La graine du stipa barbata : une merveille d'ingéniosité
La vie est pleine d'imprévus. Ainsi, tout-à-l'heure, alors que j'étais bien déterminée à couper les fleurs fanées dans mes parterres, je suis tombée sur ça :
En vidéo, on perçoit mieux l'ondulation...
Bon, j'ai vite compris ce de quoi il s'agissait : ces "chenilles" sont en fait les graines des Stipa barbata qui poussent juste à côté.
Les "Stipa barbata" sont ces graminées très légères qui ondulent, elles aussi, dans le vent.
Le destin avait encore frappé : mes parterres allaient devoir attendre encore un peu car ces graines sont des merveilles. Je les ai observées tout l'après-midi, c'était fantastique !
Regardez plutôt :
Première observation : l'extrémité, qui ressemble à une petite flêche est fichée entre les herbes et, vous ne le voyez pas, sa pointe est enterrée de quelques millimètres dans le sol.
Quand on y regarde de plus près, il y a de quoi être émerveillé : une vraie petite sagaie. On comprend qu'une fois fichée dans le sol, cette graine-là n'est pas prête à en sortir.
Mais c'est encore bien plus sophistiqué que ça : la graine est montée sur tout un mécanisme qui semble bien complexe et que j'ai essayé de comprendre.
Quand elles sont encore sur la plante, les graines semblent tenir par miracle : on dirait qu'elles sont fixées par une toute petite charnière. Elles sont prolongées d'abord par une tige rigide puis par une sorte de plumet très léger. C'est ce dernier qui ondule au moindre souffle de vent.
On voit bien la tige tout droite qui prolonge la graine (oui, j'en ai enlevé une pour vous la montrer)
Et voilà, vu de tout près, la structure du "plumet" qui ondule au vent (il y a surement un nom pour ça, mais je n'ai pas trouvé)
Bon, ça, c'est quand la graine est sur la plante, mais une fois au sol, tout change
Quel changement ! la tige rigide qui prolonge la graine s'est enroulée et un coude est apparu au dessus.
On peut imaginer que l'ensemble fonctionne comme une mini-chignole... et qui plus est une chignole à vent.
Bon, vous vous doutez bien qu’après les avoir regardées aussi longtemps, je n'ai pas pu m'empêcher de récolter quelques graines et de les semer. Je me demande bien, d'ailleurs, pourquoi je m'en serais empêchée.
Les Stipa barbata aiment un sol très drainant : j'ai fait un mélange sable de rivière/terreau avec plus de sable que de terreau et j'ai déposé dessus un lit de graviers. J'ai fiché les graines dedans comme elles l'étaient dans l'herbe.
Et voilà ! Le semis est placé dans un endroit légèrement ombragé. Je ne sais pas dans combien de temps il va lever (s'il lève), peut-être dans quelques jours, peut-être au printemps prochain... wait and see.
J'espère vraiment que ce semis va réussir car je trouve ce stipa ravissant. Ou alors, peut-être que je trouverai des semis spontanés, qui sait.
On se quitte sur une dernière photo des stipas : je trouve qu'ils ont belle allure en compagnie d'Allium millénium, de verveines de Buenos-Aires et de beaux éryngiums dont je vous dirai le nom plus tard car l'étiquette est cachée sous ses feuilles piquantes.
A bientôt pour un petit tour dans la serre où ça pousse pas mal.