La fin du grand épicéa
Si vous n'avez pas de nouvelles, c'est parce que j'ai pris la décision héroïque de terminer au plus vite mes travaux de peinture afin de me consacrer entièrement au jardin. Mais aujourd'hui, rien à faire : il fallait couper le grand épicéa qui "penchait du côté qu'il va tomber", comme disait ma grand-mère. Autant vous dire que ce n'est pas le genre de truc qu'on peut faire soi-même. Nous avons fait appel à une entreprise et moi, j'ai pris des photos. (Pas terribles, d'ailleurs, désolée).
Le fameux épicéa vu d'en bas : s'il tombe par ici, c'est sur le potager, ou la serre, ou... enfin, s'il tombe par ici, c'est une catastrophe.
Le même, vu depuis le haut du terrain : l'idéal serait de le faire tomber par ici. Oui, mais ce n'est pas par ici qu'il penche.
Ça devait arriver : l'épicéa est complètement déséquilibré probablement à cause du charme voisin qui a grandi et a fait mourir les branches de son côté. Ajoutez à cela un sol détrempé et des tempêtes à répétition et voilà ce qui arrive !
Bien sûr, ça s'est passé un dimanche. Vous imaginez la suite : recherche frénétique d'une entreprise qui pourrait intervenir rapidement, engueulades ("je te l'avais bien dit"), etc... Tu parles d'un repos dominical ! Enfin soit, lundi matin, nous recevions une réponse et aujourd'hui mardi, deux bucherons étaient à pied-d ’œuvre... sous mon regard anxieux !
D'abord, poser un tirefort : pas facile avec le lierre ! Mais après quelques déconvenues, c'est fait ! L'idée est de faire tomber l'arbre juste entre les deux rangées d'arbustes ! J'avoue que j'étais assez sceptique...
Voilà ce que c'est un tirefort : un genre de treuil à crémaillère qui permet de ... tirer fort ! Ce qui est curieux, c'est qu'il n'est pas du tout placé dans l'axe de chute voulu (mais c'est normal !)
Pendant ce temps, le tronc est savamment tronçonné. J'ai affaire à des pros ! Sorry pour la photo "de loin", mais j'ai préféré ne pas trop m'approcher du théâtre des opérations.
A un moment donné, on a entendu un grand "crac" caractéristique de l'arbre qui va tomber. J'ai beau vivre dans un pays forestier où l'on entend régulièrement le bruit de la tronçonneuse et des arbres qui s'abattent, ça me fait toujours mal au coeur. Alors, vous pensez-bien, quand c'est un arbre que je connais...
Et voilà ! (diaporama)
Bien que ça me fasse mal de voir un arbre à terre, je dois avouer que je suis maintenant plus détendue : en tombant, mon épicéa aurait pu faire bien des dégâts. Ouf !
Mais le plus beau dans l'histoire, c'est que bûcherons l'ont fait tomber EXACTEMENT là où ils avaient dit qu'il tomberait et ça, c'est fameux !
J'ai bien compris que couper un arbre, ce n'est pas couper une laitue : c'est vraiment une technique compliquée qui tient compte de l'ancrage des racines et de multiples paramètres.
Chaque angle et profondeur de coupe a un objectif. La partie "déchirée" correspond à une grosse racine qui a "retenu" le tronc et a permis de le faire tomber au bon endroit (explication du spécialiste).
Il ne me reste plus qu'à dire adieux à ce grand arbre qui a partagé ma vie pendant 32 ans. Il était déjà là quand nous sommes venus nous installer dans cette maison. Je l'aimais beaucoup : les graines de ses nombreux cônes nourrissaient les oiseaux et il abritait quantité de nids. Ses branches formaient une sorte d'arche marquant le passage d'une partie du jardin à l'autre.
Et puis, surtout, en été quand il faisait chaud, il embaumait l’atmosphère d'un délicieux parfum de résine.
J'ai compté 48 cernes : il approchait de la cinquantaine. Ce n'est pas bien vieux pour un arbre, mais il n'était probablement pas planté à un endroit qui lui convenait. Je ne vais pas le remplacer mais laisser l'un ou l’autre arbuste spontané pousser naturellement. Ce sera quoi ? Un noisetier, un charme, un sureau ? On verra !
Allez, c'était un article un peu triste, mais nous sommes passés à côté d'une catastrophe (oui, ok, tout est relatif !). Alors, j'ai tout de même le sourire.
Et pour ceux qui habitent dans la région ( Bouillon) et qui se trouveraient dans le même situation, voici les coordonnées de l'entreprise Nollevaux de Graide, qui s'est chargée du travail pour ma plus grande satisfaction :
Pendant ce temps, comme j'étais bloquée à la maison, j'ai commencé mes semis de poivrons. Je vous raconte ça bientôt. Bisous