Mon premier essai d'hivernage des piments à l'intérieur : ça semble bien parti
Jusqu'à cet hiver, je n'avais jamais fait beaucoup d'efforts pour conserver des plants de piments ou de poivrons à l'abri du gel. Mais un tout petit piment malgache m'a donné l'envie d'essayer... je vous raconte son histoire et tout ce qu'il m'a appris :
Mai 2017 : Alors que ses cousins plus vigoureux étaient déjà en fleurs et en fruits, mon "piment malgache", malgré mes encouragements et une cloche rien que pour lui, refusait obstinément de grandir. Le Peter Pan des piments, en quelque sorte.
Sur la photo, c'est la toute petite chose verte que l'on devine sous la cloche.
Ce piment "malgache" n'est pas n'importe qui : j'ai reçu ses graines de Michel. Je dois vous avouer que je déteste rater des semis, mais encore plus lorsqu'il s'agit de graines que l'on m'a données. Donc, je me suis acharnée.
Sur l'excellent forum jardins du Nord, Michel s'appelle épimédium. Allez voir le sujet consacré à son potager : vous pourrez constater qu'il s'y connaît plus qu'un brin en jardinage !
Mais la saison avançait. Tous mes autres piments et poivrons commençaient à porter des fruits, et toujours pas le moindre piment malgache à l'horizon. Ni même une fleur, d'ailleurs !
Et en octobre, quand les premiers froids sont arrivés, j'ai senti que je ne pouvais pas le laisser mourir là tout seul dans son petit pot : je l'ai rentré près de moi, dans la maison, bien au chaud.
A partir de ce moment, il s'est mis à pousser... puis à fleurir. Malheureusement, je n'ai pas eu la présence d'esprit de photographier ses fleurs.
Et voilà que depuis quelques jours, l'un d'entre eux est devenu tout rouge. N'est-il pas mignon ? Il mesure à peine plus d'un centimètre !
Encouragée par ce succès, et comme il n'avait toujours pas gelé, j'ai décidé un peu plus tard de tenter le sauvetage de mon "mini-poivron" acheté à "Ortie Culture". Mais il poussait en pleine terre dans la serre. En conséquence, j'ai dû l'arracher et le repiquer dans un pot. Finalement, ça s'est pas mal passé.
Les mini-poivrons sont décoratifs, doux, et excellents farcis de chèvre frais. Le plant n'est pas volumineux, c'est un candidat idéal pour passer l'hiver sur l'appui de fenêtre.
Une fois encore, l'expression "c'est en forgeant qu'on devient forgeron" s'est vérifiée : ça peut paraître dérisoire mais cette première expérience avec des piments/poivrons à l'intérieur m'a permis de me poser des questions et de rechercher des solutions. Grâce aux réponses reçues et à mes observations, j'ai progressé un peu dans ma pratique du jardinage.
- Qu'il existait plusieurs méthodes pour faire passer l'hiver aux piments/poivrons :
Pour conserver un plant de piment en hiver il faut soit le mettre en repos entre 12 et 15 °C + le tailler de moitié au dessus des fourches et limiter les arrosages à leur plus simple expression (à peine humide).
OU poursuivre sa culture à t° ambiante en intérieur en poursuivant des arrosages moyens. Dans ce cas il faut surtout surveiller la prolifération éventuelle mais fréquente d'araignées rouges ou de pucerons
- Que les poivrons et les piments buvaient beaucoup
C'est assez impressionnant : la terre de mes pots sèche à tout vitesse. Au début, leur croissance se poursuivant, je devais les arroser tous les deux ou trois jours. Maintenant, la croissance se ralentit, sans doute à cause de la baisse de luminosité. J'ai espacé les arrosages, sans toutefois les supprimer. Je garde la terre humide tout en faisant bien attention de ne pas laisser stagner l'eau dans la soucoupe.
- Qu'il valait mieux abandonner l'idée de produire beaucoup de fruits
Peut-être qu'une source de lumière artificielle le permettrait et j'essayerais bien une prochaine fois. Mais pour le moment, tout ce que je souhaite, c'est permettre à ces deux plants de passer l'hiver avant de les remettre dans la serre l'été prochain. (Et peut-être, qui sait, récolter quelques graines de piment malgache)
Que le piment malgache aimait la chaleur
S'il passe l'hiver, et j'y compte bien, je le placerai directement derrière la vitre dans la serre, en plein soleil. C'est une exposition qui fait peur car il peut y faire très très chaud mais les piments padron cultivés ainsi cet été ont donné de très bons résultats. Alors, pourquoi ne pas tenter le coup avec le piment malgache ?
Bien au chaud, en plein soleil du côté Sud de la serre : les piments padron ne souffrent pas du tout l'insolation directe.
Qu'il fallait parfois accepter de vivre dans le doute
Ne cherchez pas cette variété chez vos grainetiers préférés, le terme "malgache" dans ce cas-ci ne désigne que le pays d'origine des graines.
Sur JDN, j'ai appris que... je ne saurais jamais ! Les différentes variétés ou espèces s'hybrident joyeusement entre elles et, d'après ce que j'ai lu ailleurs, les botanistes eux-mêmes ne sont pas bien d'accord sur la classification.
J'ai appris aussi qu'on pouvait distinguer les piments annuum des frutescens d'après leur fleur... alors j'attends...le prochaines fleurs. (merci Eveliotis/John, pour toutes ces informations)
Conclusion de l'histoire : si j'arrive à le sauver, le piment malgache d'épimédium ira rejoindre la tomate grosse véro de Véronique au rang des variétés inconnues mais conservées avec amour.
Et comme toujours, si vous avez des conseils ou des retours d'expérience sur l'hivernation des poivrons, ça m'intéresse.
Bonne soirée, pas trop venteuse, j'espère.
Des nouvelles : les piments hivernés à l'intérieur - Au jardin des Quatre Moineaux
Souvent, je vous parle d'une expérience ou d'un essai de culture. Je termine l'article par "on verra bien", ou une expression du même genre... et j'oublie d'en reparler. Mais je vais essayer de m...
http://www.quatremoineaux.be/2018/05/poivrons-piments-hivernes-a-l-interieur.html
Le résultat quelques mois plus tard