Quand une jardinière se promène à Porto
Nous venons de passer quelques jours à Porto. Nous n'y allions pas pour visiter des jardins mais quand on est passionnée de jardinage, on remarque toutes sortes de détails botaniques que les autres ne voient même pas... et il y a toujours un petit machin végétal à ramener pour le jardin.
Note : il est possible d'agrandir les vignettes en cliquant dessus.
Et c'est partir pour un tour de Porto, version "jardins et nature"
Celui-ci est très délabré mais c'est le seul qui soit resté "couleur locale". Ce genre de marché m'attire toujours car on y trouve toutes sortes de légumes cultivés par de petits paysans. Ici, les tomates ne sont pas calibrées et les légumes sont de saison. Mais l'ambiance y est plutôt pesante. Peut-être les incendies qui ont endeuillé le pays récemment y sont-ils pour quelque chose.
L'architecture du marché, intéressante, est complètement gâchée par des ajouts disgracieux et un état de délabrement avancé.
Ce cadre semble déteindre sur la commerçants qui ne sont pas toujours aimables ! Heureusement, les légumes, eux, sont bien frais et intéressants.
Les piments et les poivrons, indispensables à la cuisine portugaise, sont présents dans tous les étals.
Les petites boutiques "comme dans le temps" sont un des charmes de Porto... au point qu'on se demande si elles sont vraiment authentiques. Celle-ci l'est indubitablement. Située à un coin du marché de Bolhão, elle attire de nombreux touristes. On peut y acheter des graines en vrac, ce qui ajoute encore au folklore. Je n'y ai trouvé que des variétés très courantes, malheureusement.
Très charmante, cette petite boutique. Elle vaut surtout pour le coup d'œil car les graines proposées sont très banales.
Ce n'est rien de dire que Porto est une ville pleine de contrastes : à côté des travaux de rénovation pharaoniques, certains quartiers pourtant pittoresques sont laissés à l'abandon. Les anciennes maisons et les petits jardins sont envahis par toutes sortes de plantes. C'est à la fois bien beau et bien triste.
Près de la tour "dos Clérigos", on a construit un centre commercial en béton, dissimulé sous un toit végétalisé extrêmement bien entretenu tandis que dans la même rue, les toits des maisons abandonnées se couvrent de végétation spontanée
Devant le Marché Ferreira Borges, aujourd'hui transformé en restaurant, un des trois grands palmiers a réussi à se ressemer dans le béton ou il semble bien seul et vulnérable...comme cette amarante, toute perdue au lieu d'un terrain vague
Le pont Dom Luis (voir la première photo) surplombe un quartier populaire où de nombreuses maisons, désertées, se sont effondrées. Elles sont petit-à-petit recouvertes d'ipomées aux fleurs d'un bleu profond. Un figuier s'est installé là où, autrefois, vivait une famille. Heureusement, il reste des habitants qui essayent tant bien que mal, de garder leur quartier vivant.
Enfin, plus exactement un parc : le "jardim do palácio de cristal". J'avoue qu'avant de partir, j'avais quand même jeté un petit coup d’œil sur les jardins pas trop loin du centre. Comme ça, par acquis de conscience. Et voilà que, presque par hasard, nous allés y faire une tour. Bon, ce n'est pas Sissinghurst mais c'est quand même un joli jardin : les magnolias étaient en fleurs et, surtout, la vue sur le Douro est magnifique. Comme partout à Porto, même le long des rues, il y avait de grands parterres d'agapanthes. Elles étaient défleuries en cette saison, mais on peut imaginer leur beauté au beau milieu de l'été. Bon, il restait quelques graines sur deux trois hampes déssèchées oubliées par les jardiniers...
Une très belle collection de camélias (et non de magnolias, comme écrit par erreur. Merci Catherine)
Voilà, ce sera tout pour aujourd'hui. Bien-sûr, j'ai ramené quelques petits souvenirs végétaux mais je ferai un article spécial à ce sujet. D'ici-là, aurez-vous deviné ce que j'ai ramené ? Allez, il y a des indices dans le texte.
Vous aurez peut-être compris que je suis assez inquiète pour l'avenir de cette ville. C'est la troisième fois que j'y séjourne et j'ai été frappée par sa dégradation : les choix de rénovation ne me paraissent pas judicieux et les habitants m'ont paru tristes et peu enclins à communiquer. C'était peut-être dû à la pluie, pourtant espérée depuis longtemps. N'empêche qu'un séjour dans cette ville attachante vaut vraiment la peine et que c'est un bonheur de flaner dans ses petites ruelles.