Des boutures de lavande
Chaque année, je bouture quelques brins de lavande avec plus ou moins de succès. Et puis, d'une année à l'autre, j'oublie comment je m'y étais pris. Cette fois, c'est différent : grâce à ce blog, je vais noter les différentes étapes suivies. Avant de commencer, je vous présente mes boutures 2015. C'était une bonne année : j'ai obtenu presque 100% de réussite.
Au printemps 2016, j'ai repiqué ces boutures enracinées dans des pots individuels et puis je les ai oubliées dans un coin à l'ombre, sous l'arbre aux faisans. Quand je dis "oubliées", ce n'est pas une figure de style puisque je viens de les retrouver ! Bon, elles ont survécu, mais n'ont pas beaucoup poussé. Ce n'est rien, je vais les planter au jardin, dans mon talus au sud, où je sais qu'elles se plairont.
Mais trêve de blablas ! C'est parti pour les boutures 2016 :
J'ai choisi de bouturer une petite lavande qui a le bon goût de fleurir une deuxième fois en cette fin d'été. Je ne sais pas si c'est un caractère héréditaire, mais si c'en est un, mes boutures devraient présenter les mêmes qualités. On verra !
L'idéal est de choisir des tiges qui n'ont pas fleuri : leur extrémité est verte et souple, mais leur base est brun clair et plus cassante, un peu comme du bois. Je la coupe le plus bas possible, pour avoir de longues boutures.
Le problème avec les boutures, c'est qu'elles ne doivent jamais sécher. Aussi je les mets tout de suite tremper dans un petit pot d'eau (d'autres les placent dans un sac en plastique).
J'essaye toujours de garder les boutures les plus longues possible. Je laisse donc les rameaux entiers, sans les raccourcir. En général, on conseille de couper juste sous un œil, mais chez les lavandes, les yeux sont très nombreux et serrés : on est toujours sous un œil !
J'enlève les feuilles du bas en ne laissant qu'un petit toupet au sommet, puis j'enlève un peu d’écorce sur la partie qui sera enterrée. Je trouve que ça favorise l'enracinement. Mais attention ! Il ne faut jamais enlever l'écorce sur tout le pourtour de la tige, sinon le peu d'eau que celle-ci réussira à absorber n'arrivera pas dans les feuilles et la bouture mourra.
Dès qu'une bouture est prête, je l'enterre jusqu'aux premières feuilles le long de la paroi du pot. Selon mes observations, plus la partie enterrée est longue, plus les chances de reprise sont grandes.
J'ai coupé les extrémités des feuilles : cela réduit l'évaporation. En coupant également le bourgeon terminal, tout au bout de la tige, je favorise le développement de rameaux latéraux. La plante sera plus compacte. Cette étape, indispensable, peut aussi être réalisée après l'enracinement ou même lors de la plantation.
Une épaisse couche de graviers conservera l'humidité dans le pot tout en laissant passer l'air. Les graviers empêchent la terre d'être dérangée quand on arrose et ils limitent la germination des graines qui se trouvent inévitablement dans la terre non-stérile que j'emploie.
Pourquoi dans la serre ? Pas pour la chaleur mais pour éviter que mes boutures soient noyées par les pluies qui ne vont probablement pas tarder. En même temps, le fait d'enterrer le pot empêchera un dessèchement trop rapide du substrat.
Les boutures de lavandes s'enracinent aussi très bien à l'extérieur dans un pot placé sous un arbuste persistant où elles seront protégées des fortes pluies sans pour autant risquer un dessèchement total.
D'habitude, j'emploie des pots en plastique pour mes boutures. Ils conservent mieux l'humidité mais ne "respirent" pas. Pour les plantes méditerranéennes, je préfère un pot en terre car l'air passe à travers les parois et il me semble que ça limite la prolifération des moisissures. Bon, j'avoue que c'est purement intuitif !
Rendez-vous au printemps pour voir les résultats !