Journal du 19 août : un coup de pied au cul
Est-ce que, vous aussi, parfois, vous avez des "coups de mou" ? Ces moments où vous vous posez des questions positives du genre "à quoi bon ?". Je traverse une période comme ça en ce moment : après les grosses chaleurs, il fait plus frais, mais toujours aussi sec. Pourtant, une belle averse m'avait redonné espoir.
Mais la terre a si soif qu'en quelques minutes, le sol était redevenu tout sec et que mes plantes recommençaient à ramollir de la feuille. Pourquoi s'acharner dans ces conditions ? A quoi bon semer, repiquer, bouturer, tailler si c'est pour ne pouvoir profiter de son jardin que pendant deux mois, au printemps ? Vous voyez où j'en étais !
C'est une question de regard, me direz-vous. Ces couleurs blondes, ce petit côté aride peuvent avoir leur charme. Mais l'auto-persuasion a ses limites.
Il était temps de se reprendre en mains, de redresser la barre, bref ! de se donner un coup de pied au cul. Baisser les bras serait bien tentant mais je sais que je vais le regretter dans quelques semaines, lorsque, la fraîcheur aidant, les plantes vont recommencer à pousser (enfin, c'est ce qui devrait se passer si tout va bien). Dans ces cas-là, je sais ce qu'il faut faire... encore faut-il le faire : se secouer sans exagération, ne pas vouloir tout régler d'un coup, se fixer un objectif raisonnable et s'y tenir. J'ai commencé par mon petit talus à l'ouest de la maison.
Cette zone mesure une dizaine de mètres de long et un ou deux mètres de large. La pente est orientée vers l'Est mais elle profite de l'ombre de la maison pendant toute la matinée. On est à la mi-ombre mais ce n'est pas ça qui empêche certaines plantes de souffrir de la sécheresse : quand il n'y a pas d'eau, il n'y a pas d'eau ! Même à la mi-ombre.
Bon, allez. C'est moche pour le moment, mais avec un peu d'imagination on peut rêver à ce que ça pourrait donner en septembre : j'ai enlevé tout ce qui était sec... et il y en avait !
En fait, rien que de ce petit talus de 10 mètres, j'ai enlevé toute une brouette de tiges sèches et défleuries.
Il était temps : il y avait vraiment du laisser-aller. Mais que voulez-vous, quand il fait plus de 30 degrés, le jardin pourrait encore se consumer à petit feu que je ne mettrais pas le nez dehors : je hais la chaleur excessive. On est Belge ou on ne l'est pas !
L'érodium de Manescau n'est pourtant pas difficile à entretenir : il suffit d'enlever ses tiges défleuries pour que la floraison se poursuive jusqu'en novembre. Oui, mais si on a la flemme....
Les thanacétums parthéniums (grande camomille en version "dorée") sont couverts de graines et leurs tiges sont toutes sèches. Autant les couper.
Ces tanacetums sont décidément des plantes pleines de ressources : une fois les tiges sèches coupées, j'ai découvert une belle petite floraison toute mignonne.
Mais avant de jeter toute la végétation coupée sur le compost, j'ai récupéré ce qui pouvait l'être : j'ai récolté des graines, j'ai secoué les tiges un peu partout au-dessus du talus et, par sécurité, j'ai fait quelques petits semis.
Il y a tout de même de jolies choses dans ce talus, comme ces echinaceas, semées l'hiver dernier, qui restent imperturbables sous un soleil de plomb : la classe !
Et voici la dernière survivante d'une belle touffe de marguerites échevelées que j'adore. J'espère qu'elles me feront une petite remontée avant l'hiver.
Voilà, c'était une première étape dans la reprise en mains de mon jardin. Chaque jour, je vais m'occuper d'une petite zone. A fond ! J'espère en avoir terminé en une dizaine de jours à raison d'une heure ou deux de travail quotidien. Et pour me motiver, promis, je vous raconte tout ça au fur-et-à-mesure. Alors, à demain !