J'ai enfin utilisé ma cloche à forcer la rhubarbe
Voilà des années, je me suis offert une superbe cloche à forcer les rhubarbes. Ça ne se trouve pas facilement dans nos contrées et j'étais toute contente d'en ramener une de Great Dixter. Je suis toujours contente, d'ailleurs. Mais je dois avouer que depuis tout ce temps, elle a surtout servi à décorer le potage : je n'ai jamais osé m'en servir de peur de détruire ma chère rhubarbe, souvenir de mon amie Monique.
Ce printemps, enfin, j'ai franchi le pas : dès que les premiers bourgeons de rhubarbe sont apparus au ras du sol, j'ai posé ma cloche au centre de la touffe... en prenant bien soin tout de même d'en laisser une partie à lumière... au cas où.
Et puis j'ai attendu... et un peu oublié, je dois bien l'avouer.
Il y a une semaine (13 avril), comme le couvercle se soulevait légèrement, j'ai eu la curiosité de regarder.
Je n'avais pas le temps de faire la récolte, mais j'ai enlevé le couvercle de peur qu'il tombe et se casse. En trois jours seulement, les feuilles dépassaient du pot et commençaient à verdir.
Il ne fallait plus trainer, j'ai enlevé la cloche et j'ai découvert...
Vous aurez remarqué la différence avec les tiges restées à la lumière : elles sont restées beaucoup plus trapues et bien plus vertes.
Enfin soit, voilà ma récolte :
Le forçage dans une telle cloche permet de faire une récolte plus précoce mais surtout, d'obtenir des tiges au goût délicat, bien mois acide que celui des rhubarbes qui poussent à la lumière. Il y a un autre avantage : la peau est très fine et ne doit pas être épluchée.
Une fois les feuilles enlevées, il me restait en tout 750g de tiges nettoyées, ce qui m'a permis de réaliser UN bocal de compote... Je tiens tout de même à préciser que c'est un vrai délice !
Tout ça pour ça, me direz-vous ! Ben oui, mais je trouve que c'est une expérience intéressante. Cela dit, si je veux pratiquer cette culture sur une plus grande échelle, il faudrait que je me procure plus de cloches de ce genre. Je sais que je pourrais utiliser des pots de fleurs retournés voire, comme je l'ai déjà vu suggéré, de vieilles poubelles en plastique noir... quelle horreur ! Je rêve plutôt de ce genre de chose :
En un peu plus patiné, cependant...
Je n'ai pas trouvé d'adresse où me procurer ce genre d'objet en France ou en Belgique, ni même aux Pays-bas. Me voici donc obligée de retourner en Angleterre... et de faire auparavant quelques économies, car ce n'est pas donné !
Mise à jour : J'ai trouvé une belle adresse en France où l'on peut se procurer de telles cloches : C'est près de Loudun, dans la Vienne. Ils ont un site (et un catalogue) trèèèès tentant : Voilà une bien belle destination de vacances ! Les cloches coutent 95 Euros pièce, ce qui peut paraître beaucoup, mais il faut bien penser que c'est du travail artisanal : ils fabriquent 8 à 10 pièces à la fois, car c'est un gros travail. Et quand on compare avec les cloches en plastique "style victorien" sur Amazon, il n'y a pas photo ! |
Comme je sais qu'on ne manquera pas de me poser la question, je vous donne vite quelques infos pratiques : cette cloche mesure 50cm de haut sur 30 de large, il en existe de plus grandes. Elle est composée d'un corps et d'un couvercle amovible et n'est pas émaillée. Elle résiste au gel.
Quant à ma crainte de voir mon pied de rhubarbe souffrir de tous ces (mauvais) traitements, je crois qu'elle était vaine : après quelques jours, de nouvelles tiges repoussent comme si de rien n'était à l'emplacement de celles que j'ai récoltées.
Quatre jours seulement séparent ces deux photos : quelle vigueur ! Mais je vais laisser ce plant tranquille cette année. Autrement dit, je ne récolterai plus ses tiges afin qu'il se régénère bien... pour l'année prochaine !
Il y a du boulot au jardin et j'avance lentement, mais il faudra tout de même qu'un de ces jours, je vous montre un peu comment tout cela évolue.
A bientôt.