Une histoire de grosse Véro, de graines et de nombril
Cette Grosse véro est une grosse tomate rouge, très charnue et légèrement côtelée. Ce n'est pas son vrai nom : c'est une jardinière appelée Véronique qui m'en a donné des graines en précisant qu'elles étaient "très grosses". Mais elle ne connaissait pas la variété. Sur l'étiquette, j'ai donc écrit "grosse Véro"... Véronique, c'est trop long pour une étiquette.
Et en effet, ces tomates sont vraiment très grosses. Un seul plant donne plusieurs fruits de plus d'un demi-kilo. Comme je n'ai pas l'âme d'une jardinière de concours, je n'en ai pas fait le compte. Mais je peux vous assurer que ça représente plusieurs kilos pour un plant !
Hanna est une passionnée qui fait pousser ses tomates en plein air dans son jardin près de Namur. Je lui ai envoyé des graines de Grosse Véro provenant du même fruit que les miennes. Pourtant, vous avez remarqué la différence de forme entre les deux ? Ce n'est pas ça qui va simplifier l'identification !
Pour identifier une tomate, on se base sur sa couleur (facile), sa taille (Déjà plus difficile car elle varie en fonction de différentes facteurs), la forme (Heu... elle est ronde ou aplatie ?), la précocité (bien difficile à évaluer puisqu'elle dépend beaucoup de la météo) et de la chair (creuse, type beefsteak...). Il y a encore d'autres critères tels que la taille du plant ou la forme de la feuille mais ils ne sont pas toujours cités dans les descriptions.
Sur des sites consacrés aux tomates comme celui de Tomodori, un moteur de recherche permet d'introduire ces différentes caractéristiques et renvoie une liste de variétés qui pourraient correspondre. Il ne reste plus ensuite qu'à regarder leurs photos et à comparer. Autant l'avouer, j'ai abandonné ! Rien que sur ce site, qui ne répertorie pas toutes les variétés, au moins quinze pourraient correspondre à ma Grosse Véro.
Bon, vous l'aurez remarqué, ce pseudonyme me gêne un peu : je me dis que si Véronique qui m'a donné les graines le découvre, ça ne lui fera pas forcément plaisir ! J'aurais mieux fait de l'appeler Belle Véro. Mais je trouve que Grosse Véro est plus parlant. Ça m'ennuie quand même parce que j'ai distribué des graines autour de moi et que chacun continue (logiquement) à l'appeler Grosse Véro... jusqu'au jour où, à force de partager des graines, on oubliera qu'il s'agissait d'un sobriquet. Mais qu'y faire ? Ce serait dommage de garder cette belle variété pour moi, même si je sais qu'elle doit faire une belle carrière par ailleurs, sous son vrai nom (j'attends vos avis là-dessus).
Il existe plusieurs méthodes, qui ont chacune leurs adeptes. J'en ai essayé plusieurs avant de revenir à la bonne vieille méthode de la fermentation, finalement plus facile et qui permet de récolter de nombreuses graines rapidement.
Pour ceux et celles qui ne connaîtraient pas, voici les explications en image. Vous allez voir : c'est enfantin.
Je récolte les graines d'une tomate bien mûre avec du jus mais pas trop de pulpe. Parfois, s'il n'y a pas assez de jus, j'ajoute un peu d'eau : les graines ne doivent pas sécher à ce stade.
J'attends qu'une pellicule se forme sur le liquide. Un bon conseil : fermez le pot avec un film plastique afin d'éviter que les drosophiles n'aillent y pondre. Ce n'est pas ça qui abîme les graines mais c'est assez dégoûtant !
La pellicule superficielle s'enlève facilement avec une fourchette (je vous épargne la photo). Il suffit alors de verser les graines dans une passoire et de rincer : la substance gluante qui entourait les graines a été décomposée par les microorganismes..
La dernière étape consiste à faire sécher les graines sur une surface lisse de laquelle elles se détacheront. Je laisse mes graines sécher au moins deux semaines. Ne pas oublier l'étiquette et mettre hors de portée du chat!
En procédant ainsi, les graines ne sont pas agglomérées et sont faciles à stocker et à manipuler.
Les amateurs de tomates qui produisent leurs graines eux-mêmes ont une hantise : c'est l'hybridation spontanée. Dans ce cas, par exemple, une belle tomate ananas fécondée par du pollen de tomate bleue pourrait prendre, l'année suivante, une bête couleur bleuâtre ! Et les conseils pour éviter pareille horreur ne manquent pas... certains sont très cohérents mais d'autres me semblent très suspects. Comme cette histoire d'ombilic :
Selon les affirmations de grands passionnés de tomates présents sur les forums, un ombilic creux, comme celui de cette Grosse Véro, serait le signe qu'elle a été fécondée par du pollen provenant d'une autre fleur. Il serait donc plus prudent de ne pas récolter les graines de celle-ci. Du moins si je veux faire pousser, l'année prochaine, des tomates fidèles au type.
Mais JE NE COMPRENDS PAS POURQUOI !!!
J'ai pourtant cherché ! en Français, en Anglais et sur toutes sortes de pages plus ou moins bien traduites : je n'ai pas trouvé la moindre explication valable... mais je m'acharne et j'en reparlerai, c'est sûr !
Allez, je vais me faire une petite salade de tomates pour souper, moi ! A bientôt.
- http://tomodori.com/fichephoto.php?nom=Aker%20s%20West%20Virginia
- http://tomodori.com/fichephoto.php?nom=Burgess%20Mammoth%20Wonder
- http://tomodori.com/fichephoto.php?nom=Gioia%20Della%20Mensa
- http://tomodori.com/fichephoto.php?nom=Shuntukski%20Giant
- http://tomodori.com/fichephoto.php?nom=chianti%20rose