Et si on allait faire un petit tour au potager ?

Publié le par Annick Boidron

Ne vous attendez pas à un exposé sur la quantité extraordinaire de ceci ou ça récoltés et le nombre faramineux bocaux de conserves engrangés pour l'hiver. Si je cultive un potager, c'est pour le plaisir :  Le plaisir de récolter, je ne le nierai pas, mais aussi celui de découvrir, de tester, d'admirer et même de me souvenir.

Allez, on va y faire un tour et je vous raconte tout ça (enfin presque).

Et si on allait faire un petit tour au potager ?

Ceci est une vue générale du dit potager : pour ceux qui ne connaissent pas, on dirait un fouillis. Il y a de ça. Mais croyez-moi ou pas, en début de saison j'ai fait un plan... et je m'y suis tenue. Voilà l'article dans lequel j'en parle :

Bien-sûr, maintenant, les petits pois sont partis, ce qui m'a libéré de la place pour toutes sortes de nouvelles plantations. Ce sera l'objet du prochain article car par ce temps, j'i dû prendre de nombreuses précautions. Aujourd'hui je vais me limiter à ce qui est récoltable et récolté.  J'arrête de babetter et on y va... enfin.

Tomates "de berao"

Tomates "de berao"

Ça, ce sont des tomates de Bérao... une partie du plant qui pousse au centre du potager. J'ai reçu les graines de Florence il y a deux ou trois ans. On se rend bien compte sur la photo que le plant est plutôt vigoureux. L'année passée, j'ai trouvé qu'il occupait vraiment trop de place dans la serre, alors j'ai décidé de le planter dehors. J'ai bien fait. Ces tomates ont une bonne taille pour être séchées... j'ai préparé mes plateaux, bien peinarde, à l'ombre. C'est tout de même plus agréable que de faire des conserves enfermée dans la cuisine, non ?

Préparation des tomates séchées en mode "farnienté"

Préparation des tomates séchées en mode "farnienté"

Et voici les haricots rouges de Monique. Ils ont une histoire :

Haricots rouges de Monique

Haricots rouges de Monique

Monique était une amie très chère qui m'a beaucoup aidée à un moment où ça n'allait pas trop. Elle avait reçu ces haricots lors d'un stage de biodynamie et m'en a donné quelques-uns avec les explications ad-hoc : ils avaient été fertilisés selon un calendrier précis à l'aide de "je ne sais plus quoi" carbonisé dans une corne de vache à la pleine lune. Comme je souriais, Monique m'avait traitée de "scientifique". Non mais ! Vous aurez deviné que Monique était décédée. Mais je cultive religieusement quelques-uns de se haricots biodynamiques... je ne les ai jamais goûtés.

Tous les ans je sème et je récolte une poignée de haricots rouges de Monique.

Tous les ans je sème et je récolte une poignée de haricots rouges de Monique.

Tout autre chose : je crois que j'ai trouvé la solution pour soutenir mes plants de tomatillos qui s'effondraient lamentablement.

Tomatillos verde

Tomatillos verde

J'ai planté des tuteurs en cercle tout autour et je les ai reliés à l'aide de quelques branches d'osier. Les branches de tomatillos reposent dessus et forment une sorte de parapluie. C'est assez pratique.

A ce propos, savez-vous que c'est mieux de toujours planter les tomatillos par deux (au moins) : la pollinisation et donc la fructification sont bien meilleures. (Les tomatillos et tout ce qu'on peut faire avec).

J'ai aussi planté, cette année, des tomatillos violets que je connais moins bien que les gros verts. Je ne les ai pas encore goûtés.

Tomatillos violets

Tomatillos violets

Tant qu'on est dans les tomatillos, je dois confesser une erreur : J'ai reçu de Pascale - une Pascale Française qui se reconnaitra et que je remercie au passage - des graines de physalis "Aunt Molly". Ce sont des physalis qui, selon kokopelli mesurent environ 20 à 30 cm de haut (sur environ 1m de large). Ça m'arrangeait bien comme couvre-sol dans la serre, d'autant plus que ce physalis demande (toujours selon kokopelli) beaucoup de chaleur.

