Une zone sèche en plein soleil... qui va bien
Je vous ai déjà parlé de cette étroite bande devant la maison, : elle reçoit le soleil pratiquement toute la journée et, quand il fait chaud, c'est un vrai cagnard : le mur blanc orienté plein Sud et la route noire de l'autre côté créent à eux deux un véritable microclimat. Coincée entre un trottoir en pavés et un "parking" en tarmac rapiécé pas beau, la zone dont je vais vous parler mesure une vingtaine de mètres de long sur... 20 cm de large, à tout casser.
Regardez ici (il y a deux ans) et ici (l'été passé), si ça vous intéresse de connaitre le début de l'histoire.
Je n'ai utilisé que des plantes courantes. Rien de bien original ni de bien coûteux : ce sont pour la plupart des semis spontanés et des boutures récupérées dans d'autres parties du jardin ou dans des jardins amis.
Ce sont les Stipa tenuifolia qui tiennent la vedette : ils sont toujours en mouvement et leur couleur blonde attire le regard.
Quand ils poussent en sol sec et au soleil, ces stipas se ressèment dans le moindre espace. Une fissure dans le tarmac leur suffit et même si on leur roule dessus régulièrement, ils restent petits mais ne meurent pas.
L'autre "plante vedette" de cette zone est la verveine de Buenos-Aires. Elle aussi est devenue très commune dans les jardins. Elle est jolie et se tient bien droite. C'est une plante dite "transparente" car elle n'arrête pas le regard. Devant la maison, on ne pouvait pas se permettre des plantes massives de deux mètres de haut mais la verveine de Buenos-Aires apporte de la hauteur avec grâce et légèreté. Elle auss se ressème sans compter.
A côté de ces plantes aériennes toujours plus ou moins en mouvement, les lavandes, le romarin et l'hysope constituent des unités plus rigides, qui rythment la succession des plantes.
Les lavandes ne sont pas difficiles mais le romarin a absolument besoin d'une terre bien drainée en hiver : j'en ai perdu plusieurs pieds avant de comprendre ça.
L'hysope est un petit buisson adorable qui, contrairement à beaucoup de plantes de soleil, a un feuillage bien vert. Elle fleurit presque tout l'été... à condition de couper régulièrement les hampes florales. Ici, je n'ai jamais trouvé de semis spontanés mais ce n'est pas grave car ses graines se récoltent très facilement, ce qui permet de la propager par dizaines.
Je voulais aussi des "couvre-sols" pour relier tout ça et dissimuler la limite entre la terre et le tarmac. Plusieurs petits thyms et des sarriettes rampantes se sont développés à toute vitesse et remplissent déjà parfaitement leur mission. ils protègent aussi le sol de l'érosion car la route est en pente et, en cas de forte pluie, elle se transforme en torrent (enfin, en ruisseau, mais c'est déjà bien embêtant).
Le thyms et sarriettes rampants débordent sur l'asphalte et les pavés. L'effet est déjà plus naturel.
Et puis, il y a aussi les Escholtzias orange pétant. Je les ai semées il y a deux ans, puis j'en ai enlevé pas mal car je trouvais leur couleur agressive. Finalement, j'ai décidé de les garder et même... de les aider un peu à se ressemer (ce qu'elles font volontiers).
Pour terminer cette énumération, je vous présente un petit nouveaux qui a l'air de bien se plaire : l'Erigeron 'karvinskianus'. C'est encore un grand classique des terrains secs.. .Je l'avais déjà tenté à plusieurs reprises dans d'autres parties du jardin car j'aime sa légèreté et la subtilité de ses couleurs. Mais je les ai toujours perdus. Ceux-ci, offerts par Nicole (merci Nicole) ont l'air de bien se plaire et devraient, si tout va bien, se multiplier également.
S'il y une zone du jardin peu fatigante, c'est bien celle-ci : je n'ai pas modifié le sol, j'ai planté entre les racines des buis coupés l'année précédente. J'ai arrosé un peu la première année mais maintenant, je ne l'arrose plus jamais (garanti). Mon seul travail consiste à enlever de temps en temps l'un ou l'autre pissenlit acharné, à couper les fleurs fanées et à raccourcir parfois les plantes exploratrices qui voudraient s'égarer sur le passage.
Je trouve que cette zone est bien réussie. En tout cas, elle me donne satisfaction. En fin de compte, aménager une zone comme celle-ci n'est pas trop compliqué : les conditions sont les mêmes partout et ne changent pas au long de la journée : on sait à quoi s'attendre. Je vous montrerai prochainement une autre zone du jardin, juste à côté, où c'est beaucoup plus compliqué car presque tous les paramètres y changent constamment... mais c'est une autre histoire.
A bientôt.