Boutures de figuier : les résultats de mes essais
Cet automne, j'ai entrepris de bouturer mon figuier. Mais comment faire ? J'ai recherché la meilleure méthode avec l'aide de GOOGLE. Résultat : il y en a plein ! Que faire, sinon en essayer plusieurs ? Voici les résultats de ces essais, du moins réussi au plus efficace.
Mais si ça vous intéresse, avant d'aller plus loin, je vous conseille de lire l'article en lien ci-dessous, dans lequel j'explique les différentes méthodes testées. Vous pouvez cliquer dessus sans crainte de vous perdre : il s'ouvre dans un nouvel onglet.
C'est simple : en pleine terre à l'extérieur, aucune bouture n'a repris. Pas même en employant la méthode de Jenny (lien ci-dessous) qui obtient, chez elle, un excellent taux de réussite.
Je rappelle que j'habite à Bouillon en Ardenne belge. C'est une région où les hivers, sans être sibériens, sont plutôt longs, froids et humides. Les résultats de ces essais auraient sans doute été bien différents en Bretagne mais cette méthode ne semble pas adaptée à nos conditions climatiques.
Voici le résultat chez moi : une rangée de brindilles mortes. Je ne les ai pas enlevées : on a parfois des surprises. Mais ça paraît pourtant bien compromis !
Dans la serre, certaines boutures ont repris et d'autres non mais les résultats sont très variables en fonction du substrat et de la méthode employée : sans crossette (dans les 3 pots en terre) et avec crossette (dans un gros pot en plastique rouge) .
Ce sont des morceaux de tiges d'une vingtaine de centimètres de long, de l'épaisseur d'un crayon, ou parfois un peu plus fines. J'ai réalisé ainsi 24 boutures : 8 dans du compost pur, 8 dans un mélange sable/compost et 8 dans du sable pur. Elles étaient enfoncées profondément le long de la paroi des pots en terre-cuite.
Et les voici début juin : à gauche dans un mélange compost/sable, au centre dans du compost pur et à droite, dans du sable pur.
Le meilleur résultat, et, de façon spectaculaire, le plus rapide, a été obtenu dans le compost pur : 5 boutures réussies sur 8. Cependant je trouve que les racines sont vraiment très petites.
Dans le mélange compost/sable, 4 boutures sur 8 ont repris et dans le sable , seules deux boutures présentent des feuilles. C'était un peu attendu. Je vais les repiquer dans un mélange compost/sable et à mon avis, d'autres pourraient montrer des signes de reprise d'ici peu.
Sur les 24 boutures sans crossettes réalisées, 12 possédaient encore leur bourgeon terminal et les autres avait été prélevées dans la longueur des tiges.
De toute évidence, les boutures sans bourgeon terminal ont mieux repris : 7 boutures sur 12 au total contre seulement 4 sur 12 pour les boutures avec bourgeon terminal.
C'est la méthode expliquée dans une vidéo de Rustica. Je l'ai suivie d'assez près.
J'ai suivi la méthode de rustica mais mes boutures étaient plus longues que les leurs et je n'ai pas utilisé d'hormones de bouturage
En haut : préparation des boutures à crossettes et stratification dans du sable à l'automne -- En bas : début mai les boutures, qui ne montrent aucun signe de reprise, sont repiquées dans un substrat moitié compost/moitié sable. La dernière photo représente les boutures à crossettes vers le 15 juin.
Soit quatre boutures sur quatre. C'est donc cette méthode qui, pour le moment, semble les plus efficace. Actuellement, toujours, seules deux boutures avec bourgeon apical ont repris sur quatre.
Autre observation intéressante : le système racinaire de ces boutures est beaucoup plus développé, ce qui est très intéressant pour la reprise. Elles sont aussi très vigoureuses.
Ce sont les boutures à crossette réalisées selon la méthode de rustica, sans bourgeon terminal et transférées début mai dans un mélange compost/sable qui ont donné les meilleurs résultats.
Bien sûr, le nombre de boutures tenté est limité et les conditions météorologiques de cette année sont assez particulières. Mais cette méthode a tout de même démontré son efficacité.
Dans la serre il gèle aussi fort qu'à l'extérieur mais il n'y pleut pas. Même si j'ai arrosé un petit peu pour éviter que le substrat ne sèche, il n'a jamais été gorgé d'eau comme la terre du jardin en hiver. A mon avis, c'est un facteur important.
Tout le monde n'a pas une serre. Mais je pense qu'en enterrant les pots au pied d'un mur au Nord, à l'abri de la pluie et en arrosant de temps en temps juste pour éviter que la terre ne s'assèche, on arriverait aux mêmes résultats... ce sera pour un autre essai cet automne.
A la mi-mai, aucune bouture n'avait encore présenté de signe de reprise. Elles n'avaient pas l'air mortes : leur écorce était lisse et verdâtre. Mais il n'y avait pas le moindre petit bourgeon.
Sur cette photo prise fin mai, les tomates sont déjà installées dans la serre mais les boutures de figuier ne semblent pas avoir évolué depuis l'automne
Ce n'est qu'au début du mois de juin que les premiers signes de reprise se sont manifestés... sur quelques boutures seulement. Actuellement, soit fin juin, des feuilles continuent à apparaître sur des boutures qui, jusque-là, n'avaient montré aucun signe d'évolution. Voilà pourquoi j'attends encore avant de les jeter et que les résultats sont probablement incomplets.
Certaines boutures ont l'air mortes et désséchées et puis soudain... un minuscule bourgeon ou une petite feuille apparaissent quand je ne les attendais plus
J'ai repiqué les boutures plus avancées dans des pots individuels. Je me trouve à présent en possession d'une belle petite collection de jeunes figuiers rustiques. Bien entendu, les endroits susceptibles de les accueillir dans mon jardin sont tous occupés par d'autres plantes. Alors... avis aux amateurs !
Peut-être le connaissez-vous déjà ? J'en parle souvent car je l'aime. Enfin, surtout ses fruits. Ce printemps, pour la première fois dans sa vie de figuier, alors qu'il portait déjà des fruits assez gros et de jolies petites feuilles vertes, une (fameuse) gelée tardive a tout ratiboisé en une nuit.
En avril, les feuilles et les figues en formation ont gelé. La végétation dans ce lieu abrité était déjà bien avancée et les figues déjà bien grosses (à droite).
Heureusement, alors que je perdais tout espoir, il a "repercé" dans le courant du mois de juin et il reprend une allure de figuier digne de ce nom. Evidemment, il faut oublier les figues d'été mais qui sait, nous en aurons peut-être à l'automne ?
En matière de jardinage, ce ne sont pas les conseils qui manquent et ils sont précieux. Mais ils ne nous dispensent pas de faire nos propres essais pour découvrir, parmi les nombreuses techniques proposées, celles qui conviennent le mieux à notre sol et à notre climat. Et puis, c'est si amusant !
Je vous souhaite une bonne journée... sans doute pas au jardin : il pleut ! Ou alors, juste une petite chasse aux limaces...