Voilà le résultat :

Physalis... géant - Photo prise le 2 août

Physalis... géant - Photo prise le 2 août

Dans la serre, ce n'était plus tenable : ils ont pris des proportions si gigantesques que j'ai dû me résoudre à les couper. Heureusement, j'en avais planté aussi un pied dans le potager. Il se développe de façon moins spectaculaire mais promet une belle récolte.

Physalis sans doute "peruviana"

Physalis sans doute "peruviana"

Bon, ben voilà, mea culpa : je me suis sûrement trompée de sachet.  J'espère que Pascale me pardonnera... Je ne sais pas si la suite va jouer en ma faveur : je vous montre ci-dessous les jolis haricots d'échenans à goût de châtaigne dont elle m'a envoyé les graines il y a deux ans. Sur ses conseils, je n'en ai pas mangé l'année passée et j'ai gardé les graines pour en ressemer plus l'année suivante et pouvoir enfin les goûter... Espoir déçu ! Les limaces sont passées par là en début de saison et il me reste... deux plants. Enfin, c'est assez pour recommencer l'année prochaine.

Je sais, ça fait pitié, mais au moins, je les ai sauvés !

Je sais, ça fait pitié, mais au moins, je les ai sauvés !

Spéciaux, non ?

Spéciaux, non ?

Allez, continuons avec quelques autres haricots :

Les orteils de prêcheurs : meilleurs haricots secs. (de John, faut-il le rappeler ?)

Les orteils de prêcheurs : meilleurs haricots secs. (de John, faut-il le rappeler ?)

Oh, comme ils sont bien verts ! C'est qu'il s'agit aussi d'un second semis. On l'a oublié mais le printemps, en tout cas en Belgique, a été très pluvieux (eh oui) et les limaces ont fait beaucoup de dégâts... en particulier sur les haricots. J'ai fait un second semis probablement trop tardif... leur destin dépendra du temps qu'il fera.

Ça commence à devenir long mais je veux encore vous dire deux mots des courgettes : comme les haricots, mes plants ont été victimes des limaces. J'ai bien ronchonné quand j'ai découvert leur méfait mais cette fois, les conséquences ont été positives : les plants, que je croyais perdus, ont repris et se sont ramifiés en formant des buissons de plusieurs tiges.

Plants de courgettes blanche de Virginie

Plants de courgettes blanche de Virginie

Je vous ai expliqué comment je plantais les courgettes (sinon, c'est ici). Ça a l'air de marcher du tonnerre. Sur un des plants, j'ai laissé une grosse courgette mûrir afin de récolter les graines (je ne cultive que cette variété).

Laisser mûrir la courgette, c'est bien... mais comment sait-on que les graines sont mûres ?

Laisser mûrir la courgette, c'est bien... mais comment sait-on que les graines sont mûres ?

Je pensais que le fait de lasser mûrir une courgette allait stopper la production du pied mais pas du tout : de nouvelles courgettes continuent à se former et à grossir. Je peux vous assurer que nous mangeons des courgettes à toutes les sauces (et c'est bon, surtout cette variété)

Des courgettes en veux-tu en voilà.

Des courgettes en veux-tu en voilà.

Allez, on ne va pas se quitter sans dire un mot des cyclanthères, mon légume préféré dont je vous rebats les oreilles chaque année (ici par exemple). Elle (eh oui, c'est féminin !) est d'humeur vagabonde et se mélange aux longues lianes de la tomate "Matt's Wild Cherry" dont les fruits minuscules sont particulièrement sucrés cette année.

Cyclanthère et tomate Matt's wild cherry

Cyclanthère et tomate Matt's wild cherry

Vous aurez certainement remarqué sur plusieurs photos, des feuillages flasques. Vous en devinez facilement la raison : la chaleur. C'est pourtant la zone du jardin qui tient le mieux le coup, probablement parce que la terre est bien paillée et riche en matières organiques qui jouent, parait-il, le rôle d'une éponge. Les légumes se procurent aussi une certaine ombre les uns aux autres, ce qui je pense contribue à maintenir une relative humidité au sol.

