Mes poireaux perpétuels (tout savoir pour les cultiver)

Publié le par Annick Boidron

"Perpétuel" : J'aime ce terme un peu suranné même si on trouve plus souvent l'expression "poireaux vivaces". Je trouve qu'on ne les connait pas assez et pourtant ils sont bons à manger, solides et jamais malades.

Hier, j'ai dû déplacer les miens :

 

 

Ce n'est pas le bon moment pour déplacer les poireaux vivaces, mais je n'avais pas le choix

Ce n'est pas le bon moment pour déplacer les poireaux vivaces, mais je n'avais pas le choix

En fait, ces poireaux appartiennent à la même espèce que les poireaux que nous cultivons sous forme annuelle dans nos potagers : Allium ampeloprasum. Il en existe des toutes sortes... qui peuvent s'hybrider entre elles, je n'entrerai donc pas dans les détails.

J'ai profité de la transplantation pour prendre quelques photos.

Ces poireaux n'ont presque pas de blanc : on consomme plutôt la partie verte.

Ces poireaux n'ont presque pas de blanc : on consomme plutôt la partie verte.

Ils sont plus fins que les poireaux que nous cultivons annuellement : environ un centimètre de diamètre, ce qui n'est pas si mal !

Si on y regarde de plus près, on voit que contrairement aux poireaux "habituels" (Allium ampeloprasum var. 'porrum'), ils ont un bulbe. La domestication du poireau a fait disparaitre presque complétement ce bulbe car l'Homme a sélectionné des poireaux avec un gros fût blanc.

On voit nettement le bulbe caractéristique.

On voit nettement le bulbe caractéristique.

Si on regarde encore plus près encore, on voit qu'autour de la plupart des bulbes, de petites bulbilles sont en train de se former

Mes poireaux perpétuels (tout savoir pour les cultiver)

Ces bulbilles sont se développer jusqu'à l'été. C'est la période où le poireau perpétuel entre en dormance : son feuillage disparait, il se fait oublier.

Ce n'est qu'à l'automne suivant et pendant l'hiver, quand il ne fait pas trop froid, que la croissance va reprendre. Elle continuera jusqu'en juin-juillet. C'est pendant cette période qu'on peut récolter régulièrement les feuilles. Si on les coupe à au moins deux centimètre du sol, elles repousseront. En mai, j'arrête la récolte pour laisser au poireau le temps de constituer des réserves et de nourrir ses bulbilles.

Pendant la période de repos on a le choix : soit on se repose aussi et on laisse le poireau en terre. On obtient ceci :

Une multitude de mini-poireaux qu'on peut utiliser comme de la ciboulette ou de la même façon que des petits oignons primeur.

Une multitude de mini-poireaux qu'on peut utiliser comme de la ciboulette ou de la même façon que des petits oignons primeur.

On peut diviser cette touffe et replanter chaque petit poireau séparément. On obtiendra de "gros" poireaux comme ça :

 

Quelques poireaux perpétuels qui viennent tout juste d'être déplacés.

Quelques poireaux perpétuels qui viennent tout juste d'être déplacés.

Ou bien alors, on attend l'été et on essaye de retrouver les bulbilles mûres dans le sol... là où se trouvaient les poireaux. Pour faire ça, il ne faut pas oublier de marquer leur emplacement (précis !) avec un bâtonnet.

Là où ils poussaient auparavant, mes poireaux perpétuels étaient accompagnés de mâche qui se ressemait d'une année sur l'autre. Cette association spontanée fonctionnant bien, j'ai décidé de repiquer quelques mâches à leurs pieds.

L'idée est de laisser les mâches se ressemer pour qu'elles forment un "couvre-sol" aux pieds des poireaux.

L'idée est de laisser les mâches se ressemer pour qu'elles forment un "couvre-sol" aux pieds des poireaux.

En fin de saison, soit au début de l'été, les poireaux perpétuels produisent souvent des hampes florales que l'on peut consommer, un peu comme des asperges, avant qu'elles ne fleurissent. Si on les laisse se développer, on obtient alors des graines qu'on peut semer.

C'est ce que j'ai fait au début de ce mois avec des graines achetées afin de varier un peu ma population de poireaux vivaces (J'ai fait un seed snail de poireau vivace 'grex bleu-vert').

Voici ce semis aujourd'hui.

Voici ce semis aujourd'hui.

Parce que ce n'est pas toujours très clair, voici une petite synthèse des différentes façons de cultiver le poireau perpétuel au cours de l'année :

Commencer une culture à partir de bulbilles :

  • En été ou au début de l'automne, planter les bulbilles (à 5 cm de profondeur, dans une bonne terre au soleil ou mi ombre)
  • Pendant l'hiver et au printemps : couper les feuilles régulièrement et les manger (sinon, pas besoin de les couper !)
  • En mai, arrêter de récolter
  • L'été suivant, éventuellement, récolter les bulbilles dans le sol et les replanter mais il vaut mieux attendre un an ou deux pour avoir de "grosses" bulbilles.

