Faut-il arrêter de cultiver les plantes "pas d'ici" ?
Après le coup de gel du 20 avril, je dois me faire une raison : certaines plantes auront bien du mal à s'en remettre. Ce qui me vaut les réflexions satisfaites de ceux qui "me l'avaient bien dit"...
Est-ce que je dois les écouter et me limiter à des variétés "bien de chez nous, déjà cultivées par les anciens" ? Ma réponse est NON ! Je vais vous expliquer pourquoi mais avant d'aller plus loin, je vous propose un petit reportage déprimant sur l'étendue des dégâts.
Plus une seule feuille sur le figuier : toutes les petites figues ont gelé. Je n'espère pas de récoltes cette année mais reprendra-t-il ? Patience !
Les fleurs de fraisiers ont le cœur noir. J'espère qu'elles seront remplacées par d'autres un peu plus tard. Sinon, pas de fraises !
Quant aux rosiers, ils commençaient seulement à débourrer lors du gel ce qui a protégé leur feuillage à peine roussi sur les bords.
Par contre, en parlant de rosiers, mes boutures n'ont pas survécu. Restées dans la serre tout l'hiver, elles ont commencé à se développer en mars. C'était une erreur ! Désormais, je ferai mes boutures de rosiers à l'extérieur.
Voilà, c'en est fini avec les lamentations...
Les "je te l'avais bien dit" semblent avoir raison : la météo de ce mois d'avril a confirmé leurs prédictions. Certains affichent même un petit sourire entendu. Hé bien figurez-vous que ce n'est pas ça qui va m'arrêter, bien au contraire. Et voilà pourquoi :
La combinaison d'un printemps très chaud suivi d'un coup de gel de -6°C est rare. Tellement rare que je n'avais jamais connu ça depuis que je jardine. J'espère que ça ne se reproduira pas de sitôt.
Les fraises, pour ne citer qu'elles, n'ont pas la réputation d'être des plantes du Midi et pourtant, même celles-ci ont souffert du gel. On peut mettre dans le même panier, les prunes et les cerises bien "de chez nous".
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Je suis une jardinière curieuse, TRES curieuse. Cultiver des rangs de carottes bêtement rouges ou des petits pois tous les mêmes m'ennuie. Ce qui m'intéresse au jardin, c'est essayer : des variétés spéciales, des espèces peu connues, etc...
Enfin, si nos ancêtres avaient tous raisonné avec des "ce qui n'est pas d'ici ne pousse pas ici", nous ne mangerions aujourd'hui ni haricots ni pommes de terre !
Quand je cultive une plante méditerranéenne, je choisis pour elle le meilleur emplacement et je recherche les variétés les mieux adaptées à nos régions : je n'aime pas voir les plantes mourir et je ne suis pas du genre à les sacrifier "juste pour voir". En procédant ainsi, j'obtiens des résultats satisfaisants mais on ne verra jamais de palmiers dans mon jardin.
Alors c'est vrai, cette année les déceptions sont nombreuses, mais je compte sur l'année prochaine pour oublier tout ça.
Là-dessus je vous quitte : je vais à la journée portes ouvertes de L'Ortie-Culture. Bon Week-end.