Et si on allait faire un petit tour au potager ?
Ne vous attendez pas à un exposé sur la quantité extraordinaire de ceci ou ça récoltés et le nombre faramineux bocaux de conserves engrangés pour l'hiver. Si je cultive un potager, c'est pour le plaisir : Le plaisir de récolter, je ne le nierai pas, mais aussi celui de découvrir, de tester, d'admirer et même de me souvenir.
Allez, on va y faire un tour et je vous raconte tout ça (enfin presque).
Ceci est une vue générale du dit potager : pour ceux qui ne connaissent pas, on dirait un fouillis. Il y a de ça. Mais croyez-moi ou pas, en début de saison j'ai fait un plan... et je m'y suis tenue. Voilà l'article dans lequel j'en parle :
Un plan pour mon potager - Au jardin des Quatre Moineaux
Jamais de ma vie je n'ai planifié l'organisation de mon potager. Et on ne me changera pas à mon âge ! Mais cette année, j'ai changé d'avis ! Jusqu'à présent je procédais comme ceci : j'inst...
https://www.quatremoineaux.be/2022/01/faire-un-plan-du-potager.html
Bien-sûr, maintenant, les petits pois sont partis, ce qui m'a libéré de la place pour toutes sortes de nouvelles plantations. Ce sera l'objet du prochain article car par ce temps, j'i dû prendre de nombreuses précautions. Aujourd'hui je vais me limiter à ce qui est récoltable et récolté. J'arrête de babetter et on y va... enfin.
Ça, ce sont des tomates de Bérao... une partie du plant qui pousse au centre du potager. J'ai reçu les graines de Florence il y a deux ou trois ans. On se rend bien compte sur la photo que le plant est plutôt vigoureux. L'année passée, j'ai trouvé qu'il occupait vraiment trop de place dans la serre, alors j'ai décidé de le planter dehors. J'ai bien fait. Ces tomates ont une bonne taille pour être séchées... j'ai préparé mes plateaux, bien peinarde, à l'ombre. C'est tout de même plus agréable que de faire des conserves enfermée dans la cuisine, non ?
Et voici les haricots rouges de Monique. Ils ont une histoire :
Monique était une amie très chère qui m'a beaucoup aidée à un moment où ça n'allait pas trop. Elle avait reçu ces haricots lors d'un stage de biodynamie et m'en a donné quelques-uns avec les explications ad-hoc : ils avaient été fertilisés selon un calendrier précis à l'aide de "je ne sais plus quoi" carbonisé dans une corne de vache à la pleine lune. Comme je souriais, Monique m'avait traitée de "scientifique". Non mais ! Vous aurez deviné que Monique était décédée. Mais je cultive religieusement quelques-uns de se haricots biodynamiques... je ne les ai jamais goûtés.
Tout autre chose : je crois que j'ai trouvé la solution pour soutenir mes plants de tomatillos qui s'effondraient lamentablement.
J'ai planté des tuteurs en cercle tout autour et je les ai reliés à l'aide de quelques branches d'osier. Les branches de tomatillos reposent dessus et forment une sorte de parapluie. C'est assez pratique.
A ce propos, savez-vous que c'est mieux de toujours planter les tomatillos par deux (au moins) : la pollinisation et donc la fructification sont bien meilleures. (Les tomatillos et tout ce qu'on peut faire avec).
J'ai aussi planté, cette année, des tomatillos violets que je connais moins bien que les gros verts. Je ne les ai pas encore goûtés.
Tant qu'on est dans les tomatillos, je dois confesser une erreur : J'ai reçu de Pascale - une Pascale Française qui se reconnaitra et que je remercie au passage - des graines de physalis "Aunt Molly". Ce sont des physalis qui, selon kokopelli mesurent environ 20 à 30 cm de haut (sur environ 1m de large). Ça m'arrangeait bien comme couvre-sol dans la serre, d'autant plus que ce physalis demande (toujours selon kokopelli) beaucoup de chaleur.
Voilà le résultat :
Dans la serre, ce n'était plus tenable : ils ont pris des proportions si gigantesques que j'ai dû me résoudre à les couper. Heureusement, j'en avais planté aussi un pied dans le potager. Il se développe de façon moins spectaculaire mais promet une belle récolte.
Bon, ben voilà, mea culpa : je me suis sûrement trompée de sachet. J'espère que Pascale me pardonnera... Je ne sais pas si la suite va jouer en ma faveur : je vous montre ci-dessous les jolis haricots d'échenans à goût de châtaigne dont elle m'a envoyé les graines il y a deux ans. Sur ses conseils, je n'en ai pas mangé l'année passée et j'ai gardé les graines pour en ressemer plus l'année suivante et pouvoir enfin les goûter... Espoir déçu ! Les limaces sont passées par là en début de saison et il me reste... deux plants. Enfin, c'est assez pour recommencer l'année prochaine.
Allez, continuons avec quelques autres haricots :
Oh, comme ils sont bien verts ! C'est qu'il s'agit aussi d'un second semis. On l'a oublié mais le printemps, en tout cas en Belgique, a été très pluvieux (eh oui) et les limaces ont fait beaucoup de dégâts... en particulier sur les haricots. J'ai fait un second semis probablement trop tardif... leur destin dépendra du temps qu'il fera.
Ça commence à devenir long mais je veux encore vous dire deux mots des courgettes : comme les haricots, mes plants ont été victimes des limaces. J'ai bien ronchonné quand j'ai découvert leur méfait mais cette fois, les conséquences ont été positives : les plants, que je croyais perdus, ont repris et se sont ramifiés en formant des buissons de plusieurs tiges.
Je vous ai expliqué comment je plantais les courgettes (sinon, c'est ici). Ça a l'air de marcher du tonnerre. Sur un des plants, j'ai laissé une grosse courgette mûrir afin de récolter les graines (je ne cultive que cette variété).
Je pensais que le fait de lasser mûrir une courgette allait stopper la production du pied mais pas du tout : de nouvelles courgettes continuent à se former et à grossir. Je peux vous assurer que nous mangeons des courgettes à toutes les sauces (et c'est bon, surtout cette variété)
Allez, on ne va pas se quitter sans dire un mot des cyclanthères, mon légume préféré dont je vous rebats les oreilles chaque année (ici par exemple). Elle (eh oui, c'est féminin !) est d'humeur vagabonde et se mélange aux longues lianes de la tomate "Matt's Wild Cherry" dont les fruits minuscules sont particulièrement sucrés cette année.
Vous aurez certainement remarqué sur plusieurs photos, des feuillages flasques. Vous en devinez facilement la raison : la chaleur. C'est pourtant la zone du jardin qui tient le mieux le coup, probablement parce que la terre est bien paillée et riche en matières organiques qui jouent, parait-il, le rôle d'une éponge. Les légumes se procurent aussi une certaine ombre les uns aux autres, ce qui je pense contribue à maintenir une relative humidité au sol.
L’aspect ramolli du feuillage n'est pas inquiétant... tans qu'il ne conduit pas au flétrissement définitif de la plante. Mais en général, après une bonne nuit, tout est remis en ordre et les plants n'ont plus l'air assoiffés. De temps en temps, tout de même, certains ont besoin d'être arrosés. Dans ces cas-là, je ne lésine pas et chaque plante en péril reçoit tout un arrosoir... mais c'est rare.
On se retrouve bien vite au potager, j'ai encore bien des choses à vous montrer.