Trois façons de semer les poivrons (et les aubergines)
Quel bonheur d'être jardinier(e) ! Il fait tout blanc dehors mais dans ma tête, je vois déjà les beaux petits poivrons bien rouges (ou jaunes, ou violets...) et les petites aubergines... bien blanches que je vais récolter d'ici peu.
Enfin d'ici quelques mois.
C'est qu'un plant de poivrons ou d'aubergines ça ne pousse pas vite, et c'est d'ailleurs pour ça qu'il vaut mieux s'y prendre tôt ! Alors allons-y.
C'est chouette de s'y prendre tôt mais ça pose tout de même un certain nombre de problèmes car, en plus d'être lents, les poivrons et les aubergines sont de petits êtres exigeants :
- Ils ont besoin de chaleur (entre 25 et 30 degrés !) alors qu'il fait encore bien froid
- Ils ont besoin de lumière alors que les jours sont courts et sombres
J'essaye, tant bien que mal, de leur fournir tout cela. Mais, même pour faire pousser une trentaine de plants, ça prend beaucoup de place et demande un petit investissement. Je vous montre déjà comment j'ai fait et puis je vous parle d'une petite expérience...
Les semis "poivrons gâtés"
Quand je parle d'investissement, ça reste, dans mon cas, tout à fait raisonnable. J'utilise la même lampe CFC depuis des années (c'est increvable) et la majorité de mon matériel est bricolée (et peu esthétique, j'en conviens). Voici une photo de l'année passée (déjà montrée).
Une fois germés, je place mes semis sous un éclairage artificiel : tant que cette lampe fonctionne, je ne la change pas... elle est efficace mais bien peu pratique... surtout dans le salon. Des leds conviendraient sans doute mieux.
J'ai tout de même fait quelques achats : des "mini serres", plus pratiques que les boites en plastique de récupération. Elles ont une une aération et une petite soucoupe pour éviter les inondations. Avantage non négligeable : elles ont exactement la largeur de mon radiateur (je n'ai, dans la maison, qu'un seul radiateur assez large pour y poser mes semis).
J'ai aussi fait l'achat d'un petit appareil à faire des mottes (conseillé par François dans un commentaire l'année passée). Il vient de chez Semailles. C'est assez pratique, même si je ne maîtrise pas vraiment la technique. Ça me permet aussi de ne plus stocker les rouleaux de papier hygiéniques, tout en présentant les mêmes avantages lors du repiquage.
Ce n'est pas la partie la plus agréable du travail. Heureusement que je ne fais pas des vidéos sur youtube : vous ririez bien !
Bon, l'essentiel, c'est le résultat... mais j'avais tout de même trop mouillé mon terreau, je crois.
Ensuite, c'est l'enfance de l'art : une seule graine par petit trou, un peu de terreau pour recouvrir, ne pas oublier les étiquettes et hop ! sur le radiateur.
Dès que les petites plantules apparaitront, elles auront besoin de lumière. Je ne sais pas encore ce que je ferai si les germinations ne sont pas synchronisées. C'est ça, l'aventure !
Allez, je vous montre quand même ce que j'ai semé :
Ça ne vous dit pas grand-chose, je l'admets. Voici un petit aperçu de ce que j'espère récolter :
Autrefois, c'est-à-dire jusqu'à il y a un an (mais ça parait si loin), je ne jurais que par la méthode "sopalin" (liens explicatifs ci-dessous). Mais l'année passée, justement, un petit test m'a permis de constater qu'un semis direct dans le terreau donnait d'aussi bons résultats... pour moins d'efforts.
Le semis "sopalin", s'il demande plus de manipulations, a toutefois un grand avantage : il permet d'éliminer les plantules malformées et les graines qui ne germent pas. J'évite ainsi de perdre de la place avec des mottes qui resteront vides. Je l'utilise pour les graines plus vieilles ou celles qui ont été récoltées "à la one again" (expression plus récente que "roufrouf" quoi que déjà désuète). Et celle année, il y en a beaucoup !
