Elles sont chouettes les fleurs du bord de mare
Il fait chaud, il fait sec... enfin bref, c'est l'été. Les herbes hautes commencent tout doucement à jaunir. C'est le moment de faire un tour du côté de la mare : montons !
Oui, je sais, c'est bizarre. D'habitude, on creuse une mare dans la zone les plus basse du terrain. Là où, en principe, les eaux devraient s'accumuler naturellement. Mais justement, à cet endroit, il y avait le "terrain de foot" des enfants. Nous n'avons pas eu la patience d'attendre qu'ils deviennent grands ! Et voilà pourquoi il faut monter pour accéder à la mare.
Bon, cette mare, comme vous le voyez n'est pas entretenue : nous n'y touchons pas de tout l'été. Mais nous y montons souvent. On pourrait y passer des heures... et j'y passe des heures ! (Avec un petit sentiment de culpabilité quand même). Il y a tant à observer... et à admirer ! Des animaux, bien sûr et puis des fleurs. En ce moment, elles sont même très en forme, les pieds dans l'eau et narguant leurs copines qui ont soif.
Ces fleurs sont toutes indigènes. Elles forment librement des associations fleuries qui, à mon goût, sont plutôt réussies. En ce moment, les "dominantes" sont les reines des prés, les lysimaques communes et les salicaires.
Les lysimaques communes
Je les préfère à leurs cousines envahissantes et toujours un peu poussiéreuses, les lysimaques ponctuées. Celles-ci sont toujours bien fraîches et fleurissent très longtemps.
Les reines des prés
Qui pourrait croire que ces fleurs sont indigènes ? Elles peuvent devenir très grandes, jusqu'à plus de deux mètres de haut. Elles sentent merveilleusement bon !
Elles attirent une multitude d'insectes. Quand ils les butinnent, les bourdons deviennent frénétiques !
Les salicaires
Toujours bien dressées, toujours bien nettes, les salicaires apportent leur couleur mauve à l'ensemble. Elles constituent une source de nectar importante pour les abeilles.
Elles aussi forment de belles grandes touffes, jamais envahissantes.
Ces trois bonnes vivantes, respectueuses du "vivre ensemble", se mélangent sans s'étouffer. Mais depuis quelques années, je vois s'élargir la place occupée par une plante que je vais devoir surveiller de près car elle semble prendre un peu trop ses aises :
La tanaisie
Elle est pourtant bien jolie, elle aussi. Contrairement à beaucoup, j'aime son odeur quand on la froisse. Savez-vous qu'en petite quantité elle relève le goût des gâteaux au chocolat ?
Sous ses inflorescence, la tanaisie abrite souvent une petite colonie de pucerons. Très nombreuses en début de saison, il n'en reste plus qu'une seule actuellement. Ces pucerons constituent une source de nourriture pour de nombreux prédateurs dont, notamment, les libellules. J'imagine que ça doit faire râler les fourmis !
PArmi ces stars qui attirent tous les regards, poussent quelques discrètes. Je ne vous parle que de celles qui sont en fleurs pour le moment :
L'Achillea ptarmatica
Si on se fie à son nom, elle ferait éternuer. Il en fleurit toujours quelques-unes ici et là.
L'épiaire des marais
Elle pousse dans la partie marécageuse de la mare. Avec un nom pareil, il fallait s'y attendre. Impossible de l'approcher pour la prendre en photo sans patauger dans 20 cm de boue. La voilà de loin :
Plus haut sur la rive mais aimant tout de même l'humidité, voici la
Renouée bistorte
Elle fleurit au printemps mais, allez savoir pourquoi, elle nous gratifie actuellement d'une seule et unique fleur. Il semble qu'elle commence à s'étendre dans les zones non-tondues de la prairie qui entoure la mare. Tant mieux ! j'espère secrètement qu'un jour, le nacré de la bistorte viendra pondre dessus.
Cette végétation grouille de vie : insectes, amphibiens, oiseaux s'y nourrissent, s'y reproduisent ou s'y abritent. Une mare comme celle-là accroît considérablement la biodiversité d'un jardin. Mais ce n'est pas tout : presque toutes ces plantes ont des vertus médicinales ou sont comestibles (essayez ces recettes, vous verrez). Elles se ressèment toutes seules et ne demandent aucun entretien, à part un petit "nettoyage en fin d'automne" pour limiter leur enthousiasme. Certes, elles accélèrent probablement l'évaporation de l'eau de la mare mais elles sont adaptées aux changements de régimes et peuvent supporter un sol sec pendant quelques temps... jusqu'à la prochaine pluie. Enfin bref ! Je les préfère aux plantes de berges sophistiquées, vendues bien cher en jardineries.
Et ce sera le mot de la fin ! Bon week-end.
Ah non, pas vraiment : depuis ce matin, une petite chanson me trotte dans la tête. Allez savoir pourquoi ?