Bilan 2016 : de la tétragone cornue sous les courgettes
Je respecte certaines règles classiques dans les associations de légumes mais, souvent, je me fie à mon feeling. Parfois, je suis déçue, parfois j'ai de bonnes surprises.
Cette année, il y a une association qui m'a étonnée : c'est le mariage entre un plant de tétragone cornue et un plant de courgette.
Il faut dire que l'histoire avait mal commencé : le plant de courgette "zuboda", une variété pourtant très vigoureuse, refusait de pousser. On le comprend : il faisait alors un temps de Toussaint (Voir ici,un article sur l'avancement des cucurbitacées au jardin à cette époque)
Quant aux tétragones cornues... j'avoue que j'avais oublié de les semer... et ce n'est qu'à la mi-juillet qu'elles ont trouvé une place dans le potager. J'en ai repiqué exactement deux !
De ces deux pieds, l'un n'a presque pas poussé. L'autre, planté dans des conditions similaires, mais près du plant de courgette, a d'abord hésité un peu...Enfin, plus d'un mois quand-même !
Mais dès que le temps s'est radouci, c'était parti !
Après quinze jours, la tétragone, au lieu de se développer vers le Sud comme je m'y attendais, a choisi de s'allonger vers le Nord et de se faufiler entre les feuilles de courgette.
Septembre : la tétragone, au Sud de la courgette, se développe rapidement malgré les prélèvements réguliers de tiges pour la cuisine.
La courgette, après avoir été bien productive, a été détruite par les gelées au sol d'octobre. . Mais la tétragone tient le coup et continue à pousser, quoique plus lentement. Nous en récoltons encore.
On l'appelle aussi "épinard de Nouvelle Zélande" car c'est de là qu'elle vient : elle fut importée en Europe au XIXe siècle et fait partie des "légumes oubliés" depuis quelques décennies seulement. Enfin, pas si oubliés que ça, puisqu'on est en train de la redécouvrir... et de l'apprécier.
Dans le potager, la tétragone a au moins trois avantages :
On la compare souvent à l'épinard mais elle a des feuilles beaucoup plus épaisses et croquantes que ce dernier. Sa consistance et son goût ne sont pas du tout les mêmes.
Alors que l'épinard commence à faire une tige dure et devient immangeable dès qu'il fait trop chaud, la tétragone continue à s'étaler même par forte chaleur. Mieux encore, elle se ramifie au fur-et-à-mesure que l'on coupe ses extrémités pour les consommer. Quand elle fait des "graines", c'est le long des tiges, à l'aisselle des feuilles : il est toujours possible de les récolter et de les consommer !
Quand, comme moi, on essaye de rentabiliser l'espace et qu'on joue sur les niveaux de végétation, la tétragone offre l'avantage de recouvrir le sol tout en permettant à d'autre légumes de pousser au travers. En 2015, dans le potager, ce sont des choux "kales" qui émergeaient du tapis qu'elles formaient. Je n'ai malheureusement pas pris de photo.
En 2017, je vais les essayer aux pieds des poireaux, à nouveau des choux et, bien entendu, près de quelques plants de courgettes afin de vérifier si l'association de ces deux légumes est vraiment intéressante ou si j'ai simplement eu un coup de chance cette année. Et pourquoi pas aussi avec les haricots à rames ?
Ce qu'on appelle la graine est en réalité un fruit. Son enveloppe est dure, ce qui contrarie la germination. Le truc connu consiste à les laisser tremper un jour ou deux dans l'eau tiède avant de les semer. C'est ce que j'ai fait mais le résultat n'était pas terrible (deux germinations sur une dizaine de graines).
Dans l'article des "Jardins de Pomone" consacré à la tétragone, José, grand spécialiste des légumes, conseille de laisser tremper les "graines" 24 heures dans du petit lait avant le semis. J'essayerai l'année prochaine.
Cet article du jardin de Pomone (et les autres) vaut vraiment la peine d'être lu. Si vous cliquez sur le lien ci-dessus, la page s'ouvrira dans un nouvel onglet.
J'arrive au bout de cet article, et je n'ai pas proposé de graines. Hé non, car cette année elles ne sont pas arrivées à maturité et il ne m'en reste qu'une dizaine de l'année passée (et je les garde !). Il reste juste un espoir que les grandes gelées continueront à nous épargner encore un peu et que les graines présentes actuellement, mais qui sont encore vertes, aient le temps de mûrir !
Sinon, les graines se trouvent assez facilement et notamment (en saison) chez Semailles dont je ne dirai jamais assez de bien.
Pas de recette non plus. Toutes les recettes convenant aux épinards leur conviennent, mais le goût est différent, plus doux.
Je les utilise parfois en décoration car la couleur vert frais et la forme triangulaire de leurs feuilles permettent pas mal de combinaisons. (voir un exemple un eu plus tard dans l'article sur les betteraves)
Allez, j'arrête...
A bientôt et bon long week-end au jardin