Dernières boutures à rameau dormant : hormones ou pas hormones ?
Tant que les bourgeons ne sont pas réveillés, on peut réaliser ces boutures ultra-faciles qu'on appelle à "bois sec" ou, c'est plus joli, à "rameau dormant".
J'avais le projet de faire un "grand test" avec des dizaines de boutures de la même plante. Mais voilà, on ne peut pas TOUT faire, ce sera pour l'année prochaine. Cela dit, comme j'ai fait l'acquisition d'un pot d'hormones de bouturage, j'ai tout de même risqué quelques essais en vitesse.
En général, quand je fais des boutures, c'est... rien. Mais à force de lire des conseils du genre : "trempez l'extrémité dans l'hormone de bouturage" j'ai voulu essayer.
Le choix est vaste. Celle-ci m'a plu car il est écrit "naturel" sur l'étiquette. Le greenwashing, ça marche.
L'étiquette en question est assez laconique : ce produit contient des extraits d'algues qui stimulent l'enracinement "dramaticaly". On verra.
Tant qu'à faire, j'ai aussi fabriqué une "eau de saule" en laissant tremper des bouts de saule une quinzaine de jours dans l'eau. Le liquide obtenu est sensé avoir le même effet que les hormones en poudre. Je doute un peu de sa qualité : quand je fais de l'eau de saule en été, j'obtiens un liquide gélatineux et transparent. Cette fois, mon eau était gluante, certes, mais aussi brunâtre. Enfin soit, je m'en suis servi quand même.
Ce n'est pas toujours facile de trouver un grand nombre de boutures sur un seul buisson. La notion de "grand nombre" est ici toute relative : pour faire un vrai essai, scientifique et tout, il faudrait des dizaines de boutures au moins. C'est sur un plant de goji échevelé que j'ai pu en prélever le plus.
Le plant de goji, tout devant, pousse un peu dans tous les sens et possède de nombreuses branches formées cet été : c'est ce qu'il me faut.
Je sais bien que la plupart des gens qui lisent ce blog savent parfaitement réaliser des boutures. Je vous montre pourtant comment j'ai fait... histoire de ne pas oublier... et puis ça peut toujours servir.
Pour ce genre de boutures, on utilise des rameaux formés la saison précédente. Ce sont des branchettes dont les yeux sont au repos (donc tout petits) et qui ne sont plus vertes. En résumé : c'est du bois.
Comment s'y retrouver dans un tel bazar ? J'ai indiqué par des flèches les rameaux qui conviennent et par de petites lignes, les endroit où on peut couper pour les prélever.
Comme ça, c'est déjà plus clair : les boutures mesurent une vingtaine de cm et ont, selon l'expression consacrée, "l'épaisseur d'un crayon".
Je prépare toujours les boutures de la même façon : couper sous un œil (bourgeon) à la base et juste au-dessus d'un œil à l'extrémité. Ensuite, j'enlève une petite bandelette d'écorce.
Heu... en principe on travaille avec des sécateurs bien tranchants et propres... je dois bien convenir que ce n'est pas tout à fait le cas ici. Ça devrait aller quand même : la terre n'est pas aseptisée non plus !
J'en ai utilisé il y a longtemps... avant d'abandonner leur emploi qui me semblait inutile Je suis donc allée voir comment il fallait faire... et je l'ai fait !
Tremper la base de la bouture dans l'eau, puis dans la poudre et enfin, bien secouer pour éliminer l'excédent.
D'habitude, je me contente d'enfoncer les boutures dans le pot mais j'ai fait l'effort de former un trou plus large afin que l'hormone reste en place à la base.
J'ai déjà dit que j'avais des doutes sur sa qualité. Pendant que je réalisais mes boutures "avec hormones", d'autres trempaient dans l'eau de saule.
Et voilà mes trois essais : cinq boutures toutes simples, cinq ont reçu de l'hormone en poudre et les cinq autres ont trempé dans l'eau de saule.
Ah oui, vous avez remarqué le quatrième pot ? Il s'agit de marcottes qui se sont formées naturellement là où les branches arquées touchaient le sol. Manifestement, le goji s'enracine facilement !
Comme j'étais "en train", j'en ai profité pour bouturer quelques autres plantes.
Quant à mon chèvrefeuille, je l'ai bouturé aussi, mais on ne peut plus parler de "rameau dormant" en ce qui le concerne. Si je rate mon coup cette fois-ci, j'en serai quitte pour refaire des boutures un peu plus tard, herbacées cette fois.
Les boutures à rameaux dormants se réalisent pendant tout l'hiver quand les arbustes sont au repos. Le principe consistant à prendre "du bois", on comprend bien que cette technique n'est pas possible sur les plantes herbacées.
Une fois les boutures réalisées, il suffit de placer le pot un peu à l'abri par exemple au pied d'un mur au Nord. Elles s'enracineront (si tout va bien) au printemps. On peut aussi les planter directement en terre (et risquer de les y oublier comme cela m'arrive souvent, avec les conséquences que vous pouvez facilement imaginer).
Tant de facteurs entrent en jeu dans la réussite d'une bouture que ce n'est pas avec mes quelques petits essais que je pourrai déterminer si la poudre d'hormones est utile ou non. Cependant, si j'observe des différences significatives selon la méthode employée, je ne manquerai pas de vous le raconter... et de refaire quelques essais.
Je suis assez dubitative quant à l’intérêt des hormones pour ce genre de bouturage. Les racines ne commencent à se former que lorsque les températures deviennent douces, c'est à dire dans plusieurs semaines. Que deviennent les hormones pendant cette période ? Ne sont-elles pas purement et simplement dégradées dans le sol ? Quoi qu'il en soit, lorsque je ferai des boutures herbacées plus tard dans la saison, je referai quelques essais avec ou sans hormones.
Bien-sûr, si vous avez déjà essayé les hormones de bouturage, n'hésitez pas à laisser un commentaire.
Je vous laisse sur cette photo des premiers crocus de l'année. Je file vite en profiter.