Des nouvelles : les piments hivernés à l'intérieur
Souvent, je vous parle d'une expérience ou d'un essai de culture. Je termine l'article par "on verra bien", ou une expression du même genre... et j'oublie d'en reparler. Mais je vais essayer de me rattraper. Pour commencer, parlons un peu de ces plants de poivrons qui ont passé l'hiver dans la maison. Voici l'article que j'écrivais à leur propos en janvier dernier :
Jusqu'à cet hiver, je n'avais jamais fait beaucoup d'efforts pour conserver des plants de piments ou de poivrons à l'abri du gel. Mais un tout petit piment malgache m'a donné l'envie d'essayer.....
http://www.quatremoineaux.be/2017/12/culture-piment-poivron-interieur.html
Que sont devenus les poivrons et piments hivernés à l'intérieur ?
Hé bien, ça s'est pas mal passé ! On commence par qui ? Allez, par le plus grand pour changer un peu.
Le piment malgache de Michel (Alias Epimedium)
Il en aura mis du temps pour démarrer. Pendant l'hiver, il est resté bien vert mais a peu évolué. Et puis soudain, au printemps, il s'est mis à pousser et il n'a pas fait les choses à moitié.
Depuis une dizaine de jours, le grand piment malgache a pris ses quartiers d'été dans la serre... il fait beaucoup plus clair dans la maison !
Quand on y regarde de plus près, on s'aperçoit que ses branches sont recouvertes d'une multitude de mini-piments qui ne demandent qu'à grandir et à rougir. Enfin, j'espère.
Notez que Michel (Epimédium) , dans les commentaires de l'article cité ci-dessus, m'avait bien prévenue qu'à Madagascar, ces piments se récoltaient lors de la deuxième année de culture. Comme j'ai bien fait de le rentrer cet hiver !
Mon deuxième essai était un peu différent : le piment malgache a toujours poussé en pot, ce qui simplifie les choses. Mais j'ai aussi tenté d'hivernation dans la maison, d'un autre plant de poivrons qui lui, était planté en pleine terre dans la serre :
Le mini-poivron d'ortie-culture
Celui-ci non plus, je ne connais pas son nom exact. C'est un plant qui reste de taille plus modeste, c'est pourquoi j'ai pu facilement le transférer en pot avant de le rentrer. Lui aussi se porte bien, même s'il a toujours un petit air flappi.
Dans la serre depuis un mois, le mini-poivron en pot porte une dizaine de fruits mûrs et quelques autres encore verts.
Dès la fin du mois de février, il s'est mis à fleurir et, très rapidement, les premiers petits poivrons sont apparus.
Le petit piri-piri
A ces deux plants, je dois ajouter un troisième larron, c'est le petit piment piri-piri ramené de Porto en novembre. En forme, lui aussi, il porte quelques fruits encore jaunes.
Le bilan
Pour moi, le résultat est concluant. Sans aucun doute, d'autres poivrons, triés sur le volet, auront-ils le privilège de passer l'hiver prochain dans mon salon.
Quelques observations
Il serait très tentant de "les sauver tous". Mais il y a un problème... de taille : je n'ai pas assez de place. De plus, comme plusieurs personnes l'ont fait remarquer, cette méthode est surtout intéressante pour les "petits" poivrons/piments.
Avant de terminer, je note ci-dessous quelques observations... à ne pas oublier pour l'automne prochain.
Il faut bien les arroser
Ces plants de poivrons sont restés dans une pièce chauffée : malgré un certain ralentissement de leur croissance pendant l'hiver, ils ne sont pas entrés vraiment en dormance et montraient des signes de flétrissement lorsqu'ils n'étaient pas assez arrosés. J'ai observé qu'ils se portaient bien mieux lorsque la terre était bien humide (et même quand la soucoupe restait pleine d'eau un jour ou deux).
Ils se débrouillent sans éclairage artificiel
J'avais de gros doutes sur la capacité des poivrons à supporter les courtes journées d'hiver. Mais malgré l'absence quasi-totale de soleil pendant plusieurs mois et un petit rideau "coupe-vue" qui limite encore plus la luminosité, mes plants sont restés bien verts et en bonne santé. Je précise toutefois que je les avais placés derrière une fenêtre orientée plein sud.
En hiver, quand il fait sombre dehors, les plantes doivent être tout contre la vitre, exposée au Sud, pour recevoir assez de lumière.
Les féconder manuellement ou pas ?
A part quelques mouches sporadiques, les insectes ne sont pas si nombreux dans la maison. Ou alors, ils ne sont pas du genre à féconder les fleurs. Aussi, j'ai toujours gardé un petit pinceau sous la main pour "faire l'insecte" et permettre la fécondation. Était-ce indispensable ? Je n'en sais rien. Toujours est-il que les fruits sont là.
Recouvrir la terre de gravier
C'est encore un conseil d'Eveliotis, du blog "jardins du Nord" : pour éviter que les pucerons et autres bestioles présentes éventuellement dans le substrat ne viennent attaquer nos précieux plants, on peut recouvrir la terre d'une couche de graviers. Est-ce pour cette raison que jamais le moindre puceron ni la moindre araignée rouge ne s'en sont pris à mes plants ?
Essayer l'autre méthode
Pour conserver un plant de piment en hiver il faut soit le mettre en repos entre 12 et 15 °C + le tailler de moitié au-dessus des fourches et limiter les arrosages à leur plus simple expression (à peine humide).
OU poursuivre sa culture à t° ambiante en intérieur en poursuivant des arrosages moyens. Dans ce cas il faut surtout surveiller la prolifération éventuelle mais fréquente d'araignées rouges ou de pucerons
La méthode qui consiste à conserver les plants à température ambiante a fait ses preuves mais j'ai envie, en plus, d'essayer l'hivernage entre 12 et 15°. Est-ce que ça va marcher ?
On verra bien !
Bon dimanche.