Bilan 2016 : le maïs noir du Pérou (morada) est bien noir...
Qui pourrait penser que cet unique épi de maïs, tordu, aux grains mal formés et peu nombreux me remplirait de joie et de fierté ? Il faut dire que ce n'est pas n'importe quel maïs, mais du maïs noir du Pérou, celui qui sert à fabriquer la chicha morada (Voir toutes les explications par ici).
Maïs Morada du Pérou poussé en belgique !
J'avoue qu'il n'a pas beaucoup d'allure, comparé à l'épi dont il est issu. Mais il est noir ! Noir de noir, très noir ! En tout cas, pas jaune du tout !
Et alors ? me direz-vous. Eh bien, selon "Courrier International", ce maïs, lorsqu'il est cultivé hors des Andes perdrait sa couleur et deviendrait même... jaune. Ci-dessous, voici un extrait de l'article en question. On peut accéder à la version complète en cliquant sur le lien. Il y a très peu d'articles consacrés à cette variété de maïs sur Internet, si bien que, lorsqu'on fait une recherche, on tombe invariablement sur celui-là !
Le maíz morado [maïs violet] ne pousse que dans la cordillère des Andes, au Pérou et en Bolivie. Si on le sème à un autre endroit, ses grains d’un violet très foncé, presque noir, perdent leur couleur, devenant parfois jaunes.
Il est cultivé dans d’autres pays du continent américain, mais je peux vous assurer que ce maïs-là n’a rien à voir avec l’original. Et personne ne sait pourquoi. Le phénomène est peut-être dû aux particularités du climat, de la terre ou de l’eau… Un grand mystère.
Hé oui, je n'ai obtenu qu'un seul épi mûr. Le début de l'histoire est ici. Voici la suite sous forme d'un petit diaporama :
L'histoire du maïs noir du Pérou (morada)
C'est seulement hier, soit presque neuf mois (!) après le semis, que j'ai osé récolter mon unique épi arrivé à maturité.
Je n'en sais trop rien. Il est à noter qu'il est apparu sur le plus petit plant. Il y a peut-être un rapport ?
La réponse me semble assez facile à imaginer : chaque grain de maïs est formé à partir d'une "fleur" femelle (elle a un très grand style, qui pend en dehors du cône : ce sont les "filaments"). Chacune de ces fleurs doit être fécondée par un grain de pollen. Et c'est le vent qui se charge de la pollinisation. Oui, mais dans la serre, il n'y a pas de vent... Pas de vent, pas de maïs !
Enfin un peu quand même, manifestement...
C'est une hypothèse, mais je pense que c'est tout simplement parce qu'ils disposaient d'assez de place pour se développer et qu'ils en ont profité.
Là aussi, j'ai peut-être une explication :
Sur un autre plant, il y avait un épi immature...
Et quand je l'ai ouvert, surprise ! Le maïs était jaune ! Peut-être que c'est cela qui a induit le journaliste de "Courrier international" en erreur.
Ce sont des pigments que l'on retrouve dans de nombreux végétaux ( j'en parle dans les articles consacrés à la couleur de l'hortensia, à la bourrache et à la tomate "dancing with the smurfs". Tous possèdent, naturellement ou suite à des croisements savants, ce pigment auquel on accorde des vertus anti-oxydantes et anti-âge (voir cet article de "terre vivante" qui me paraît bien).
Ce maïs a l'air d'en être plein ! Même la moelle des tiges est d'un beau mauve foncé.
EN 2017, je sèmerai les maïs Morada aussi tôt que cette année : ils poussent en hauteur et ne prennent pas trop de place. J'en sèmerai une vingtaine de pieds, peut-être plus.
J'utiliserai les graines de l'épi récolté cette année : en effet, le pied était plus petit et plus précoce. Qui sait, peut-être ces caractères sont-ils génétiques ? Si c'est le cas, j'ai des chances de les retrouver au moins sur certains pieds.
Après les gelées, je les repiquerai à l'extérieur, dans une planche ensoleillée du potager. Je pense que je devrai les tuteurer au début : ils le valent bien ! Je m'en servirai comme base de l'association "les trois sœurs ", essayée cette année avec succès. Ce sera la seule variété de maïs cultivée à cet endroit, pour éviter une hybridation !
Alors, comme toujours au jardin... A suivre !