Au chevet de mon semis de tomates
Je vais encore une fois vous parler d'une chose que j'ai fait de travers. Ne pensez pas pour autant que je sois une jardinière nulle (mais non). C'est ça le jardinage : des connaissances, de l'expérience et toute une série d'aléas avec lesquels on est bien obligés de composer.
Dans mon cas, les aléas ont été, entre autres, ma propension à perdre les choses (oui, ça devrait se soigner) et un manque de lumière chronique depuis des semaines.
Oui, j'ai réussi à perdre mes graines de tomates
Chaque année, je récolte les graines de quelques variétés, ça me permet de renouveler mon stock sur deux ou trois ans. Mais au moment de faire mes semis, consternation ! Mes graines avaient mystérieusement disparu.
Certes il me restait un stock de vieilles graines, conservées dans un coin selon le principe bien connu du "on ne sait jamais, ça peut toujours servir", mais que valaient-elles encore ?
J'ai attendu le plus longtemps possible que mes bonnes graines réapparaissent miraculeusement mais cette fois, même Saint Antoine ne m'a pas aidée et le 20 mars, je ne pouvais plus attendre : j'ai semé les vieilles graines.
Je sais, j'ai semé bien trop serré. C'est que, voyez-vous, les graines perdent de leur pouvoir de germination en vieillissant, et certaines d'entre-elles dataient d'avant 2017. En plus, les conditions de conservation au chaud et à l'humidité étaient loin d'être idéales. J'en ai donc semé plus que nécessaire en me disant : "Si besoin, j'éclaircirai".
Après une semaine d'angoisse, ne voyant rien venir, j'ai déplacé les semis sur le radiateur. Le lendemain, tout avait germé...
Un petit coup de chaud peut aider à la germination, même en l'absence de lumière (j'ai dit "petit" coup de chaud)
C'est à ce moment-là que j'aurais dû éclaircir. Mais c'est à ce moment-là aussi que j'ai reçu des demandes du genre "sans te commander, si tu as des tomates, je suis preneur". N'était-ce pas un crime de lèse-amitié d'éclaircir des tomate qui auraient pu faire plaisir ? Je savais bien que c'était une erreur, mais j'ai lâchement détourné le regard : j'avais d'autres choses à faire.
Jusqu'à hier.
Là, ça ne va vraiment plus : ça commence à filer et le ciel couvert de ces derniers jours n'a rien arrangé.
Ce n'est pas encore catastrophique, mais je ne pouvais plus rester les bras croisés à les regarder se tendre désespérément vers la lumière.
Voilà, j'ai pris mon courage à deux mains et j'ai éclairci : pas autant que j'aurais dû, mais c'est déjà un bel effort : ce cimetière de tomates me fend le cœur...
Bon, ça va aller : aujourd'hui le soleil est revenu et tape directement sur les plantules. Ça va leur faire du bien.
Et puis, dès que les deux premières "vraies feuilles" auront poussé, ce sera repiquage jusqu'aux aisselles et installation sous les sunlights, tout est déjà prêt. Mais ça, c'est pour la suite : je vous donnerai de leurs nouvelles.
Vous voyez, je suis certaine que tous les jardiniers connaissent ces petites galères, ces doutes, ces essais et erreurs. Ne pas en parler, c'est faire croire aux personnes qui commencent à jardiner que tout doit toujours aller comme sur des roulettes et que si ce n'est pas cas... c'est qu'on n'a pas la fameuse "main verte". Dommage car en fin de compte, les "vrais" échecs sont rares et vous pouvez me croire, malgré toutes ces péripéties, j'aurai des tomates.