Bouturage in extremis du sureau "black beauty"
Cette après-midi, j'ai retrouvé mon sureau "black beauty" moribond. Est-ce que j'arriverai à le sauver en le bouturant ? Pas sûr ! Mais au moins, j'aurai essayé.
Voici à quoi il ressemblait, le pauvre :
Pour vous donner une idée de sa beauté, voici un lien sur le site de "Promesses de fleurs".
Sambucus nigra Black Beauty - Sureau noir.
Arbuste à feuillage décoratif pourpre et extraordinaire floraison estivale rose, pour massif et haies libres, livré en conteneur.
J'imagine que c'est cette blessure qui est à l'origine du problème :
J'ai donc coupé toutes les branches : l'arbuste est encore jeune et cela représente environ cinq branches de 3-4 mm de diamètre. Elles sont déjà "aoûtées", ce qui signifie qu'elles ne sont plus vertes. Elles ressemblent à du bois.
Une fois les branches coupées, et c'est valable pour toutes les boutures, il est important d'aller vite (relax quand même) et, surtout, d'éviter qu'elles ne s'assèchent.
- Son diamètre doit être suffisant. On dit souvent "de l'épaisseur d'un crayon". Ici, je n'ai pas le choix, ce sera un peu moins,
- Il faut conserver au moins deux yeux (les yeux correspondent aux départs des feuilles),
- Le bois doit s'être formé cette année.
J'imagine qu'il y a des exceptions. Je fais parfois des boutures avec les extrémités des branches mais ici, vu leur état, il ne fallait pas y penser !
Quoi qu'il en soit, c'est en respectant ces trois règles que j'obtiens les meilleurs résultats.
Ensuite, c'est toujours aussi simple :
- On coupe sous l'œil du bas (deux ou trois mm)
- On coupe au-dessus de l'œil du haut (un ou deux mm, pas plus)
- On enlève les feuilles du bas en les coupant le plus près possible de leur attache.
- En principe, on peut laisser les feuilles du haut afin que la petite bouture puisse faire de la photosynthèse. Dans mon cas, les feuilles fanées ne seraient pas efficaces, aussi j'ai préféré les enlever. Je compte sur les réserves emmagasinées dans la tige pour permettre à ma bouture de faire ses premières racines et une ou deux nouvelles petites feuilles.
- Petit truc perso : je "gratte" un petit bout d'écorce à la base de la bouture. Cela facilite l'émission de racines. Je frotte aussi mon pouce sur la plaie. C'est un truc de grand-mère : la transpiration humaine agirait comme une hormone de bouturage. Mais ça...
Bon allez, c'est presque fini. Il suffit ensuite de planter la bouture dans un substrat bien humide. Il faut l'enterrer "à fond", jusqu'aux yeux supérieurs.
Il vaut mieux planter le long de la paroi. Je ne sais pas pourquoi, peut-être une question d'humidité, mais toujours est-il que dans tous mes pots de boutures, ce sont celles qui sont le long de la paroi qui reprennent le mieux.
Autre conseil : préférez un pot en plastique à un pot en terre. Ici aussi, je parle d'expérience.
Ensuite, il faut bien tasser la terre afin qu'elle adhère fermement aux boutures. Puis une couche de graviers (ou de n'importe quoi) pour conserver l'humidité. Encore un bon arrosage, une étiquette, et c'est fini !
- Je n'utilise pas d'hormone de bouturage
- Je n'emploie pas un compost stérile du commerce mais de la terre de jardin mélangée à du sable (moitié-moitié)
- Je ne mets pas "à l'étouffée". C'est une technique qui consiste à mettre un sac en plastique sur les boutures, le temps qu'elles reprennent. Ça peut aider, mais il y a souvent de la condensation et de la moisissure. Je préfère laisser mes boutures à l'ombre ou la mi-ombre et les arroser si nécessaire (attention, elles ne peuvent pas sécher, quand-même !)
Dans mon cas, les feuilles étaient fanées et donc incapables de faire la moindre photosynthèse, c'est à dire inutiles et il valait mieux les supprimer. Mais si les feuilles sont en forme, on conseille de garder celles du haut. Attention, cependant : si on laisse trop de feuilles ou des feuilles trop grandes, l'eau contenue dans la bouture va s'évaporer et la bouture s'assécher avant d'avoir repris. On conseille donc de couper les feuilles à moitié ou de n'en laisser qu'une sur deux.
Pour mes boutures de sureau, je vous tiendrai au courant, promis !
A suivre, donc...