Les doutes d'une jardinière : que faire des grands miscanthus ?

Publié le 7 mars 2023 par Annick Boidron

Les gros miscanthus qui étaient à la mode il y a 20 ou 30 ans commencent sérieusement à m'embêter. Ils se sont étendus et deviennent vraiment massifs et disproportionnés. En plus, s'il neige, ils s'effondrent lamentablement sur les plante voisines et c'est la croix et la bannière pour les dégager. Chaque année Alain, qui est un homme musclé, m'en enlève une ou deux touffes.

Mais j'en conserve tout de même un peu car, certains hivers, les miscanthus restent décoratifs et habillent joliment le jardin.

Cette année, il n'a presque pas neigé : les miscanthus sont restés bien dressés et sont tout de même jolis dans un rayon de soleil

La seule contrainte que pose ce genre de plantes, c'est qu'il faut les tailler chaque printemps. Notez qu'on pourrait les laisser comme ça : les nouvelles tiges poussent entre celles de l'année précédente et tout va bien. Mais quand le jardin renait en mai et juin, que tout est vert et luxuriant, je n'aime pas voir ces vieilles tiges mourantes parmi les jeunes pleines d'énergie qui ne les dissimulent pas encore.

Enfin soit, les nouvelles pousses commencent à apparaitre. C'est le moment de tailler.

Vous ne voyez rien ? Moi, si.

Sauf que... les doutes et les incertitudes m'assaillent : est-ce que je fais bien ? Ces grandes touffes de graminées sont certainement un abri pour bon nombre de bestioles. Je n'en ai pas vu, mais ça ne veut pas dire charrette. Et voilà qu'un petit sentiment de culpabilité me taraude.

J'envie ces jardiniers qui ont des certitudes du genre "c'est comme ça qu'ON fait". Moi, après plus de trente ans de jardinage, je doute souvent : c'est plus fatigant. Mais bon, il faut tout de même prendre des décisions : j'ai coupé.

Les doutes d'une jardinière : que faire des grands miscanthus ?

J'utilise une paire de grands sécateurs. Ça prend un peu de temps mais je considère cela comme une petite activité méditative assez satisfaisante, finalement.

Quand j'ai fini de couper une touffe, je la broie :

Petit broyeur qui ne vaut pas grand-chose.

Ce broyeur de marque "powerplus" n'est vraiment pas un bon choix : il écrase plus qu'il ne broie, est difficile à manipuler et est loin d'être solide. Mais c'est tout ce que j'ai et quand il s'agit de broyer des graminées bien sèches, ça va à peu près.

Je préfèrerais un broyage plus fin, mais soit, il faut faire avec.

Ce "broyat", si on peut dire, je l'étale sur le potager ou les planche sont presque vides. Impossible de l'étendre entre des vivaces : les tiges ne sont pas broyées assez finement.

Encore des doutes : les matières dites "sèches" en se décomposant peuvent provoquer ce qu'on appelle une "faim d'azote". J'ai lu comme tout le monde le dernier article du "Jardinier paresseux" (Si vous n'êtes pas tout le monde, c'est par ici : Le bois raméal est-il un voleur d'azote ?) mais le doute subsiste. Enfin, au moins, ma terre est ainsi protégée et je lui ajouterai toutes sortes de choses "azotées" dans le courant de la saison.