Comment occuper les zones qui se libèrent au potager ?
En juillet, j'arrache les petits pois et je récolte les pommes de terre. Les fèves sont déjà parties depuis un petit moment, ainsi que l'ail.
Les légumes qui restent en place en profitent pour prendre leurs aises mais, malgré tout, il reste des endroits inoccupés. C'est bête !
Cette terre nue, est indécente. Je pourrais vite y semer quelque chose mais je délaisse de plus en plus les semis en place : ils sont dérangés par les oiseaux, mangés par l'une ou l'autre bestiole ou bien ils ne lèvent jamais car j'oublie de les arroser.
La solution, pour moi, consiste à avoir toujours sous la main quelques plants à repiquer... ce qui demande un minimum d'organisation. Mais petit à petit, j'ai trouvé une façon de faire qui me facilite la vie.
Au début du mois de juillet, je ressors un ou deux vieux plateaux alvéolés, dans lesquels je sème différents légumes en petite quantité :
Mes premiers semis de juillet en plateau alvéolé. Une toute fine couche d'herbe coupée permet d'ombrager légèrement et de garder un peu d'humidité. Je l'enlève dès que les graines germent.
Ces plateaux restent sur ma réserve d'eau, là où je fais tous mes semis, bouturages, etc. Je les ai toujours sous les yeux et, quand j'arrose, l'excédent d'eau passe à travers les planches et est récupéré.
Qu'est-ce que je sème, comme ça ? un peu de tout... Je fouille dans mes graines pour voir ce qui me ferait envie... et qui aurait des chances de pousser plus ou moins rapidement. Comme je suis du genre à tenter l'impossible, je me lance souvent dans les semis de vieilles graines "périmées" en me disant "on verra bien". Ce n'est pas grave : quand je vois que certaines alvéoles restent vides, je sème autre chose à la place et voilà.
Et puis, assez rapidement car les alvéoles ne sont pas bien grandes, arrive le moment de planter. Je migre vers le potager avec mon plateau.
C'est ici que les choses se compliquent : on ne peut pas dire que cet été, les conditions soient idéales pour repiquer des petites plantes toutes jeunes comme ça. Mais en prenant quelques précautions, ça marche :
La terre doit impérativement être couverte. Sinon, à moins d'arroser plusieurs fois par jour, c'est la mort assurée. Certains utilisent de la paille, du foin, des paillettes de lin... pour ma part, je préfère employer ce que je trouve, de préférence pour pas un euro et à portée de main .... à condition que ce soit biodégradable et non-toxique pour les plantes
Paillage composé de d'amarantes, de feuilles de raifort, de consoude et de quelque "mauvaises herbes" coupées en petits morceaux.
Ensuite, j'écarte un peu le paillis et je fais un trou (que c'est original...).
Une fois le paillis refermé autour du plant, il ne sera plus nécessaire d'arroser... à condition toutefois que la plantation ne reste pas en plan soleil pendant toute la journée.
Il existe toutes sortes de solutions plus ou moins onéreuses et compliquées pour créer de l'ombre dans le potager : ça va du "voile d'ombrage" avec mats et système de fixation (cher) au cageot retourné (gratuit et efficace). Mais rien ne vaut l'ombre claire et naturelle procurée par les autres plantes. C'est l'avantage de cultiver "en hauteur" : aucune partie du potager n'est en plein soleil toute la journée durant.
Cette nouvelle plantation de chou "Santoh" Quick Yellow Pak Choi profite de l'ombre douce apportée par des haricots à rames (sur un tipi) et des framboisiers
Ce n'est pas la technique du siècle et je n'ai rien inventé, mais ça me convient bien de procéder de cette façon, peu fatigante et économique (en eau et en matériel).
J’imagine que ça intéressera certains d'avoir la lite des légumes tentés et les résultats (temporaires). Moi, en tout cas, je suis certaine que ça m'intéressera l'année prochaine... au mois de juillet quand il sera temps de recommencer.
Alors voilà un petit tour d'horizon de la situation début août :
- Les "pak choi" sont des choux "Chinois" qui poussent très vite... mais qui montent aussi très vite en graines quand il fait chaud. J'ai récolté les derniers (semés début juillet) et j'en ai repiqué de nouveaux... au même endroit (semés à la mi-août).
- Radis d'hiver violets et navets "boule d'or"
Ça peut vous paraitre surprenant de repiquer des "légumes racines". Pourtant je le fais souvent et ça marche. Je n'en produits pas des tonnes mais ça me suffit. Ces deux légumes peuvent rester en terre même quand il fait froid.
J'ai aussi de très belles "feuilles de bettes" que je préfère aux bettes à cardes et qui poussent très vite.
C'est aussi le moment de semer des "légumes asiatiques". Pour le moment, il fait un peu trop chaud pour eux mais nous sommes en septembre et ça ne devrait pas durer. Voici des Pak choi "quick yellow" repiqués il y a une semaine et des "vibrant joy" repiqués hier.
Les orphelins
Je l'ai dit plus haut, je tente souvent les semis de "vieilles graines périmées". Parfois quelques graines germent, parfois une seule et parfois... aucune. C'est ainsi que je me suis retrouvée avec un seul chou rave "early purple vienna", une seule "laitue asperge" et trois fenouils. Je les ai tout de même repiqués.
Et dans le plateau ?
Le semis de persil plat et de fenouil réalisés le 20 aout sont encore trop petits pour être repiqués. J'ai des doutes sur mes chances de récolter de gros bulbes de fenouil... mais pourquoi pas des petits pour une garniture ? Le persil, c'est costaud, ça devrait aller.
Dans les alvéoles lassées vides par les repiquages, j'ai fait de nouveaux semis :
Nouveaux semis du 2 septembre : bettes à feuilles (encore), carottes rondes de Paris, chou "Welcome Tsai Tai" et bourrache.
Ne riez pas de mon semis de carottes : c'est un test. il s'git de petites carottes "rondes de Paris" et je voudrais voir s'il est encore possible de les semer de cette façon.
Le dénommé "Welcome Tsai Tai" est un chou asiatique dont on mange les tiges florales un peu comme les brocolis.
Quant à la bourrache, si vous ne connaissez pas son usage en tant que légume, vous pouvez lire ceci :
Le légume du dimanche : la bourrache - Au jardin des Quatre Moineaux
Si vous suivez un peu ce blog, vous savez que j'aime tester de nouveaux légumes. Certains sont parfois décevants ou demandent une période d'apprentissage pour révéler leur intérêt. Et puis, ...
https://www.quatremoineaux.be/2020/11/la-bourrache-espagnole-culture.html
Je crois qu'on a fait le tour. Je précise pour que ce soit bien clair que cette façon de faire ne peut pas convenir à tout le monde. Dans mon petit potager, je recherche avant tout le plaisir et non la production en quantité. Pour moi, ce plaisir consiste à cultiver et déguster la plus grande variété de légumes possible et à en découvrir de nouveau, à faire des essais en prenant souvent le risque de ne rien récolter (tant pis). Et bien-sûr, c'est important pour moi, je veux aussi qu'il soit toujours agréable à regarder.
Nous y reviendrons bientôt car j'ai encore beauucoup de choses à vous montrer.