J'arrose ou j'arrose pas ?
On a bien raison de dire qu'une année n'est pas l'autre : alors que j'ai passé l'été 2017 à pester contre la pluie et son cortège de calamités ; en 2018, j'ai un peu de mal à apprécier la chaleur et la sécheresse qui durent depuis des semaines. C'est complètement inédit et inattendu. Enfin, dans notre coin de Belgique.
Résultat, du moins en ce qui me concerne : je n'ai pas trop anticipé la sécheresse ! Un bon paillage et, au besoin, quelques arrosages à l'eau de pluie récoltée dans mes grandes bassines en zinc, ont toujours été suffisants jusqu'à présent. Toute l'astuce consiste à présent à limiter les dégâts jusqu'à la prochaine pluie un peu conséquente... mais ça commence à être urgent !
Résultat de mon imprévoyance : me voilà contrainte à faire de choix difficiles et à économiser l'eau de façon drastique...
Cela dit, ce temps n'a pas que des inconvénients. Voici comment je me débrouille :
Dans la serre : j'arrose avec modération
C'est encore elle qui s'en sort le mieux : les murets conservent l'humidité. Grâce à la plantation serrée, le soleil n'atteint quasiment jamais le sol, paillé, bien-sûr. Le feuillage abondant rafraichit l'atmosphère (voir : faut-il enlever les feuilles des tomates ?). Mais j'arrose tous les jours les plantes en pots et environ une fois par semaine au pied des tomates (un arrosoir par pied pour ceux qui aiment la précision). La production est fabuleuse ! Les tomates, abondantes, sont particulièrement goûteuses et je n'ai jamais eu autant de poivrons.
Au potager : les légumes installés se débrouillent pas mal
Comme dans la serre, le fait de planter très densément et de garder toujours une couche de matière organique sur le sol empêche une trop forte évaporation. Cela dit, en surface, la terre est complètement sèche. Mais, puisque les légumes continuent de pousser, j'imagine qu'ils arrivent à puiser l'eau en profondeur. Certains ont l'air à leur aise, comme les cyclanthères. D'autres sont bien moins productifs que les autres années. Les haricots, par exemple. On mangera plus de cyclanthères et moins de haricots, cette année !
En ce mois d'août, j'ai pu retirer les légumes qui avaient terminé leur production, comme les petits pois et les pommes-de-terre. Ce serait tout de même bête de laisser ces espaces vides. D'autant plus que j'ai des plants à repiquer (en particulier des spilanthes). Mais ceux-là, il faut absolument les arroser : d'abord à la plantation, puis un bon arrosage pour qu'ils produisent tout de suite des racines profondes. Heureusement, mon potager tout en hauteur, fourni pas mal d'ombre.
Je n'arrose presque pas les massifs de fleurs
En fait, je me contente de "sauver" les plantes précieuses. C'est vrai que ce massif de lysimaques, d'habitude éclatant, est d'une laideur affligeante. Mais tant pis ! Si elles meurent, je planterai une espèce mieux adaptée à leur place.
Les lysimaques ont soif... et ça ne leur va pas bien. Heureusement, dans d'autres endroits du jardin, plus humides, elles gardent bonne mine (photo de droite).
En revanche, voyez ces phlox reçus de Hann. Leur état à mon retour de vacances est assez éloquent : ils ne sont pas à leur place ! Mais ce sont des fleurs superbes auxquelles je tiens beaucoup. En attendant le moment propice, je les arrose régulièrement dans l'espoir de les sauver. Dans le jardin, plusieurs plantes sont ainsi maintenues sous perfusion en attendant la pluie !
Mais ce temps hors du commun est aussi l'occasion d'observer et de noter quelles sont les plantes qui s'en sortent mieux que les autres en situation ensoleillée et sèche. Il y en a pas mal, finalement : graminées, chardons, oeillets et sédums sont à la fête.
Pas d'économies dans ma "mini-pépinière"
C'est ici que je garde mes semis et mes boutures... Certaines plantes devraient déjà être mises en place mais pour le moment, elles ne résisteraient pas ! Alors en attendant, je dois bien arroser. Parfois même deux fois par jour. Mais ça en vaut la peine : il y a ici des plantes issues de graines "du SOL", des boutures reçues d'amis : je ne veux absolument pas les perdre.
Bien qu'ils soient à l'ombre pendant une bonne partie de la journée, les petits pots de ma "mini-pépinière" ont besoin d'être arrosés fréquemment.
Plantes en pots : les "Dekarz" résistent bien mieux.
Vous savez, c'est cette méthode qui consiste à superposer une couche de matière sèche, une couche de feuillages frais puis une couche de terre (voir la vidéo explicative par ici). Clairement, les plantations en pots réalisées de cette manière demandent bien moins d'arrosages. Malgré tout, il en faut un minimum : un pot, ce n'est pas bien grand et ça sèche vite.
Et pour les autres : rien du tout !
Les autres ? La partie du jardin consacrée aux fleurs et aux légumes est finalement assez réduite. La plus grande surface est réservée à l'herbe, aux arbres fruitiers, aux haies. Pour le moment, toutes ces plantes arrivent à se débrouiller, même si elles ont parfois l'air un peu mollasson. J'avoue que l'herbe, elle, a plutôt l'air paillasson. Mais je sais qu'elle reverdira à l'automne.
Quant à moi... je profite !
Avez-vous remarqué combien il est difficile de ne pas se plaindre du temps ! En ce qui me concerne, cela demande une discipline intellectuelle sévère et je dois régulièrement activer une petite voix intérieure pour y parvenir. Cette voix, parfois un peu ironique, me rappelle qu'un de ces quatre, le temps va changer, que la pluie va revenir... qu'il faudra renoncer aux soirées tièdes sur la terrasse ou aux heures de glandouille à l'ombre du pommier... et que ce serait bien plus malin de profiter que de se plaindre.
Alors je profite... et je fais confiance à mes plantes pour la suite !