L’aspect ramolli du feuillage n'est pas inquiétant... tans qu'il ne conduit pas au flétrissement définitif de la plante. Mais en général, après une bonne nuit, tout est remis en ordre et les plants n'ont plus l'air assoiffés. De temps en temps, tout de même, certains ont besoin d'être arrosés. Dans ces cas-là, je ne lésine pas et chaque plante en péril reçoit tout un arrosoir... mais c'est rare.

On se retrouve bien vite au potager, j'ai encore bien des choses à vous montrer.

Publié dans Légumes

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D
Pour les tomatillos, voir le billet du Jardinier paresseux qui propose des cages à tomates:<br /> https://jardinierparesseux.com/2017/07/11/des-tomates-en-cage/
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N
J'ai adoré la visite :-D merci ! Ça m'a rappelé que j'avais envie de cultiver des orteils de prêcheur maintenant que j'ai un jardin. Les haricots au goût de châtaigne ont l'air fameux. Et les haricots hommage sont très touchants.
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R
Toujours aussi intéressant. Me rejouis de lire le prochain car j'ai du mal à échelonner mes plantations au potager. Pas assez organisée !
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A
bonjour, le jardin d'Annick m'inspire toujours autant, mais je n'entends jamais parler d'éventuelles attaques de mulots, surmulots ou autres, dans vos plantations. Cette année, sans doute à cause de la sécheresse, et aussi en raison d'une récolte abondante de tomates, plusieurs kilos (sans exagérer) ont été dévorées par les rongeurs. Ma serre est un champ de désolation, car il y en a partout. Les bestioles grimpent le long des pieds qui pour certains font plus de 3 m de hauteur, et laissent les tomates entamées à la merci des moucherons et guêpes. Bref, c'est la fête à neuneu. Si vous aviez quelques trucs à me soumettre pour inviter les bestioles à aller chez le voisin, je suis preneur. Bonne journée et merci pour vos articles
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A
merci Annick, même si ça ne me donne pas de solution radicale, ça me réconforte de savoir que je ne suis pas le seul dans le cas. Pour les galeries, j'ai été envahi en début de saison par les taupes, et les mulots utilisent ces galeries là pour se balader. ILS sont trop forts. Donc contentons nous de nous dire que c'est un impôt que la nature prélève sur nos récoltes.
A
Ah Alain, j'aimerais bien avoir "le" truc qui marche. Côté petits rongeurs j'ai un chat assez performant, épaulé par celui du voisin, il y a aussi une belette qui vit dans le jardin et beaucoup de rapaces.... Je suis assez tranquille cette année mais ce n'est sans doute qu'un répit. Côté campagnol (dit "rate" dans nos contrées), nous sommes aussi dans une période relativement creuse mais ils m'ont tout de même dévoré TOUS les bulbes d'ail forelock... et il y en avait un paquet. La seule "solution" que j'aie trouvé est de les embêter au maximum en inondant leurs galeries et en les éboulant quand j'en trouve. Mais c'est peu efficace. J'ai déjà essayé le purin de sureau, souvent conseillé... je n'ai pas vu de résultat. ça vaut ce que ça vaut, mais peut-être qu'en leur mettant à boire, ils s'attaqueraient moins aux fruits... on peut rêver.<br />
C
Merci pour cette superbe promenade dans votre potager, avec plusieurs bonnes idées et recommandations de variétés que je vais noter précieusement, notamment le support des tomatillos ! Cette année j'ai essayé d'optimiser l'espace pour avoir moins de travail de désherbage et j'ai fait grimper des haricots dans un laurier sauce. Contente du résultat mais malgré mes efforts pour faire redescendre les tiges de haricots à portée de bras dans le laurier, il me faut une échelle pour la récolte...
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S
Merci pour ce bel article et ces photos et bravo pour le potager 2022, une réussite vu les conditions ...<br /> Hier aprem, avec cette (encore) grosse chaleur, j'ai cherché à lire d'autres blogs jardin mais je n'ai rien trouvé d'aussi interessant, bien illustré et bien rédigé que le vôtre. J'adore le ton et la sincérité des propos. C'est définitivement mon préféré alors je lui souhaite longue vie ;) Belle journée et merci encore pour ce temps consacré à nous faire rêver, c'est tellement agréable.
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L
Merci pour ces partages toujours remplis de positif
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