Le baptême de la rose Paul Verlaine

Hier, j’ai assisté au baptême d’une rose. C’était une première pour moi.
Ça se passait dans un village voisin : à Corbion, autour de la fontaine. Il y avait du monde.

C’est Yves Herman, du Jardin des Biches (dont je vous ai déjà parlé), qui a eu l’idée. Une bonne idée, puisqu’elle a séduit à la fois le Syndicat d’initiative de Corbion (l’office du tourisme), l’association Les Amis de Verlaine et les rosiéristes Guillot. Tous ont répondu présents pour créer une rose Paul Verlaine… et la baptiser à Corbion.

C’était bien orchestré :
Il y a eu des discours…

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Beaucoup de discours… mais, heureusement, ils n’étaient pas trop longs.

On a admiré l’œuvre de Logan Maqua, ferronnier d’art à Corbion : un poème de Verlaine joliment mis en valeur.

Les enfants de l’école primaire ont récité un poème de Verlaine, sous l’œil attendri de leur instituteur.

Et pendant ce temps-là, le rosier attendait son baptême.

Eh oui, il n’avait pas de fleurs ! Les rosiers sont parfois capricieux, et celui-ci n’avait pas voulu fleurir pour l’occasion.
Il a tout de même reçu sa petite dose de champagne…

Alors, à quoi ressemble ce rosier ? Voici, très résumée, la description donnée par la directrice de la roseraie Guillot : c’est un rosier de taille moyenne, à fleurs roses très parfumées, très remontant, qui convient parfaitement pour les bouquets.

En voici d’ailleurs un, de bouquet : on y trouve la seule rose Paul Verlaine qui, ce matin-là… avait bien voulu s’épanouir dans la roseraie.

Maintenant, vous allez me dire : « Mais pourquoi une rose Paul Verlaine à Corbion ? »
Eh bien, parce que le poète y a séjourné pendant deux mois à l’été 1885. Il était hébergé chez une veuve, dans une maison à l’écart du village, appelée maison des Couleuvres — aujourd’hui maison de Verlaine.

J’aimerais bien pouvoir remonter le temps pour entendre les commérages du village, quand ce poète maudit, homosexuel, plusieurs fois emprisonné, alcoolique, est arrivé là. On devait en raconter de belles sur le Paul Verlaine, à l’époque !
Mais que savait-on vraiment de lui, dans ce petit village reculé ?

Près de 150 ans plus tard, Corbion lui rend hommage avec une belle rose… Le temps passe !

Le rosier Paul Verlaine sera disponible dans le catalogue Guillot dès la saison prochaine.

Je n’ai pas pu résister : j’en ai précommandé un pour les Quatre Moineaux.