Combien êtes-vous prêts à payer pour un perce-neige ?
On peut acheter des perce-neiges à deux moments de l'année : en automne, sous forme de bulbes (ce n'est pas l'idéal), et maintenant, sous forme de bulbes... avec quelques feuilles. C'est aussi en ce moment qu'on peut trouver les perce-neiges les plus rares... et les plus chers
Sur le site de Coolplant, on peut acheter (uniquement en mars), environ 90 variétés de perce-neiges. Les plus chers coûtent 60€ et sont déjà sold-out.
D'autres sont tellement peu courants, qu'on ne peut en obtenir qu'un seul bulbe !
Vous rigolez, je suppose ? Il y a beaucoup plus cher... en se promenant sur ebay. C'est là, semble-t-il, que se tient le marché du perce-neige. On s'y arrache aux enchères les variétés les plus rares. Regardez ces deux copies d'écran, elles ont été prises à 20 minutes d'intervalle :
Ce perce-neige a été mis aux enchères hier soir au prix de 0.99 £ et il reste 6 jours pour enchérir... Je me demande bien jusqu'où ça va grimper !
Il faut dire que ce sont des bulbes de qualité, produits par Joe Sharman. En 2015, celui-ci a réussi à vendre sur ebay un bulbe de Galanthus Golden Fleece, le bien-nommé, pour la modique somme de 1390 £ (soit 1 558 €).
Hot on the trail of those elusive gold snowdrops
https://www.telegraph.co.uk/gardening/how-to-grow/hot-trail-elusive-gold-snowdrops/
Il faut avouer qu'il est plutôt joli ce "Golden Fleece".
A des prix pareils, ce sont des producteurs de plantes, comme Thompson et Morgan ou des pépinières hollandaises qui achètent les bulbes les plus rares, afin de les multiplier. Mais les bulbes à 100 ou 200 euros sont achetés par des amateurs... les galanthomanes (ou galanthophiles).
Les galanthomanes vivent surtout en Angleterre et en Écosse, mais pas uniquement. On les reconnait, parait-il, à leurs genoux terreux. Certains considèrent que c'est une pathologie : le Dirty Knees Syndrome. En présence d'une population de perce-neiges, ceux qui en sont atteints mettent un (ou deux) genoux en terre pour les examiner de plus près : un tépale un peu plus long que la moyenne, une tache verte de forme inhabituelle, un ovaire jaune, voilà une nouvelle variété !
Intéressant reportage sur cette étrange manie. En Anglais, mais sous-titré (en anglais aussi, mais ça aide !).
Consultez le catalogue de Coolplant, et vous vous rendrez compte que beaucoup de variétés de galanthus ont été trouvées dans l'un ou l'autre jardin. Il parait que ça arrive régulièrement ! En lisant cela, je me suis immédiatement précipitée dans le mien ou poussent de nombreux perce-neiges...on ne peut plus banals.
J'ai découvert un perce-neige étrange dans mon jardin... Je suis riiiiiiiiiiiiiiiche ! Héla non, c'est le gel qui a déformé les tépales.
C'est maintenant, juste après la floraison, la meilleure période pour déplacer les petits bulbes (crocus et perce-neiges). Il suffit de sortir la touffe et de la diviser... puis de repiquer les portions de touffes. Enfin ça, c'est quand la terre n'est pas gelée.
L'espèce la plus courante, celle qui pousse dans nos jardins et s'est naturalisée dans nos forêts à tel point qu'on la croirait indigène, est Galanthus nivalis. Elle est naturalisée chez nous depuis des lustres et, lorsqu'elle se plaît, s'étend par ses bulbes et, surtout, par ses graines. Mais il existe de nombreuses autres espèces, aux différences subtiles, avec lesquelles des hybridations sont possibles... ce qui augmente le champ des possibilités et ... des formes nouvelles.
Galanthus nivalis et les fourmis
La myrmecochorie en europe, ou la dispersion des graines par les fourmis.
http://myrmecochorie.free.fr/Exemples/F697523A-1D58-4BBA-8A3B-62CE37E8C952.html
Les perce-neiges se multiplient grâce à leurs graines... transportées par les fourmis : je vous engage vivement à lire cet article passionnant, illustré de photos extraordinaires, qui explique tout cela très bien. Vous allez être émerveillés.
Les régiments écossais, je viens de lire ça, ont participé en nombre à la guerre de Crimée, dont ils ont ramené des perce-neiges de l'espèce Galanthus plicatus. On peut être soldat et s'intéresser aux perce-neiges, semble-t-il. Les Galanthus plicatus introduites s'étant allègrement hybridées avec les nivalis installées dans la région de longue date, cela a donné naissance à toutes sortes de "variétés" dont l'arbre généalogique est perdu depuis longtemps... mais que les galanthomanes recherchent passionnément... et trouvent parfois.
Bon alors, vous mettriez combien, vous, pour un perce-neige ? Moi je veux bien aller jusqu'à 10-15 Euros... si je suis vraiment séduite !