Pas terrible, la récolte de glycine tubéreuse. Mais la plante est si belle
Cette fois, j'étais bien décidée : j'allais récolter les tubercules d'Apios americana (alias glycine tubéreuse) et m'en faire une petite fricassée. Je me voyais déjà écrire un article du genre " la glycine tubéreuse : un légume méconnu, mais délicieux". Le tout agrémenté de quelques photos appétissante.
Ben non !
Je vous présente ma récolte de glycine tubéreuse, version 2016 :
Hé oui, juste deux petits tubercules de rien du tout ! Un moment, j'ai bien eu envie d'en sacrifier au moins un pour le goûter. Mais non : j'ai d'autres projets pour eux.
Avant d'en parler, peut-être qu'une petite présentation ne serait pas superflue. Voici donc ma glycine tubéreuse :
Avouons qu'elle lui ressemble : elles sont toutes les deux des plantes grimpantes avec des feuilles découpées et des fleurs qui font penser à celles des petits pois. Mais celle-ci, contrairement à sa cousine plus connue, est entièrement comestible. Pour la petite histoire, signalons qu'elles font partie de la même famille (les fabacées) mais pas du même genre (wisteria pour la glycine classique et apios pour la tubéreuse)
Elle a un caractère particulier : je l'ai achetée il y a plus de dix ans et, chaque année, je me dis "c'est fini, elle ne reviendra pas". Et puis un jour, parfois pas avant le mois de juin, je découvre une petite tige à bonne distance de l'endroit où elle poussait l'année précédente.
Hé oui, la glycine tubéreuse se promène. Et c'est à moi de la repérer à temps au printemps avant de commettre l'irréparable.
Elle aime tellement sa liberté, qu'elle a réussi à passer sous le chemin de pierres et à s'installer dans le massif de vivaces de l'autre côté.
C'est aussi pour cette raison que ma récolte est aussi minable : j'ai l'impression que la plupart des tubercules sont sous le chemin et, bien sûr, il n'est pas question que je le détruise pour les récupérer !
Certains la qualifient d'envahissante. Certes, elle aime bien se promener. Mais, à moins d'être psychorigide, genre "quand je plante une plante ici, elle reste ici", on peut parfaitement tolérer son petit caractère vagabond. Ses lianes se faufilent entre les vivaces, elles n'étouffent pas les autres plantes et la couleur de leurs inflorescences s'harmonise avec la plupart des fleurs.
J'ai lu, sur certains sites, qu'elle avait une odeur "suave". Selon moi, elle sent mauvais (et je suis gentille). C'est sans doute une affaire de goût. Mais moi, en tout cas, je n'aime pas.
L'Apios americana pousse en Europe depuis son introduction au XVIIe siècle mais ne connait pas un grand succès. Pourtant, il parait que dans sa région d'origine (l'Est du Canada et des Etats Unis), elle constituait une part importante du régime des "peuples premiers". Comprenez : "les Indiens" Sans vraiment les cultiver, ceux-ci les plantaient autour de leurs lieux de campement où on les retrouve encore aujourd'hui. Les premiers colons européens auraient suivi leur exemple.
A l'état sauvage, ces plantes poussent le long des rivières. En terrain humide, donc. Il semblerait aussi qu'elles supportent bien l'ombre. Je vais donc planter ma "récolte" au pied d'une haie libre afin qu'elle pousse dans les arbres et j'espère une récole un peu plus conséquente en 2017 !
Je reparlerai certainement de l'Apios americana qui, d'après ce que j'ai lu, a plus d'un tour dans son sac.
Et si vous voulez en savoir plus, voici un lien intéressant : Plants for a futur. Il s'agit d'un site qui recense toutes les plantes comestibles et médicinales connues. Une vraie mine d'informations !