Ombre, mi-ombre, terre sèche, sol frais ? Quel casse-tête
La semaine dernière, je vous ai parlé d'une zone somme toute assez simple : en plein soleil, sol sec (c'est ici). Voilà une situation plutôt facile à identifier. Mais c'est loin d'être toujours le cas... comme le long de ce chemin encaissé qui longe le côté ouest de la maison.
Ce passage a été creusé du côté ouest de la maison. Le Sud est en face, côté route, derrière la barrière.
Je vous montre ça de plus près :
A gauche, au pied du mur ouest se trouve une petite bordure très humide en hiver... remarquez le pignon ardoisé qui en dit long.
A droite, un petit talus, qui est en fait un vieux mur écroulé à pene recouvert de terre, sépare le passage de mon coin de repos sous le pommier.
Conséquences de cette situation : des conditions qui changent sans arrêt au cours de l'année et de la journée. Regardez :
Ensuite, progressivement, toute la zone se retrouve à l'ombre du pommier... plus diffuse que celle de la maison.
Comment qualifieriez-vous cette zone ? A priori on dirait "mi-ombre" me semble-t-il ? il suffirait alors de sélectionner les plantes de mi-ombre dans les catalogues puis de filtrer sur base de quelques critères tels que "sol pauvre et drainant" pour le côté talus et "sol frais" pour le côté mur... et ça devrait être suffisant pour goupiller un beau petit aménagement présentable en toute saison.
Oh mais ce n'est pas si simple. Je vous donne quelques exemples :
Voici une plante que je n'aurais jamais dû planter là si je m'étais fiée aux descriptions :
Voici ce qu'en dit le site de vente en ligne bien connu Promesses de fleurs : "Cette vivace à la silhouette graphique ponctue les massifs ensoleillés de ses belles petites boules bleues". Pourtant, celui que voyez ici ne reçoit le soleil que pendant une heure ou deux chaque jour. C'est sans doute parce qu'il est planté dans un sol caillouteux et très drainant qu'il se plait autant. C'est un coup de bol car si j'avais été "raisonnable" je ne l'aurais jamais mis là.
Je vous soumets maintenant un problème de conscience :
Ce bel hydrangea est une bouture que j'ai réalisée il y a plusieurs années. Il a toujours poussé à cet endroit sans aucun problème. Le voici en juilletde cette année.
Qu'est-ce que je dois faire ? Le supprimer et le remplacer par une plante mieux adaptée à un sol drainant et sec ? Ah oui, mais c'est la première fois qu'il me fait ça. Et si l'été prochain se montre plus humide ? Quel choix cornélien. En attendant, j'ai coupé les parties mortes et je lui ai mis un bon arrosoir. J'ai aussi refait son paillage et je l'ai un peu encouragé verbalement (ça ne coûte rien).
J'ai fait ce que j'ai pu pour lui mais je crois que si je veux le conserver, il va falloir le chouchouter un peu plus.
A quelques dizaines de centimètres de là, dans le même sol et avec la même exposition, les crocosmias qui, parait-il, "aiment un sol frais" tiennent le coup et fleurissent même un peu. C'est une floraison assez timide mais elles sont encore jeunes. J'hésite tout de même à les remplacer. Je pense à des bergénias (si si, il y en a des beaux).
Tout près du pauvre hydrangea, les crocosmias semblent se plaire et on a l'impression de se trouver dans une zone bien plus humide. Pourtant le sol et l'orientation sont similaires.
Du côté du mur, la bordure n'est pas bien large. Il s'y passe aussi des choses inattendues (enfin... auxquelles je ne m’attendais pas). Les heuchères sont des plantes de mi-ombre (ça devrait aller)... les variétés sombres supportent un peu de soleil dixit "promesses de fleurs". Quant aux Geum rivale (alias benoite des rives, c'est tout dire) ce sont "des plantes inféodées aux milieux humides"... Même avec beaucoup d'imagination, le pied du mur ouest ne peut certainement pas être qualifié de "milieu humide"...
Eh bien, contre toute attente, mes Geum rivale sont restés tout beaux tout frais alors que les feuilles de l'l'heuchère sont brûlées par le peu de soleil qu'elle reçoit.
Même si le sol de cette bordure est frais la plupart du temps, il devient très sec lors des périodes de sécheresse comme celle que nous venons de connaître. Pourtant le "Geum rivale" s'en sort bien mieux que l'heuchère.
Je pourrais multiplier les exemples de plantes dites de "mi-ombre" qui DEVRAIENT bien pousser dans cette zone et qui y vivotent dès que le temps est chaud et sec alors que d'autres, qui semblent à priori peu adaptées, s'épanouissent. Pas facile, n'est-ce pas, de trouver "the right plant for the right place"... surtout quand les conditions changent constamment.
Je pourrais aller au plus facile et planter des tapis de géranium macrorrhizum, de sédums et de bergenia... ce serait certainement beaucoup plus "propre". Mais quel ennui.
Je préfère y aller à tâtons, un peu par essais et erreur, en me basant tout de même sur les informations trouvées sur internet et dans les guides, et aussi (un peu) sur mon expérience. Le résultat est certainement moins clean. Mais c'est bien plus amusant.
Cela dit, regardez tout de même ce que ça donne hors période de canicule : ce n'est pas si mal, n'est-ce pas ?
En juillet 2022, il faisait déjà sec depuis des semaines, mais cette zone semi-ombragée était encore bien verte... pour peu de temps, hélas.
Suffira de faire un petit effort pour l'été... suffira...
A bientôt et merci de me lire, de commenter... ça me fait profondément plaisir.