Le légume du dimanche : la bourrache
Si vous suivez un peu ce blog, vous savez que j'aime tester de nouveaux légumes. Certains sont parfois décevants ou demandent une période d'apprentissage pour révéler leur intérêt. Et puis, parfois, c'est la révélation...
Ce fut le cas pour la bourrache !
Comme (presque) tout le monde, je ne connaissais la bourrache que pour ses qualités de plante mellifère et ses jolies fleurs bleues. J'en j'agrémentais de temps en temps un petit toast ou une salade.
C'est au hasard d'un séjour à Saragosse en Espagne que j'ai découvert la bourrache-légume à fleurs blanches, son histoire, sa préparation et, finalement, son bon goût. Mais j'ai déjà raconté ça ici :
En Espagne, j'ai découvert un légume étonnant : la bourrache - Au jardin des Quatre Moineaux
Attention, je ne vous parle pas ici de quelques fleurs ou de jeunes feuilles ajoutées à une salade mais de la bourrache bien charnue, dont on mange les tiges comme des bettes dans la vallée de ...
C'était il y a un an. Depuis-lors, je me suis procuré des graines de bourrache à fleurs blanches espagnoles et j'en ai cultivé au jardin. Conclusion : peu de légumes sont aussi faciles à cultiver, aussi productifs et aussi savoureux.
J'en ai semé une première fois au printemps. Nous en avons mangé avec plaisir cet été et j'ai refait un semis en juillet. Les plants sont bons à être récoltés maintenant (15/11) et ça, c'est vraiment intéressant car les légumes verts commencent à se faire rares.
Je ne sais pas dans quelle mesure ces plants vont résister au gel. Les quelques petites gelées qui ont déjà grillé les légumes fragiles ne les ont pas affectés. Je laisserai un pied ou deux en place, pour voir.
Le feuillage des ocas du Pérou, la tétragone, la poire de terre ont déjà été détruits par les première gelées.
Le plus difficile consiste à trouver des graines. Il s'agit de la même espèce que la bourrache bleue qui pousse dans tous nos jardins mais il faut tout de même constater que celle-ci n'a pas vraiment le même comportement : les cardes sont plus grosses, plus touffues montent très tard en graines. La suite est un jeu d'enfants :
Les graines sont assez grosses : c'est bien facile de les semer en laissant deux centimètres entre elles. En procédant de cette façon il n'est pas nécessaire d'éclaircir. Semis réalisé le 20 juillet.
La levée est rapide : une fois que les plants ont deux vraies feuilles, on peut les repiquer. Remarquez qu'il n'y a que 7 plants : c'est suffisant pour nous !
Les bourraches préfèrent une exposition à mi-ombre : il suffit de les placer derrière des légumes plus grands. Sur la photo, nous sommes à la mi-août, en pleine canicule, mais un seul arrosage et un bon paillage ont été suffisants.
On peut aussi semer directement en place mais dans mon "potager-jungle", le semis en terrine suivi d'un repiquage est plus pratique.
Sans arrosage à part lors du repiquage, et malgré un temps ultra-sec et des températures très élevées, les plants de bourrache ont poussé sans aucun problème. Pendant ce temps, d'autres légumes ont beaucoup plus souffert, bien que je leur aie apporté les mêmes soins (ombrage et paillage).
Ces radis d'hiver ont été attaqués successivement par les altises puis les chenilles de piéride. Vous serez sans doute étonnés d'apprendre que, malgré tout, nous en avons déjà mangé quelques-uns.
Et il y a encore mieux : les limaces ne touchent pas aux bourraches !
J'ai beau chercher, je ne trouve vraiment aucun défaut à ce légume. Allez, si : il est assez désagréable à récolter à cause des poils un peu piquants qui recouvrent ses feuilles et ses tiges. Mais ce n'est vraiment qu'un tout petit détail.
Les petits poils peuvent être un peu irritants. Si c'est votre cas, il suffit de porter des gants lors de la récolte.
Point important : ces petits poils disparaissent à la cuisson. Pas besoin de s'embêter à éplucher les cardes. La préparation est ultra-rapide !
C'est avec des pommes de terre écrasées qu'on mange la bourrache traditionnellement. Mais on peut aussi en faire des tartes ou des gratins (souvent dévorés avant que j'aie l'idée de prendre une photo)
Et maintenant que je dois vous avouer que je n'ai pas été bien maline. Je n'ai pas eu la présence d'esprit de laisser fleurir deux ou trois plants semés au printemps. Résultat : pas de graines ! Heureusement, il m'en reste dans le sachet et je ne referai pas la même bêtise l'année prochaine.
J'espère avoir des graines à partager l'année prochaine. En attendant, si vous en trouvez, n'hésitez pas à semer la bourrache blanche espagnole dès le printemps prochain : vous vous en pourlècherez les babines !
A bientôt.