Faire ses plants de poivrons avec ou sans matériel : qu'est-ce qui marche ?
Peut-on obtenir une belle récolte de poivrons sans acheter quoi que ce soit ou bien avons-nous besoin de tout un matériel pour arriver à un bon résultat ? Chacun a son idée sur la question mais rien ne vaut quelques petits tests "maison" pour se faire une opinion.
Pour mener cette modeste expérience, j'ai choisi quatre variétés robustes et productives, qui m'ont donné de bons résultats par le passé, y compris à l'extérieur :
J'ai semé deux séries de graines : les unes (les poivrons gâtés) ont bénéficié de "tout le confort moderne" : motte de terreau compressé individuelle, mini serre, lumière artificielle, etc. Ceci implique un petit investissement dont je parlerai dans un prochain article. Les autres, élevés à la dure, ont dû se contenter du confort minimum : le radiateur puis la vitre de la cuisine.
Alors, "gâtés" ou "à la dure", qui pousse le mieux ?
Petite remarque préalable : ce n'est pas parce qu'un plant se développe plus vite qu'un autre qu'il va être plus vigoureux par la suite. Ni plus productif. Il faut donc attendre pour tirer des conclusions. Mais un petit bilan intermédiaire ne peut pas faire de mal. Je vous propose d'y aller étape par étape.
Autre petite remarque : je suis à Bouillon, en Ardenne, en Belgique. Le ciel est souvent couvert et il peut geler au moins jusqu'au 15 mai.
J'ai semé tous les poivrons et piments le 26 janvier... ce sera donc le jour "J".
Les gâtés : bien au chaud dans leur mini serre sur le radiateur, chacun dans sa petite motte de terreau compressé, les poivrons "gâtés" ont montré les premiers signes de germination dès le 30 janvier (J+4).
Les pas gâtés : Sans mini serre, à cinq graines par godet mais sur le radiateur quand-même, les poivrons élevés à la dure ont pris leur temps : il a fallu attendre jusqu'au 6 février pour voir enfin apparaître un bout de cotylédon (J+12).
On peut imaginer que la mini serre limite les variations de température, notamment la nuit quand le chauffage est éteint. Les poivrons germent mieux entre 25 et 30°C. En dessous de 15° : bernique !
A ce stade (en fait, dès qu'on aperçoit "du vert"), les plantules doivent absolument être mises à la lumière. Heureusement, elles ont besoin de moins de chaleur : une température de 20°C est suffisante.
Dès le 7 février (J+13), les poivrons gâtés, déjà bien développés, ronronnaient dans leur mini serre sous la lampe CFL. Ils bénéficiaient peut-être aussi de la chaleur imperceptible (et hypothétique) d'un câble "chauffant". Pendant ce temps, les autres devaient se contenter d'un emplacement plutôt frisquet tout contre la fenêtre (minimum 15° la nuit).
Ces plants sont à peu près au même stade mais la photo des poivrons "à la dure" (à droite) a été prise le... 17 février (J+23). Ils ont une dizaine de jours de retard sur les autres. Ce n'est pas dramatique.
On recommande, en général, de repiquer les poivrons dès l'apparition des deux première "vraies" feuilles. C'est ce que j'ai fait pour les poivrons "gâtés". Il m'a suffi de déposer chaque motte dans un godet de 9X9 cm (les classiques) et d'ajouter un peu de terreau (et des graviers en surface). J'ai fait ça le 17 février (J+23) pour les poivrons gâtés.
Après ce repiquage et quelques heures de répit à l'ombre, ils sont retournés dans leur petit nid douillet sous la lampe (sans couvercle).
Et c'est là que j'ai cafouillé (mot poli) :
Les pauvres poivrons élevés à dure, qui n'avaient déjà pas la vie facile, ont eu le tort d'arriver à un stade "deux vraies feuilles" pendant une période ensoleillée ... et je les ai négligés.
Finalement, je m'y suis mise, heu... le 13 mars. Il était temps :
J'ai photographié les deux poivrons les plus avancés de chaque variété. Dans chaque paire, le poivron "gâté" est celui de gauche. De gauche à droite, nous avons : Manganji, Caviar Calabrais, Sivrija et "Porto", alias Bishop's crown (je crois). La différence est flagrante, surtout pour les Manganji et "Porto", aux extrémités. Ces gros gâtés poussent tellement vite que j'ai déjà dû les repiquer dans des pots d'un litre.
Pour les deux autres variétés, la différence de développement est visible mais elle est moins marquée. Ce sont les pots du centre.
Pour l'instant, pas grand-chose : les plants élevés sans confort sont certes plus petits et ont la feuille moins brillante que leurs congénères gâtés. Mais il leur reste presque deux mois avant d'être repiqués dehors : ils ont tout le temps de se développer.
Pour que les poivrons reçoivent le plus de lumière possible derrière la fenêtre, j'ai surélevé le deuxième rang avec des blocs de bois (A la dure, mais pas trop !)..
Cette petite expérience m'aura aussi permis de constater une grande différence dans la vitesse de développement des plants, selon leur variété. A ne pas oublier pour déterminer les dates de semis l'année prochaine !
Voici une petite photo de famille par ordre de taille (Oui, ça m'a amusée de faire ça !).
Dans l'ordre de gauche à droite : "Porto" alias Bishop's crown, Grand piri-piri (nom inconnu, en réalité), Mangangi, Caviar Calabrais, Sivrija, Oda, Chocolat doux, Petit poivrons ronds pour l'apéro, Alpina, Purple glowing in the dark, petit piri-piri (qui va rester petit).
Ouf ! C'est tout ! Si vous saviez le temps que j'ai mis à écrire cet article... J'espère au moins qu'il est clair et compréhensible : ce n'était pas facile. Mais c'est fait et je suis bien contente.
Bonne fin de journée à tous et à la prochaine.
Le 30 janvier : Trois façons de semer les poivrons (et les aubergines)
Le 7 février : Des nouvelles : les poivrons, piments et aubergines
Le 17 février : Des nouvelles des poivrons, des aubergines et des codonopsis
Le 14 mars : Poivrons et aubergines : éloge de la fidélité...et quelques entorses