Forelock : un ail qui sait se tenir
Pas facile de trouver un ail décoratif qui donne entière satisfaction : certains se couchent lamentablement au premier coup de vent, d'autres sont magnifiques la première année mais reviennent tout gringalets les années suivantes (quand ils reviennent). Il y en a même qui attrapent la rouille. Forelock n'a aucun de ces défauts... et même quelques qualités en plus.
Dès le premier coup d’œil, on a compris : Warelock sait se tenir ! Ce n'est pas parce qu'on est perché sur une haute tige de presque deux mètres de haut qu'on doit se laisser aller ! Ceux que vous voyez sur la photo ont subi quelques orages et regardez comme ils restent bien droits !
Et vous avez vu ces inflorescences ? Si je n'avais pas peur de leur manquer des respect, je dirais que ce sont de grosses rigolotes. C'est leur petit toupet comique qui explique le nom de la variété (Forelock = mèche).
Pour certains, cette coiffure évoque celle de Wilson, le ballon compagnon de Tom Hanks sur son île déserte dans Cast away. Moi, elle me ferait plutôt penser à Titeuf.
Tout cela, c'est déjà bien, mais ce n'est pas tout : cet ail est beau et décoratif à tous les stades de sa croissance. Au printemps, sa tige se tortille dans tous les sens :
Désolée, je n'ai retrouvé que cette photo. Remarquez les feuilles : présentes au printemps, elles disparaissent avant de devenir moches.
Et puis, soudain, les tiges se redressent et les fleurs commencent à apparaître, coiffées d'un petit bonnet de Schtroumpf. Les jeunes inflorescences ressemblent très fort à celles de la très commune Allium sphaerocephalon.
Après avoir fait leur show, les Forelocks ont le bon goût de défleurir en beauté... et de rester toujours aussi droits sur leurs hampes.
Enfin, qualité qui les rend encore plus précieux à mes yeux : ces grands ails, plutôt sophistiqués, ne sont pas difficiles du tout ! Situés en plein soleil du matin au soir, ils poussent sans rechigner entre les touffes de vivaces qui fleuriront un peu plus tard. Et puis, j'allais oublier : ils se naturalisent ! Quand je les ai plantés il y a six ou sept ans, ils n'étaient que... trois ! Ils sont maintenant 19 ! et vous ne voyez pas tous les "petits" qui n'ont pas encore fleuri. Tout cela de leur plein gré, sans aucune inervention de ma part.
C'est que Forelock, comme la plupart des plantes bulbeuses met quelques années à construire un bon gros bulbe plein de réserves avant de fleurir. Mais ça vaut la peine d'être un peu patients quand on voit le prix des bulbes.
Un petit renseignement s'il vous plait ?
J'aime les ails décoratifs pour leur graphisme et leur beauté mais malgré leur apparente rusticité, je n'arrive pas à faire refleurir de façon satisfaisante les grandes variétés telles que celles-ci, photographiées le mois dernier au RHS Garden Hyde Hall.
J'imagine que les bulbes de ces ails sont renouvelés chaque année. MAis ce qui est possible financièrement pour le RHS ne l'est pas forcément pour une prof retraitée !
Alors, si vous aussi, vous avez dans votre jardin, une variété d'ail jamais malade, décorative, qui revient chaque année sans trop de soins et qui reste bien droite quoi qu'il arrive... ce serait sympa de mettre son nom en commentaire... en échange de graines d'Allium Worelock ?