C'est que souvent, il m'arrive d'être trop généreuse et de donner jusqu'à mes dernières graines en pensant : "Pas grave ! j'en récolterai de nouvelles cette année"... Et puis j'oublie. Je dois alors faire appel au bon cœur des copines pour récupérer une variété perdue (merci encore Catherine). Mais heureusement, parfois, je trouve des solutions de sauvetage comme cette aubergine "green apple" oubliée au fond d'un panier à légumes dont j'ai récupéré les graines in-extremis avant qu'elle ne vole au compost.
Ou, pire encore, ces petits piments "piri piri" séchés qui étaient destinés à la cuisine.
Parfois, il reste tout de même quelques graines au fond d'un sachet. C'est vraiment ce qui s'appelle faire le fond de ses poches.
J'aime ce petit piment au feuillage presque noir, mais arriverai-je à le récupérer à partir de quelques graines ?
Il n'est pas dit que tout cela va germer : le moins que l'on puisse dire, c'est que ces graines n'ont pas été conservées de façon optimale. Mais au moins, je n'aurai pas perdu trop de place en essayant de les semer malgré tout.
Grace au "semis sur sopalin" on évite de perdre de la place en occupant des mottes avec des graines qui ne germeront pas.
Vous aurez remarqué que j'avais aussi semé deux sortes d'aubergines : les apple-green (voir plus haut) et un fond de sachet de "little finger" à semer avant le... 31 décembre 2017 (qui ne risque rien n'a rien).
Je vous avais parlé d'une "expérience" : la voilà. L'idée ne sort pas de n'importe où, c'est une discussion avec un maraîcher voisin qui m'a mis la puce à l'oreille. Admirative devant ses beaux poivrons, je lui ai demandé quel était son matériel pour arriver à ce résultat : il m'a expliqué qu'il semait simplement ses graines en janvier et qu'il laissait le tout pousser sur l'appui de fenêtre. Ah bon ? Pas de lampe, pas de nappe chauffante, rien ? Non, rien !
Est-ce que j'arrose trop mes tomates ? - Au jardin des Quatre Moineaux
https://www.quatremoineaux.be/2019/08/faut-il-arreter-d-arroser-les-tomates.html
Je parle du beau potager de Ryan ici
Je n'ai plus eu l'occasion de rencontrer Ryan depuis lors, mais je me suis dit "pourquoi pas ? ". Alors, j'ai fait quatre petits pots pour voir. Ils sont avec les autres sur le radiateur (faut pas exagérer non plus : je ne suis pas une tortionnaire ! ) mais ensuite, ils n'auront droit ni à un apport de chaleur supplémentaire ni à de la lumière artificielle : derrière la fenêtre, et débrouillez-vous !
J'ai choisi pour cette "expérience" mes variétés les plus costaudes. Certains y verront un moment de faiblesse mais, juste pour le temps de la germination, j'ai quand même entouré les pots d'un petit plastique à bulles (de récup').
C'est vrai qu'en fin de compte, à part son côté plus "bricolage" la méthode "à la dure" n'est pas bien différente des "poivrons gâtés". Ce n'est que temporaire : la différence viendra plus tard !
En fait, mon objectif serait de pouvoir proposer une méthode simplissime qui permettrait à chacun de produire quelques plants de poivrons à cultiver chez eux, même sur un balcon. Mais avant de faire la maline, il vaut mieux tester !
Et voilà, c'étaient encore des travaux d'intérieur ! J'espère que d'ici peu, cette succession de périodes de pluie alternées avec de la neige fondante et collante va se terminer et que je pourrai recommencer à jardiner dehors. J'attends ce moment pour préparer l'emplacement des courgettes. Je vous montrerai.
A moins que l'une ou l'autre germination ne survienne entretemps !