Poivrons : méthode sopalin vs semis en godets, déjà des résultats
Il y a une bonne semaine, je débutais mes semis de poivrons à la fois sur du papier essuie-tout (sopalin ou scottex, ou...) et dans des godets (rouleaux de papier hygiénique remplis de substrat). Mon but : comparer les deux méthodes.
Allez voir ici pour en savoir plus sur ces modes de semis
Je vous le dis tout de suite, le semis en godets est plus simple et efficace. Étonnant, n'est-ce pas car la méthode sopalin fait de plus en plus d'émules (et j'avoue que j'ai sans doute, modestement, contribué à son succès). Dans la suite de l'article, je vous propose de comparer les deux méthodes un peu plus d'une semaine après les semis. On y va point par point :
La palme revient à la méthode sopalin : après deux jours (!) seulement, je pouvais déjà observer de petits germes :
Dans les godets, après si peu de temps, il n'y avait rien à voir !
Sur ce point aussi, c'est la méthode sopalin qui est la plus facile : il suffit de déposer les graines sur du papier essuie-tout humide et voilà. Pour les semis en godets... il faut les remplir de substrat, faire un petit trou et semer. Ce n'est pas bien compliqué quand on s'y prend bien. J'ai fait une petite vidéo, c'est plus facile à expliquer qu'en photos. Et puis comme ça, vous entendrez ma douce voix !
Les résultats sont plus ou moins similaires. Voyez par exemple ces deux photos prises le 05 mars soit une semaine après le semis :
Le taux de germination est plutôt bon. Toutefois, la plupart des plantules ne sont pas assez développées pour pouvoir être manipulées et repiquées.
C'est à partir d'ici que la balance commence à pencher fortement du côté des semis en godets. En effet si, à ce stade, les pourcentages de germinations sont à peu près similaires, on ne peut pas en dire autant de l'aspect des plantules. Comparez, par exemple ces bébés Alpina sur sopalin et dans la terre aujourd'hui même :
Bien que je les aie soigneusement espacés, les petits plants d'Alpina se mélangent et sont tout biscornus. Ils sont en bonne santé mais un peu moins développés que ceux qui poussent dans le substrat.
C'est ce dernier point qui fait la différence. En effet, la méthode sopalin impose de réaliser un repiquage à un stade extrèmement précoce. Ce n'est pas la mer à boire mais ça prend du temps et les petits plants minuscules ne sont pas faciles à manipuler.
Il ne faut pas attendre pour repiquer les plantules et les mettre à la lumière. Sinon, elles meurent rapidement.
Conséquence du point précédent : la forme biscornue des racines ne facilite pas la transplantation. Mais bon, on y arrive !
Avec la méthode de semis direct dans des rouleaux de papier hygiénique remplis de substrat, on s'épargne cette étape et on peut laisser les plants sans y toucher jusqu'au repiquage en grand pot.
Je vous montre ci-dessus mon plateau de poivrons repiqués sous la lampe horticole. Il va se compléter petit-à-petit.
Vous avez peut-être remarqué sur la photo précédente la petite marque au sommet des étiquettes : c'est un code ! Tout noir = graines semées dans le terreau, sans marque = graines semées sur le sopalin et hachuré = graines germées dans le terreau puis... repiquées !
Hé oui ! Je m'étais pourtant bien jurée de ne garder qu'un plant par godet et d'éliminer les autres. Mais encore une fois, mon cœur a fondu à l'idée d'arracher ces petits bébés plantes... "on ne sait jamais, ça pourrait fait plaisir à quelqu'un", etc... Je me suis donc employée à les transférer dans d'autres godets... ce qui est encore plus délicat que le repiquage des plants sopalin.
Dans l'état actuel des choses, je crois pouvoir affirmer sans trop de risques que la méthode sopalin n'offre pas vraiment d’intérêt. La "rapidité" de germination semble être plus une illusion qu'une réalité car, en fin de compte, le taux de germination et la vitesse de croissance aux premiers stades ne sont pas plus élevés sur le sopalin que dans la terre.
Il faut bien se rendre à l'évidence : l'étape "sopalin" qui me semblait si efficace est en réalité une perte de temps tout à fait inutile. En tout cas pour les semis "normaux".
Quand on n'est pas certain de la capacité germinative de ses graines, par exemple parce qu'elles sont très vieilles, on peut alors déposer toutes les graines sur le sopalin et récupérer celles qui germent... quand il y en a.
La méthode permet aussi de gagner de la place pendant la période de germination car une toute petite surface suffit pour produire de nombreux plants... en tout cas, jusqu'au repiquage. C'est parfois bien utile quand on sème des graines comme les poivrons qui demandent une température élevée pour germer.
A moins d'un revirement complet de situation, je compte laisser tomber la méthode sopalin et ne plus semer que dans des godets individuels remplis de substrat. Avec un petit changement par rapport à cette année, toutefois : je ne mettrai qu'une seule graine par godet et tant pis si certaines ne germent pas.
Pour les gens "normaux" (je n'ose pas dire "sans cœur"), semer environ cinq graines par godet est l'idéal puisqu'on peut choisir le plus beau plant et zigouiller les autres !
Ne sont-ils pas mignons ces petits "piri piri" nouveau-nés ? Qui aurait le coeur de choisir entre les deux ?
Comme je sais qu'on va me poser la question, je vous montre mon installation :
Je sais, c'est moche et ça ne fait pas pro. Mais je l'utilise depuis des années et ça marche ! Cela dit je suis en pleine réflexion pour trouver une solution à la fois moins encombrante, plus esthétique et qui me permettrait de cultiver plus de plants à la fois. Je pense que les leds constituent la meilleure solution mais le choix est extrêmement vaste. Bon, j'ai un an pour trouver.
Et peut-être que vous allez m'aider, qui sait ?