Qu'est-ce qui pousse dans mon talus plein Sud ?
On peut dire qu'il m'en aura fait voir, celui-là. Et cela depuis plus de trente ans. Parce que, bien-sûr, comme toute jardinière débutante j'ai commencé par l'endroit le plus difficile ! Le voici hier, en plein soleil, à deux heures de l'après-midi : il fait plus de 30°.
Cliquez sur les flèches pour vous déplacer vers la gauche ou vers la droite dans le talus.
Vous voyez, ça cogne dur ! La terre caillouteuse sèche vite, même en profondeur. Mais il ne faut pas s'y fier ! Si certains étés sont étouffants, d'autres sont frisquets et pluvieux. Ces étés-là, la terre, même si elle est bien drainée, reste constamment humide. En hiver aussi, les conditions sont très variables : des températures inférieures à -15° ne sont pas exceptionnelles mais on peut aussi connaître des hivers relativement doux et, c'est plus embêtant, très humides. Conclusion : il faut trouver des plantes warriors, qui s'adaptent à toutes les conditions. J'ai beaucoup tâtonné, arraché, déplacé mais maintenant, même s'il reste des choses à améliorer, je suis assez satisfaite.
Il est 8h du matin : le talus plein Sud reçoit l'ombre de la maison mais ça ne va pas durer et bientôt, il sera en plein soleil sans un moment de répit jusqu'au soir.
La terre est retenue par un petit muret de pierres sèches, caché sous la végétation. Il offre un refuge à une multitude d'animaux.
Les plantes les plus présentes pour le moment, sont les digitales jaunes (Digitalis lutea). Elles sont là depuis mes premiers aménagements, c'est dire si elles sont costaudes. Elles reviennent chaque année, un peu plus vigoureuses, et se ressèment généreusement. Elles supportent TOUT et gardent bonne mine quoi qu'il arrive ! Je les adore.
Les digitales jaunes sont encore dans l'ombre pour quelques minutes, mais bientôt elles devront affronter la chaleur du soleil ! Pas de problème : elles resteront pimpantes tout au long de la journée.
Une autre descendante d'un semis réalisé à mes débuts de jardinière, apprécie la vie dans mon talus plein Sud : c'est la rue (Ruta graveolens). Elle est bien moins spectaculaire que la digitale jaune mais j'aime ses petites feuilles bleutées et le couleur de ses fleurs. Par contre elle pue et peut provoquer des brûlures sur la peau si on s'expose au soleil après l'avoir manipulée.
Et que pensez-vous de l'association de ses fleurs vert-chartreuse avec les oeillets... des chartreux ?
En parlant d’œillets des chartreux, ceux-ci sont arrivés dans le talus assez récemment. Tous descendent d'un seul plant acheté au jardin Plume il y a quatre ou cinq ans. Ils se bouturent et se sèment très facilement, ce qui m'a permis de le multiplier. Il faut du temps pour les apprivoiser, ces œillets ! Les petites fleurs roses juchées sur de longues tiges ne résistaient pas à la pesanteur et s'affaissaient en cours de saison. Mais en les mélangeant avec d'autres plantes qui les soutiennent, le problème est résolu.
Coincés derrière une touffe de Stipa tenuissima et entre les érygiums, les œillets des chartreux se tiennent bien droits.
Les Stipas tenuissima ont été semés pour la première fois il y a une dizaine d'années. Depuis-lors, j'en retrouve un peu partout dans le jardin. Ce n'est pas grave, ils sont tellement gracieux. Ils aiment la chaleur et cet emplacement leur convient bien.
Quant aux éryngiums, ils ont mis un peu de temps pour s'installer mais à présent ils explosent. Je les aime pour leur beauté mais aussi parce qu'ils constituent des tuteurs naturels qui soutiennent les autres plantes.
Une autre habitante des lieux, qui me pose un peu plus de problèmes, c'est l'Allium sphaerocephalon. Cet ail décoratif très commun se plait bien dans mon talus mais elle a deux défauts : elle n'arrive pas à se tenir droite et, surtout, elle se ressème "comme du chiendent' au point d'étouffer toute la végétation alentours. Au printemps, je l'arrache par poignées. Heureusement, comme tous les ails, elle est comestible. N'empêche que ça laisse de grandes zones vides, comme cet espace juste au-dessus de la fontaine des grenouilles.
Cela dit, malgré ces défauts, je la trouve très jolie, même quand elle n'est pas encore en fleur.
Vous avez peut-être remarqué aussi la star du talus plein Sud 2019 : le Lychnis coronaria alba et (un tout petit peu) oculata. Ce sont des graines reçues lors du SOL 2018. J'en parlerai plus en détail quand je les connaîtrai mieux mais, jusqu'à présent, elles m'enchantent : toujours nettes et très rafraichissantes avec leurs fleurs d'un blanc éblouissant et leur feuillage gris. Merci à Edith le Quenti et à Danièlle pour les graines.
Voilà pour les plantes les plus présentes en ce moment. Mais il y en a encore d'autres, plus discrètes ou qui fleurissent à une autre période. Vous aurez certainement repéré un érodium de Manescau, une plante "coca-cola", les feuilles d'une hellébore, des heuchères Amethyst Mist, dont je fais grand usage, le feuillage bleuté d'un petit œillet blanc, de l'origan et un petit rosier blanc. Oui, c'est ça, tout en bas de l'image, de gauche à droite. Tout en haut, derrière les digitales jaunes, vous remarquerez sans doute quelques touffes d'absinthe dont le feuillage bleuté sent si bon.
A propos de petit rosier blanc, comment trouvez-vous celui-ci ? Il est en compagnie d'une plante "coca-cola" ( Artemisia abrogatum var. maritima ). Si mes souvenirs sont bons, il s'agit de White fairy. Je l'ai bouturé à qui-mieux-mieux car je la trouve parfaite pour ce genre de situation : résistante à tous les temps et produisant des fleurs jusqu'à l'hiver.
J'ai changé beaucoup de choses dans ce talus en automne 2018 : je trouvais qu'il était beau au printemps, mais il n'était pas assez fleuri pendant l'été. Les géraniums vivaces et les hémérocalles jaunes avaient une période de floraison trop courte. J'en ai laissé quelques-uns et j'ai planté notamment les lychnis blancs.
Pour la suite, j'ai en réserve des scabieuses de toutes les couleurs, des giroflées, des gypsophiles roses, des sauges et encore bien d'autres petits plants issus des graines du SOL. Elles combleront les vides qui restent encore ou qui apparaîtront en cours de saison.
Un plateau de Savia Amplexicaulis dont j'ai reçu les graines de Catherine (d'Alsace). Je les mettrai en place en septembre. Je trouve que quelques verticales mauve foncé seraient du meilleur effet.
Finalement, je me rends compte tout en écrivant que, dans ce talus, il y a très peu de plantes achetées. Celles qui se comportent le mieux sont des semis "maison" ou spontanés ou alors des boutures. Heureusement ! Je ne pourrais pas me permettre d'acheter autant de petits pots de plantes.
Oui, je sais bien, je devais vous parler de la serre et du potager. Ça viendra mais aujourd'hui, j'avais envie de parler de fleurs.