bien, on les courbe. Ce qui va provoquer l'émission de branches secondaires vers le haut.
La courbure a provoqué l'émission de branches vers le haut. Ghislaine me montrait ce que je devais faire, mais je n'ai pas été assez observatrice.
Voilà comment il faut faire : on se met à genoux devant son rosier (on peut lui dire quelques mots) et on repère les branches principales : celles qui partent du sol. Ensuite on commence de la base : coupe toutes les branches latérales à plus ou moins 20cm de longueur, jusqu'en haut. Pendant ce temps, on explique à son rosier qu'on fait ça pour son bien (je ne sais pas ce que le rosier en pense).
Bon, j'ai bien compris la théorie, mais je voudrais votre avis.
Voici la base de mon Ghislaine :
On voit bien les deux branches principales qui sont brunes. De celles-ci partent des rameaux secondaires (verts). Je devrais logiquement les couper tous à 20 cm, y compris les plus basses. Vous confirmez ?
Il y a aussi quelques rameaux morts et des tout fins, mais ça, je sais que je dois les enlever. C'est même ce qu'il faut faire avant toute chose dixit Daniel Schmitz.
Allez, je vous montre quand même Ghislaine de Féligonde cet été : elle n'a pas l'air de trop m'en vouloir... jusqu'à présent.
Si un rosier est dégarni de la base (et qu'on trouve ça moche), IL NE FAUT PAS TOUT RATIBOISER près du sol, en pensant que de nouvelles branches plus denses vont apparaître au pied ! ça risquerait carrément de le tuer ! On a le choix entre plusieurs solutions :
- Si plusieurs branches démarrent de la base, on peut en couper une ou deux à ras, ça incitera les autres à refaire des pousses dans le bas de la tige.
- On peut aussi simplifier le dessus en ne laissant qu'une pousse terminale par tige qui part du sol.
Schéma réalisé à la va-vite : à gauche, la situation de départ. A droite les deux solutions proposées. Tout à fait à droite : ce qu'il ne faut pas faire. Remarquez les gouttes de sève qui s'écoulent des branches coupées. Quel réalisme !
- On peut faire grimper une clématite pour cacher les branches nues. Nous avons même eu des conseils sur le genre de clématite à favoriser pour qu'elle n'étouffe pas le rosier. J'ai noté :
Ce sont des clématites qui fleurissent assez tard dans la saison et conviennent bien pour un rosier grimpant.
Daniel Schmitz a aussi suggéré de planter une clématite herbacée (ça tombe bien : j'ai reçu des grains de Katia lors du SOL) ou un géranium vivace comme Rozanne.
Encore une chose que je ne faisais pas ! Sur les rosiers remontants, il est conseillé d'enlever les fleurs fanées au fur-et-à-mesure afin de favoriser la formation des nouvelles roses. ça, je le faisais. Mais je continuais à enlever les fleurs jusqu'en octobre au moins alors que c'est parfaitement inutile : de nouveaux rameaux porteurs de fleurs n'ont plus le temps de se former entre le 15 août et les premières gelées.
"Pink grootendorst" est un rosa rugosa charmant mais piquant. Comme il est au bord du chemin qui conduit au jardin, j'enlève ses fleurs fanées chaque fois que je passe à côté. Résultat : pas de fruits !
Un sauvageon est un rejet du porte-greffe. Il faut l'éliminer sinon il "pompe" toute la sève et affaiblit, voire fait mourir, le rosier.
Alors, grande nouvelle : il ne faut pas compter le nombre de folioles sur une tige pour savoir si c'est un "sauvageon" ou pas ! C'est pourtant ce que mon papa faisait : sept folioles, c'est un "gourmand", cinq folioles, c'est bon. Mais ça, c'était avant. Les rosiers de maintenant ont un nombre variable de folioles, donc le truc ne "marche" pas.
Alors, quand on voit une tige sortir de terre à côté de notre rosier, comment savoir si c'est un sauvageon ? eh bien à ses feuilles mates de couleur vert glauque. Mais si la tige est rougeâtre et porte des feuilles luisantes, c'est une "bonne tige"
Quand on a un doute, il faut alors creuser un peu pour voir si la dite-branche pousse directement sur une racine. Dans ce cas, c'est un sauvageon et il faut COUPER LA RACINE.
Et si on ne sait toujours pas : on peut prendre une photo et l'envoyer à Daniel Schmitz : il les reconnaît au premier coup d’œil. Je n'en doute pas un seul instant !
Pour rendre un jeune rosier plus vigoureux, on peut couper les premières fleurs quand elles sont en boutons.
Bon, on verra quand ce sera le moment. J'ai quatre nouveaux rosiers au jardin, ce sont ceux "de Warren" et je suis impatiente de voir les fleurs. Mais s'il faut faire ce sacrifice, je trouverai peut-être la force nécessaire. Bon, selon, Daniel Schmitz, ça retarde la floraison, mais on a tout de même quelques fleurs, plus tard dans la saison. Comme les choix peuvent être cornéliens, parfois !
Quatre rosiers australiens dans mon jardin : quelle folie ! - Au jardin des Quatre Moineaux
En principe, je préfère les fleurs toutes simples à l'allure campagnarde et... je réussis mal les roses ! Mais voilà, j'ai commis un jour l'erreur de visiter A little bit of paradise : l'arme ...
http://www.quatremoineaux.be/2018/12/rosiers-warren-millington-daniel-schmitz-isabelle-olikier.html
Je lis sur les blogs que beaucoup d'entre-vous ont déjà taillé leurs rosiers. Mais Daniel Schmitz, lui, conseille (vivement) d'attendre encore... Jusqu'à la floraison des forsythias. Je vais suivre son conseil : à Bouillon comme à Malmedy, il peut encore geler assez sévèrement en mars. Mais dès la floraison des forsythias, je fonce ! Heu... où se trouve le forsythia le plus proche ? Pas dans mon jardin, en tout cas.
En attendant, je me plante devant mes rosiers et... je réfléchis.
Après un petit moment de déception quand j'ai compris que, malgré un temps sec, la formation se déroulerait à l'intérieur et non parmi les rosiers, je me suis retrouvée complètement absorbée par les conseils apaisants de Daniel Schmitz.
Avec lui, tout est simple et rassurant : les rosiers peuvent être arbustifs, grimpants ou "lianes", ils sont remontants ou non-remontants... et c'est tout. Et puis, si on s'est trompé, ce n'est pas grave ! Il a toujours une solution pour "rattraper le coup".
Même si, comme moi, on se rend compte qu'on a massacré (certains de) ses rosiers pendant des années, on en ressort confiant et enthousiaste. Et puis, on peut poser toutes les questions qu'on veut et je vous assure que la réponse est précise, pratique et toujours sans jugement.
Il y a encore une formation de ce type samedi prochain, s'il y a encore de la place et que vous ne savez pas tout sur la taille des rosiers, allez-y !
Daniel Schmitz a tout de même un défaut : il est frileux ! Prévoyez des vêtements légers.
Je n'ai pas acheté de rosiers. Je retournerai à Malmedy dans le courant du mois de juin pour les voir en fleurs, humer leur parfum... enfin faire connaissance avant de les adopter.
Et si vous voulez aller vous perdre par-là, voici les infos :
Isabelle du blog A little bit of paradise a compilé les émissions radio de Daniel Schmitz dans lesquelles il aborde (avec délectation) la question de la taille des rosiers. Le lien vers cette page est ci-dessous :