Cuisiner les fèves sans s'énerver et sans gaspillage
Pendant longtemps, je n'ai (presque) pas cuisiné les fèves. Franchement, est-ce que ça vaut la peine de consacrer tant d'efforts à décortiquer les gousses puis à éplucher les fèves une par une pour, en fin de compte, ne déguster qu'une toute petite poignée de graines, certes délicieuses. Sans parler du temps et de l'espace consacrés à leur culture.
Mais c'était une erreur ! Il est possible, assez rapidement, d'ouvrir les gousses, d'en faire un bon petit plat et d'enlever la peau des fèves. Et cela dans la joie et la bonne humeur !
Au lieu de s'énerver à ouvrir les gousses avec les ongles, il est bien plus simple d'enlever les sutures avec le pêleu. Les sutures, ce sont ces côtes où les deux parties de la gousse semblent soudées l'une à l'autre. C'est aussi là que se trouvent les "fils".
On fait ainsi d'une pierre trois coups : on ouvre la gousse, on récupère les fèves facilement et on enlève les fils. Alors, qu'est-ce que vous en dites ?
Il est vrai qu'après, ce n'est pas fini : il faut encore les éplucher une deuxième fois, c'est-à-dire enlever la peau qui enveloppe chaque fève. Il paraît qu'on peut manger cette cuticule si les fèves sont très jeunes. Je n'aime ni sa consistance ni son goût, alors je l'enlève toujours. Ce n'est pas bien compliqué mais ça demande un tout petit peu de patience.
Plutôt que d'enlever la peau au couteau, il est plus simple de faire une petite échancrure du côté de la "couture". Attention, cette échancrure doit être perpendiculaire à ladite "couture". Si si, ça fait une grosse différence. Si vous ne me croyez pas, essayez de faire autrement...
Une petite échancrure de 3-4 mm pependiculairement à la "couture". La "couture" est la cicatrice très visible à l'endroit où la fève était attachée dans la gousse.
Il suffit ensuite de plonger les fèves ainsi traitées dans l'eau bouillante. 15 secondes suffisent si on veut les garder crues mais on peut les laisser jusqu'à 5 minutes si on veut les cuire. Je préfère les garder crues.
Ensuite, on égoutte et on rince à l'eau froide. Il suffit alors d'appuyer sur la peau pour faire sortir la fève. C'est très jubilatoire (enfin, moi j'aime bien, chacun son truc).
C'est une méthode qui permet d'obtenir de belles fèves bien vertes et bien fermes. On peut les manger telles qu'elles, avec une petite vinaigrette à la sarriette par exemple ou juste croquées à l'apéritif. C'est ainsi qu'on profite le mieux de leur saveur subtile.
Celles-ci sont débarrassées de leurs fils et peuvent se cuisiner un peu comme des pois mange-tout. Il vaut quand même mieux les cuire pendant une quinzaine de minutes à l'eau bouillante salée avant de les cuisiner.
Dimanche, j'ai fait un velouté de cosses de lentilles parfumé à la menthe qui n'était pas mauvais du tout. Aujourd'hui, je les ai ajoutées à des dés de pintade, des oignons, des poivrons et des tomates séchées confites pour en faire une sauce à spaghetti. Avec un peu de crème fraîche, du curcuma et de l'ail, c'était très réussi. Pour terminer, j'ai ajouté les fèves crues épluchées.
Une bonne poêlée de légumes pour ajouter à des pâtes : c'était le repas de ce soir et c'était bien bon.
Finalement, il reste très peu de déchets : seulement les fils des cosses et les peaux des fèves. Les poules s'en régaleront.
Je deviens de plus en plus fan de fèves ! Il faut dire qu'elles ont beaucoup de qualités et puis, ce sont des légumes qui ont une histoire, et j'aime ça !
Les fèves, quelle histoire ! - Au jardin des Quatre Moineaux
S'intéresser aux fèves, c'est aussi se plonger dans l'histoire et même... dans la magie. C'est parti pour un voyage dans le temps et... dans l'au-delà ! Le plat préféré des morts Les morts s...
http://www.quatremoineaux.be/2017/02/feves-histoire-magie-superstition-legume.html
Bonne journée au jardin. Avec la pluie, ça pousse !