Et pourquoi ne pas semer des fougères ?
Mise à jour d'octobre 2019. je dois vous avouer que cet essai de "semis" de fougère a été un fiasco total. Il faudra que je refasse un essai un jour... je vous tiendrai au courant si ça marche. je laisse quand même l'article en ligne car je pense qu'il offre de bonnes pistes de réflexion et (tout en bas) des liens intéressants vers des sites de spécialistes. Merci à Fabio de m'avoir signalé cet oubli.
Appréciez-vous les fougères ? Moi, je les aime beaucoup : elles présentent une grande diversité de formes et donnent un petit air de forêt enchantée à n'importe quel sous-bois.
Au nord de la maison, sous de grands arbres, cette zone est constamment humide et le soleil ne l'atteint que quelques heures le soir en été. Les fougères adorent !
Je voudrais en avoir plus, beaucoup plus ! Avec les vivaces, c'est facile : quand on en veut beaucoup, on fait des boutures, on divise, on sème. Mais avec les fougères ? Je me suis mise en quête d'une méthode pour les multiplier et j'ai décidé de tenter l'aventure du "semis" de spores.
Les spores sont produites là où se trouvent les sores : lignes, cercles ou autres zones brunâtres qui apparaissent en général à l'automne
Bon, comme chacun sait, les fougères ne font pas de fleurs (sauf dans les légendes) mais elles produisent des spores minuscules sous leurs frondes. Plus précisément là où l'on voit des lignes ou des cercles bruns sur les photos ci-dessus. J'ai tenté de photographier des sores de tout près mais c'est tout petit petit !
Est-ce que vous voyez ces toutes petites boules sous le "chapeau" des sores ? C'est déjà minuscule mais ce ne sont pas les spores ! Ce sont les sporanges ! C'est dans ces sporanges que se trouvent les spores !
Regardez la vidéo ci-dessous : on voit des sporanges qui s'ouvrent et qui envoient les spores au loin comme de petites catapultes. Moi, j'adore !
Fern Spores under a microscope
Fern leaf under the microscope catapulting its spores. Wild M420 Apozoom macroscope with Sony HD video camcorder and Martin MM99 adapter. www.martinmicroscope.com Thank you to Tom Goforth of Crow ...
https://www.youtube.com/watch?v=-xF83pHEx6Q&feature=youtu.be
Une fois la spore éjectée, si elle trouve de bonnes conditions de chaleur et d'humidité, elle va germer et former une petite lamelle verte qu'on appelle prothalle. En règle générale, on ne le remarque même pas : une sorte de croûte verdâtre sans intérêt.
Ce prothalle produira alors des cellules mâles et femelles. Les cellules mâles (qu'on peut comparer vaguement à des spermatozoïdes) vont nager vers les cellules femelles et les féconder. De cette fécondation naîtront, si tout va bien, de petites fougères.
Le terme important dans cette histoire, c'est "nager" : pas d'eau, pas de fécondation. On comprend pourquoi la plupart des fougères ne peuvent se reproduire que dans des endroits très humides, je dirais même mouillés.
Ce bébé langue de cerf et cette autre jeune fougère non-identifiée sont apparues spontanément dans un endroit du jardin qui ne sèche jamais !
Bon, ça, c'était pour la théorie. Maintenant, il va falloir passer à la pratique. Pour un premier essai, j'ai choisi quatre fougères qui poussent bien chez moi.
La première est Dryopteris erythrosora dont les jeunes frondes sont orange au printemps, la seconde un cyrtonium et les deux autres... je ne sais pas
J'ai donc prélevé une fronde de chacune en vérifiant bien qu'elles portaient des sores mûrs (en général bruns) mais pas trop (on voit des sporanges rondouillards).
Tous les sites qui expliquent comment "semer" des spores insistent très fort sur l'absolue nécessité de stériliser le substrat, le matériel, etc. C'est tout à fait cohérent : le milieu très humide nécessaire à la reproduction des fougères plait aussi aux champignons et autres mousses. En conséquence : stérilisation du substrat dans des boites de plat à emporter qui viennent du restaurant chinois. Celles-ci présentent l'avantage de supporter la chaleur et d'avoir un couvercle transparent. Il est important de bien humidifier la terre AVANT la stérilisation.
Pour ledit substrat, j'ai fait au plus simple : 1/2 terreau du commerce et 1/2 sable de rivière.
J'ai aussi stérilisé mes mains avec de l'alcool en gel mais pas les frondes, j'aurais peut-être dû... on verra.
De nombreux sites spécialisés conseillent de laisser sécher les frondes dans une enveloppe en papier puis de "semer" les spores ainsi récoltées : elles se présentent sous la forme d'une fine poussière. J'ai préféré déposer les frondes fraîches directement dans les boites, sores vers le bas. C'est purement intuitif ... on verra (encore !).
J'ai déposé mes boites fermées sur l'appui de fenêtre de la salle de bain, au Nord. Il faut de la lumière mais pas les rayons directs du soleil. D'après ce que j'ai lu, une température de 18 à 22° est l'idéal pour la germination des spores, la formation des prothalles et la fécondation.
Voilà, j'attends la suite des évènements...sans toucher à rien. Lorsque je verrai qu'une couche verte se forme sur la terre, j'enlèverai les morceaux de fronde... en espérant qu'il s'agisse bien de jeunes prothalles de fougères et non de mousses ou d'algues. Et si ça ne marche pas... ben je recommencerai !
Cela dit, en attendant, si certain(e)s d'entre vous ont déjà réussi la multiplication des fougères, ça m'intéresse...donnez-moi vos conseils, please !
Vous avez compris que, dans mon cas, il s'agissait d'un essai. Mais de nombreux sites de spécialistes proposent des conseils éclairés sur la reproduction des fougères par les spores. Voici quelques liens qui me paraissent intéressants si, de votre côté, vous avez aussi envie d'essayer :
Fernatic, le site des passionnés de fougères
Fernatic, le site des passionnés de fougères - tout savoir sur la multiplication des fougères, comment se multiplient les fougères
Multiplication des fougères : semis des fougères
Chez les fougères ce ne sont pas des graines que l'on sème mais des spores qui par un processus assez complexe deviendront prothalles avant de devenir jeunes fougères.