Un beau potager en hiver aussi
Je ne sais pas chez vous, mais chez moi, après les premières gelées, mon potager a l'air aussi joyeux qu'une sauterie chez les Adams.
Cafardeux, non ? Chez nous, le potager est situé au centre du jardin : impossible de ne pas le voir. Je le voudrais un peu moins déprimant mais pas question d'arracher tout ce qui a gelé et de le mettre sur le compost : c'est bien trop fatigant. C'est aussi complètement inutile. Allez, un petit avant/après, je sais que vous aimez ça (et moi aussi) :
Cette planche est un bon exemple : elle contient des légumes vivaces qui vont rester en place tout l'hiver (choux-fleurs "nine star perennial", roquette) et des légumes d'hiver (navets perowski). Mais les autres légumes (feuilles d'amaranthes, haricots, coquerets, etc...) ont gelé. Par endroits, le sol est recouvert de mouron blanc.
Voilà ce que ça donne une fois "nettoyé" :
Remarquez au passage que j'ai enlevé les plus grandes feuilles de mes choux "nine star" et que je les ai saucissonnés. J'espère qu'ainsi attachés ils résisteront à la neige (s'il neige !).
Avant d'aller plus loin, je tiens à préciser que je ne suis pas en train de vous vendre la "méthode Boidron pour jardiner sans se fatiguer", ce que je fais n'a rien d'original mais ça pourra peut-être aider quelques jardinier(e)s découragés par l'aspect de leur potager et l'ampleur (supposée) de la tâche... comme je l'étais quand j'ai commencé à jardiner.
On y va étape par étape :
D'abord, j'enlève les mauvaises herbes vivaces
Comme ma terre est toujours couverte, cela représente une petite poignée par planche. Chez moi, ce sont surtout des pissenlits, des trèfles et quelques herbes.
Ensuite, je récupère les semis spontanés qui m'intéressent : je les repique ailleurs ou je les mets en pots... il y a toujours des amateurs.
Rien qu'avec les vivaces récupées dans le potager, il y aurait de quoi créer une petite pépinière (héléniums et rudbeckias).
Enfin, je récolte deux ou trois petites choses avant qu'il soit trop tard :
C'était le plus long : après, ça va vite. Je coupe tout à la base. Je n'arrache rien : les racines se décomposeront dans le sol. Je ne mets rien au compost : les tiges et les feuilles de légumes morts ainsi que les mauvaises herbes annuelles sont laissées sur place. Le tout forme une couche épaisse. Voilà ce que ça donne :
Il faut cacher ça ! Heureusement, j'ai un trésor : un gros tas de tontes de pelouses.
En automne, les feuilles des arbres tombent sur la pelouse. Résultat : la dernière tonte est composée d'herbe coupée et de feuilles hachées. Une gourmandise pour le potager.
Je n'ai pas terminé : il me reste encore plusieurs planches à nettoyer et je vais m'y employer dans les prochains jours.
Je ne sais pas ce que vous en pensez mais je trouve cette façon de procéder assez simple et pas fatigante du tout. J'y vais planche par planche, quand j'ai un peu de temps et qu'il y a un rayon de soleil. Ça me permet de garder un sol fertile et le résultat n'est pas mal esthétiquement.
Mais j'ai tout de même ajouté un peu de crotte de bique.
Je ne sais pas du tout ce que ça va donner mais voilà plusieurs années que je n'ajoute plus de fumier dans le potager et, cette saison, il m'a semblé qu'il était un peu moins vaillant que d'habitude. L'âne qui me fournissait le fumier en question est mort mais il me reste des chèvres. J'ai récolté leurs crottes et j'en ai étendu sur quelques planches, à titre d'essai.
J'ai étendu un seau de "crottes de biques" par planche. Est-ce trop ou pas assez ? L'avenir nous le dira.
Là-dessus, je vous quitte. J'aperçois quelques rayons de soleil : je vais au jardin !
A bientôt.