Le retour de l'argiope frelon

Connaissez-vous l'argiope frelon ? C'est une des plus belles araignées de nos régions...et aussi l'une des plus grosses. Bon, tout est relatif, mais plus de deux centimètres pour une araignée, c'est déjà pas mal. Il y en a une dans mon jardin !

Elle a construit sa toile entre les hautes herbes à quelques centimètres du sol. Pas facile de la photographier dans ces conditions ! C'est le genre de bestiole dont on se méfie instinctivement. Elle ne s'appelle pas argiope frelon pour rien : elle en a à peu près la taille et l'allure "sympathique"... version araignée. Mais elle a bon caractère :  j'ai pu poser mon appareil photo à quelques centimètres d'elle sans qu'elle me saute à la figure toutes griffes dehors. Elle a eu l'amabilité de se laisser photographier sous toutes les coutures.

Depuis que nous vivons ici, c'est seulement la deuxième fois que j'en vois. Il faut dire que malgré ses couleurs vives et sa taille respectable, l'argiope fasciée (c'est sont autre nom) n'est pas si visible que ça.

En 2011, une argiope s'était installée près de la porte de la cuisine. Elle était beaucoup plus mince que la grosse bobonne de cette année. Bizarre, non ?

"Mon" argiope 2018 habite dans une prairie jamais tondue, en plein soleil. Ce qui prouve une fois de plus que ça vaut la peine de laisser l'herbe pousser... enfin, quand on aime les argiopes (mais il y a d'autres avantages, rassurez-vous).

Je vais la voir tous les jours. Mais voilà qu'hier, elle avait disparu ! Heureusement, Alain a l’œil acéré. Il faut dire qu'il est amateur de champignons : il a trouvé, à quelques mètres de là, le "cocon" très particulier, dans lequel mon argiope a déposé ses oeufs.

Désolée pour la photo mais mon argiope a très bien dissimulé son cocon. Pour prendre une belle photo, j'aurais dû abîmer les soies qui l'attachent aux herbes voisines. Je n'allais pas lui faire ce coup-là !

Puis elle est réapparue : elle a construit une nouvelle toile à quelques centimètres de la première. Mais... elle avait un peu changé.

Après la ponte, ma grosse bobonne d'argiope a retrouvé sa taille de guêpe.

Les argiopes sont, parait-il, de plus en plus communes chez nous (pour rappel, en Ardenne). A une époque, on ne pouvait en observer que dans les régions chaudes, par exemple dans le Sud de la France. Certains voient dans ce retour la preuve du réchauffement climatique. Mais c'est sans doute plus subtil que ça.

Il y a beaucoup de choses à raconter sur cette araignée séduisante. Mais d'autres l'ont fait avant moi, avec beaucoup de talent. En particulier, je vous invite à lire un article très bien fait, rempli d'informations passionnantes (et qui cite ses sources !). Vous y apprendrez énormément de choses.

Mon argiope va mourir cet automne. Mais d'ici-là, je vais passer quelques heures à l'observer. Enfin, si elle bouge un peu : une araignée immobile, ça devient vite lassant ! Ce n'est pas grave, plus nous le laissons pousser en liberté, plus il y a de choses intéressantes à regarder dans le jardin.

A bientôt