Semis d'hiver : les poireaux d'hiver !
Beaucoup d'entre-nous achètent des poireaux en bottes à repiquer. Pourtant, le semis n'est pas bien compliqué et présente de nombreux avantages, notamment celui de choisir la variété que l'on veut planter.
Je vous propose une méthode de semis à l'intérieur, ultrasimple qui permet d'avoir des petits poireaux bons à repiquer au début de l'été. C'est très classique, n'est-ce pas : je n'ai rien inventé.
Parfois je sème dans un cageot, parfois en terrine, parfois en godets... cela n'a pas grande importance. Cette année-ci, j'ai ressorti un plateau alvéolé :
Plateau en principe "réutilisable". C'est vrai... à condition de faire très attention car ils cassent facilement.
Je ne me sers plus beaucoup de ces plateaux. Ils ont leurs avantages mais aussi pas mal d’inconvénients : ils sont relativement fragiles, plient et se cassent quand on les déplace. De plus, les alvéoles étant solidaires (c'est le principe, je sais), c'est ennuyeux si les graines ne germent pas en même temps dans toutes les alvéoles. D'un autre côté, ils sont faciles à remplir de terreau et c'est bien pratique.
Il suffit de verser du terreau sur le plateau et de le répartir. Ça prend dix secondes mais il vaut mieux le faire à l'extérieur !
Notez bien que j'ai lu il y a quelques jours sur le blog "A Little bit of Paradise", un article à propos de plateaux alvéolés solides et durables. C'est bon à savoir : je vous mets le lien ci-dessous.
Voilà pour les plateaux. Continuons avec les semis. Toujours pour gagner du temps et avoir de beaux petits poireaux à repiquer en juin-juillet, je les fais germer à l'intérieur.
Avant de semer, j'humidifie bien le terreau avec un petit arrosoir. Le mien est rouge, comme vous savez. Le fait d'humidifier le terreau avant de semer permet de former les trous facilement.
La couleur de l'arrosoir est accessoire (quoi que) mais il est important que celui-ci soit de petite taille : cela permet d'obtenir une pluie fine et douce qui ne dérange pas la terre et de doser le débit. Il existe toutes sortes de moyens pour humidifier le terreau : par trempage, à l'aide d'un vaporisateur. Pour ma part, je trouve qu'un petit arrosoir (rouge) est plus pratique.
Bon, passons aux choses sérieuses. Qu'est-ce que je sème comme poireaux ? Ce sont des poireaux d'hiver : cela veut dire (pour ceux qui l'ignoreraient) qu'on les récolte en ... hiver. Pour cela, il vaut mieux qu'ils soient costauds et qu'ils supportent les températures négatives. Les poireaux appelés "d'été" sont plus facilement abîmés par le gel. (Photo Gerbeaud).
La variété, maintenant : ce sont des poireaux Saint Victor. Je vous ai déjà longuement parlé de ces beaux poireaux bleus, qui ont la réputation de mieux résister à la mouche. Ceci a l'air de se vérifier mais il ne faudrait pas vendre la peau de l’ours trop vite.
Voici quelques exemplaires dans le jardin l'été passé :
On peut trouver des graines facilement, notamment chez Semailles (ici). C'est là que j'ai acheté mon premier sachet mais depuis, je récolte et sème mes propres graines. Récolter les graines de poireaux est un plaisir : il suffit de laisser quelques plants dans le potager. Au printemps, ils se remettent à pousser et émettent une longue tige, très décorative qui fleurit et produit des graines. Comme les poireaux sont fins et prennent très peu de place, leur présence au potager pendant une longue période n'est pas gênante et est largement compensée par la beauté des inflorescences. Sans parler de l'attraction qu'ils exercent sur les insectes et le plaisir de produire ses propres graines.
Quand les inflorescences sont sèches, les graines se récoltent très facilement. Voici à quoi elles ressemblent :
J'ai mis deux graines par alvéole, chacune dans un petit trou d'un centimètre ou deux. Enfin, j'ai essayé : allez repérer des graines noires dans du terreau noir ! J'ai fait ce que j'ai pu et s'il y a plus d'une graine par trou, ce n'est pas une catastrophe !
Ensuite, j'ai recouvert de terreau pour boucher les trous et j'ai légèrement tassé, avec une vieille main.
Je vais laisser le plateau dans la maison jusqu'à ce que j'obtienne de tout petits poireaux de 5-6 cm environ. Les poireaux, contrairement aux poivrons et aux aubergines, n'ont surtout pas besoin d'être posés sur un radiateur pour germer : la température idéale se situe entre 12 et 16°C... températures que nous sommes loin d'atteindre en cette saison sous nos latitudes (Belgique), même en serre.
Je vous laisse, ce sont les infos à la télé et c'est l'horreur.