Tomates en extérieur et mildiou : Matt's wild cherry vs Petit moineau
De tous mes essais de tomates à l'extérieur, une seule variété a vraiment tiré son épingle du jeu, détrônant ainsi Petit moineau rouge, la tomate la plus résistante de mon jardin jusqu'à présent. C'est un exploit étant donné la météo froide et pluvieuse du printemps et de l'été
Ses deux plants se faufilent avec beaucoup d'exubérance entre les arbres fruitiers miniatures, un plant de pâtisson et un potiron vert Kabosha. Les girondines (= ganivelles) qui délimitent cette mini-forêt comestible offrent un support à des Kiwaïs.
Les tomates Matt's wild cherry en situation.
Elle n'y a pas échappé : le mildiou l'a frappée. Dans ce cas, la plupart des tomates ne survivent pas à quelques jours de pluie continue. Mais Matt's wild cherry, malgré la maladie, a continué de produire ses nombreuses tiges bien vertes portant une multitude de grappes.
On peut voir sur ces photos (cliquez dessus pour faire défiler), que le mildiou reste très localisé sur les tiges de Matt's wild cherry. Les feuilles atteintes meurent et sèchent mais il en naît constamment de nouvelles
Je n'ai absolument pas traité les tomates à l'extérieur, même pas avec le mélange savon-noir/bicarbonate préconisé par Fred l'apiculteur qui, soit dit en passant, s'est révélé assez efficace sur les pommes de terre. Je pensais le combat perdu d'avance.
En prenant les photos pour illustrer cet article, j'ai été étonnée de constater que certaines tiges, très atteintes il y a quelques semaines, avaient retrouvé une belle couleur verte. Je me demande si ces tiges ne se sont pas "réparées", remplaçant la partie de tige noircie par du nouveau tissu sain. Pour le vérifier, j'ai repéré quatre portions de tiges malades afin de suivre leur évolution. Les résultats dans quelques semaines
Les quatre zones atteintes par le mildiou dont je vais suivre l'évolution
Quoi qu'il en soit, le centre de la tige est forcément bien vivant puisque celle-ci continue a s'allonger.
Fin juin, les premières tomates apparaissaient et Matt's wild cherry a continué de produire pendant tout l'été. Aujourd'hui, fin septembre, la récolte est toujours régulière.et devrait continuer jusqu'aux gelées.
Les plants de Matts wild cherry produisent des lianes longues de plusieurs mètres chargées de grappes de fruits qui mûrissent progressivement
Les tomates Matt's wild cherry sont délicieuses quand elles sont croquées crues. Pour varier, on peut les utiliser dans des préparations chaudes comme par exemple dans ce clafouti (dont la recette est ici) que nous avons mangé hier soir accompagné d'une petite salade.
Petit moineau s'en sort sans éclat. C'était pourtant, jusqu'à cette année, la plus résistante au mildiou. Elle n'est pas morte, certes, mais elle n'est pas non plus en bon état !
Cependant depuis que le temps est plus sec, elle retrouve tout doucement la santé, recommence à pousser et à produire des fruits.
Tomate petit moineau rouge plantée entre les asperges qui lui servent (un peu) de tuteur mais l'empêchent peut-être de sécher rapidement.
Clairement, les fruits de Petit moineau sont plus atteints que ceux de Matt's wild cherry.
Pour aller un peu plus loin dans la comparaison, au-delà de la différence de taille visible sur la photo, leur goût est bien différent. Douce et parfumée, Petit moineau fait un peu penser à un bonbon ou à un fruit rouge. Le goût de Matt's Wild Cherry est plus corsé : une vraie saveur de tomate rouge mûrie au soleil. Et juteuse, en plus ! Je la préfère largement à Petit moineau.
Extraordinaire en serre, Thaï Pink Egg, plantée en pot devant la façade, a bien résisté jusqu'au mois d'août avant de succomber. Ce n'est pas un échec total, des fruits ont mûri et ont pu être récoltés. Je pense que je referai un essai l'année prochaine.
Après un petit tour sur d'autres blogs, des sites spécialisés "tomates" et les quelques études scientifiques (à la consultation gratuite) que j'ai pu trouver en ligne, plus on se rapproche de la "tomate originelle", plus sa résistance est grande. Ceci expliquerait pourquoi les tomates cerises, d'une manière générale, résistent mieux au mildiou que les "grosses".
D'abord, elle s'appelle en latin Lycopersicon pimpinellifolium. Et alors, me direz-vous ? Eh bien, les autres tomates que nous cultivons dans notre jardin s'appellent Lycopersicon esculentum.
Le premier nom, Lycopersicon, est le nom du genre (tomate, en gros) et le second nom
est le nom de l'espèce. Petit moineau et les autres tomates de jardin n'appartiennent donc pas à la même espèce.C'est chez les
Hé oui, car il existe différentes souches de mildiou et puis cette peste mute et de nouvelles souches de mildiou apparaissent. Ces souches de mildiou résistent à la résistance de
Il faut alors rechercher d'autres gènes de résistance, ça prend du temps, puis de nouvelles souches de mildiou apparaissent, etc... c'est une lutte sans fin.Elle appartient à la même espèce que nos grosses tomates de jardin
Une année n'est pas l'autre, les conditions de culture non plus. Ce n'est pas sur base de deux pieds de Matt's wild cherry et un seul de Petit Moineau qu'on peut tirer des conclusions définitives. Mais quand même, j'ai été séduite par toutes les qualités de Matt's wild cherry et, c'est certain, j'en ressèmerai l'année prochaine pour les essayer dans différentes situations.
Laurent Minet, La résistance au mildiou chez la tomate, Magazine trimestriel du Centre Technique Horticole de Gembloux (en ligne) - numéro 54 - avril 2016. http://www.cthgx.be/siberie-54.pdf
Zhang C, Liu L, Wang X, et al. The Ph-3 gene from Solanum pimpinellifolium encodes CC-NBS-LRR protein conferring resistance to Phytophthora infestans. TAG Theoretical and Applied Genetics Theoretische Und Angewandte Genetik. 2014;127(6):1353-1364. doi:10.1007/s00122-014-2303-1.
SI quelqu'un trouve des documents intéressants sur le sujet et, notamment, sur la "découverte" de Matt's wild cherry au Mexique, ça m'intéresserait beaucoup. Merci