Commencer une culture à partir de graines :

  • Semer les graines à l'intérieur en mars-avril
  • Repiquer quand ils sont assez gros !
  • La suite : c'est comme quand on commence avec les bulbilles

Commencer une culture à partir avec des plants :

  • Au printemps : diviser les touffes et replanter chaque petit plant séparément.
  • La suite : c'est comme quand on commence avec les bulbilles

Notez que cette façon de faire vaut pour tous les poireaux vivaces de quelque variété qu'ils soient, et notamment ceux-ci :

Vous les reconnaissez ? Mais si, c'est très connu (et très bon).

Vous les reconnaissez ? Mais si, c'est très connu (et très bon).

Un indice : ça fait des gousses.

Allez, il y aura une petite récompense pour les bonnes réponses.

Publié dans Légumes vivaces, poireaux

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C
Merci pour ces conseils de culture. Je vais essayer de mettre en pratique.<br /> J’ai un plant de poireaux perpétuels mais il ne se développe pas. Le terre argileuse ne lui convient pas ? L’emplacement ne lui plaît pas? Attaque de campagnols?
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A
La terre argileuse est peut-être l'explication si elle est détrempée en hiver : les poireaux, oignons, etc... n'aiment pas l'humidité, en général. Pour l'emplacement, les miens étaient à mi ombre, je les ai déplacés au soleil, on verra bien si ça fait une différence. Quant aux campagnols, ceux qui vivent chez moi, et qui ne sont pas difficiles sur la nourriture, n'y ont pas (encore ?) touché. Mais peut-être les vôtres ont-ils d'autres goûts.
N
Je ne savais pas que les poireaux perpétuels pouvaient devenir aussi beaux :-)
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A
En fait, il existe de nombreuses variétés de poireaux vivaces. Certains sont tout fins et d'autres plus gros. Je ne sais plus quelle est la variété qui pousse au jardin actuellement.
N
J'ai aussi des poireaux perpétuels, mon fils n'a donné des bubilles il y a trois ans, par contre je ne savais pas à quelle période il fallait les séparer, donc merci pour l'info.
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A
Oh, vous avez de la chance d'avoir un fils qui vous donne des bulbilles. je vais faire quelques reproches au mien !
G
Merci pour le recapitulatif, c'est vrai qu'on a du mal à trouver des infos clairs sur la culture de ce poireau. Le mélange avec mâche dans un pot fonctionne très bien chez moi, c'est même là qu'ils sont le plus gros car la terre est plus souple. La dernière photo je dirais ail éléphant si ça fait des gousses.
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A
Eh bien, ça confirme ce que j'ai observé pour la mâche. Et en plus on a de la mâche ! En effet c'est de l'ail éléphant, bravo ! Si ça vous tente, envoyez-moi votre adresse postale (par message privé "contact" en haut de la page, à droite et je vous enverrai en automne les graines de votre choix (poireau perpétuel ou autre).
C
Saint Victor? je reviendrai sur ton post, il m'intéresse beaucoup (j'ai eu des poireaux perpétuels, que j'ai anéanti sans faire exprès)<br /> bon après midi, bises!
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A
Eh non, Catherine, ce ne sont pas des saint Victor. Quoique, parait-il ces poireaux, comme tous les poireaux, sont vivaces et se multiplient végétativement quand on les laisse en terre (les saint Victors un peu plus que les autres, selon certaines sources). Si tu veux des graines ou des bulbilles en été, dis-le moi, je t'en enverrai avec plaisir.
S
Bonjour Annick et merci pour ce bel article sur le poireau perpétuel ... tout est dit ... ya plus qu'à se lancer !<br /> Je pense que sur la dernière photo vous nous montrez l'allium porrum qui a des feuilles plus larges que l'ampeloprasum. J'ai bon ? Quoiqu'il en soit, belle journée à tous !
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A
Ah oui, alors, c'est terrible les noms des poireaux. On s'y perd dans les appellations, qui varient d'un site à l'autre. Selon certaines sources, l'allium porrum est l'ancien nom du poireau classique cultivé mais d'autres donnent comme nom latin pour l'ail éléphant "allium porrum" Je pense que c'est une erreur. Cela dit, dans le doute... Donc on va dire que vous avez raison : c'est de l'ail éléphant, parfois appelé (à tort) allium porrum. et donc, si vous voulez m'envoyer votre adresse postale par message privé ( "contact" en haut de la page, à droite ) je vous enverrai des graines en automne ou des bulbilles en été. Si vous préférez des graines d'une autre plante, dites-le moi.