Bruges en janvier : pas si morte que ça
Je n'allais pas à Bruges, en plein hiver, pour voir des fleurs et des jardins. Je voulais traîner pendant des heures dans les musées, seule, sans personne pour me presser...et c'est ce que j'ai fait. Mais bon, comme certains voient des complots judéo-maçonniques partout, moi, ce sont des jardins que je vois. Et aussi des fleurs ! Petite visite guidée.
En s'éloignant un peu du centre, de ses boutiques pour touristes et de ses canaux sur-photographiés, on découvre des coins paisibles et de nombreux jardinets très soignés et de tous styles.
Une mention spéciale à celui du restaurant "De Bottelier", décoré d'un multitude de réveils et d'objets se rapportant au temps qui passe. L'intérieur est encore plus extraordinaire et, le plus important, on y mange très bien, pour un prix normal... ce qui est loin d'être le cas dans les restos du centre.
Comme j'aimerais pousser cette porte pour découvrir le jardin secret auquel elle donne peut-être accès.
Un peu plus loin, près du grand canal qui entoure la ville, on trouve de "vrais" grands jardins avec potager, tas de compost et tout ce qu'il faut.
Une zone verte entoure toute la ville le long du canal : on peut la parcourir à pied ou à vélo. C'est tout à fait apaisant. Les tapis de perce-neige (qui n'ont pas eu grand-chose à percer cette année), ajoutent au charme de la promenade.
Dans le "béguinage", plus étonnant, les narcisses commencent déjà à s'épanouir. Je n'ai pas pu les photographier de plus près car il est strictement interdit de marcher sur la pelouse.
J'en profite pour vous montrer un plan plus large de cet endroit hors du temps, où les visiteurs sont priés de respecter le silence.
A propos de fleurs, des groupes de "roses" rouges en céramique, disséminés un peu partout le long des canaux, m'ont intriguée pendant tout le séjour. Renseignements pris, Il s'agit en fait de coquelicots (!) réalisés par les bénévoles d'une association : Coquelicots pour la Paix qui vise à sensibiliser le public aux problématiques de la guerre, de la violence et de la mutilation.
Bon, ce n'est peut-être pas une bonne idée de visiter Bruges en janvier si on n'a pas le moral : tous ces grands arbres dénudés, cette eau stagnante, cette nostalgie d'une époque brillante révolue depuis longtemps n'incitent pas vraiment à la rigolade. Comme ici, au Minnewater, aussi appelé "lac d'amour". Un endroit romantique mais quand même un peu oppressant avec ses grands arbres dénudés et ses envolées de mouettes criardes.
Dans la cour de la brasserie "de Halve Maan" où l'on brasse une très bonne bière que l'on peut déguster sur place, j'ai trouvé cette idée géniale pour créer une séparation légère et décorative.
Tout ça est un peu frustrant, me direz-vous. C'est vrai que j'ai pensé plusieurs fois "je reviendrai à la belle saison". Mais ça vaut le coup de visiter Bruges en Janvier : il y a moins de touristes et on peut se balader dans les musées pendant des heures sans être embêté par les visiteurs pressés et les ados ennuyés qui attendent que ça passe.
J'adore me perdre dans les tableaux des peintres de la renaissance Nordique. A Bruges, on trouve une multitude d’œuvres réalisées par les "Primitifs Flamands" avec une minutie extraordinaire. Ce qui me fascine toujours, c'est la précision avec laquelle ils représentaient les fleurs. A tel point qu'il n'est pas du tout compliqué de les déterminer. J'ai pris quelques photos : elles sont de mauvaise qualité mais elles permettent de se faire une idée du réalisme et du sens de l'observation des peintres de l'époque.
Je ne m'étends pas sur le sujet : ces fleurs ont un sens symbolique qu'il est bien difficile de déchiffrer aujourd'hui. C'est passionnant ! Je suis en train de me renseigner sur le sujet et je compte écrire un article synthétisant les infos que j'aurai trouvées.
Je n'ai pas séjourné à Bruges assez longtemps pour pouvoir établir une longue liste de bonnes adresses. Sans parler des musées (surtout Groeninge et celui de l'hôpital Saint Jean), en voici pourtant quelques-unes que je voudrais vous recommander :
Pas très loin du béguinage, sur une petite place charmante : on entre directement dans l'atelier de fabrication des bijoux, souvent inspirés par la nature. Après avoir longtemps hésité, j'ai choisi ce pendentif inspiré par une petite plante qui pousse dans l'atelier : le ceopegia.
On peut commander en ligne mais le site est en flamand et en anglais.
Le restaurant dont j'ai déjà parlé plus haut. Super-sympa : on est très bien accueillis. J'étais seule et on ne m'a pas calée dans un coin comme c'est souvent le cas. Au contraire, j'ai pu profiter d'une vue directe sur le canal tout en dégustant mon aile de raie, très fraîche, avec un bon accompagnement de légumes. Je ne vous parle pas de l'excellente crème brûlée en dessert. Si je retourne à Bruges, j'irai là tous les jours !
Le patron parle français et vous épargne les commentaires, souvent un peu lourds, des flamands sur l'obligation morale qu'aurait chaque belge de maîtriser les deux langues nationales.
C'est un endroit plus touristique mais bien sympa quand même. Je vous laisse visiter le site qui est en français. J'y ai bu une très bonne bière non filtrée : c'est rafraichissant et original. On peut aussi y manger un bout.
J'y ai trouvé tout ce que j'attends d'un hôtel pour un séjour en ville : le confort, la propreté, une déco sobre mais raffinée, un personnel très serviable et de bons petits déjeuners. Mais, surtout, il est situé tout près du centre et ... du restaurant De Bottelier. En plus, il n'est pas trop cher.
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Voilà, je ne vous assomme pas avec mes photos "cartes postales" du centre de Bruges, il y en a assez comme ça sur Internet. C'est une ville que j'aime malgré ses (gros) défauts : trop de touristes et l'exploitation qui en découle avec ses prix parfois exorbitants et un service "à la chaîne". Mais, comme dans toutes les villes touristiques, dès qu'on s'éloigne un peu du centre, on trouve des quartiers authentiques et charmants où il fait bon se perdre.
A bientôt