La Ferme Nos Pilifs : permaculture et agroécologie

A l'occasion du "Brussel's Tomato Festival" dont j'ai déjà parlé ici, il était possible de visiter les serres et les potagers cultivés par l'association.

Les buttes suivent les lignes de niveau : ainsi, lorsqu'il pleut, l'eau ne s'écoule pas et reste dans  la terre, évitant l'érosion du sol.

Pour constituer les buttes, on a creusé la terre sur un vingtaine de centimètres et les fossés ainsi crées ont été remplis de bois mort et de déchets organiques avant d'être recouvertes avec la terre des allées et par du paillis. On trouve sur Internet, de nombreux sites spécialisés qui expliquent cette technique en détails. Ces buttes sont typiques de la permaculture, mais pas indispensables. Les légumes y poussent dans un joyeux mélange établi en tenant compte des interactions qu'ils ont entre eux.
 

J'ai fait la visite guidée deux fois (!) ... avec des guides différents. C'était intéressant car ils n'avaient pas la même analyse de la méthode. L'un était très enthousiaste tandis que l'autre était beaucoup plus mitigé. Pour celui-ci, le travail nécessaire à la construction des buttes n'en vaut pas la chandelle et, même, l'utilisation de matériaux en décomposition, provoque une "faim d'azote" qui réduit la production de légumes. Il a développé, avec une équipe de jardinier, une autre parcelle de culture basée sur le principe de l'agroforesterie.

Le terrain est divisé en longues bandes séparées par des clôtures sur lesquelles grimpent toutes sortes de lianes productives : vignes, haricots, courges, etc. A intervalles réguliers, des arbres fruitiers encore jeunes devraient encore se développer un peu puis être taillés afin de limiter leur ombre.

Entre ces "haies", deux bandes de culture dont la largeur correspond à celle d'une "campagnole" accueillent les légumes plus bas.

Si vous ne savez pas ce qu'est une "campagnole" voici une vidéo provenant du site de son fabriquant (la fabriculture) qui en explique le principe. Il paraît que c'est formidable !

Ce jardin fournit le magasin et le restaurant de l'association. Il doit être fonctionnel et faciliter la récolte. Son aspect parait plus strict que celui du potager sur buttes mais la succession des haies et des planches de culture est malgré tout très esthétique.

Les résultats obtenus par les deux méthodes sont tout à fait bluffants : les légumes sont magnifiques, en pleine santé, l'endroit bourdonne de vie (rappelons que nous sommes à l'intérieur du ring de Bruxelles) ! Mais faut-il vraiment choisir une méthode ? Ce que je trouve intéressant quand je visite des jardins, que ce soit dans une institution comme ici, ou chez un particulier, c'est le partage d'expériences, la découverte "trucs" des uns et des autres et, surtout, l'envie de s'en inspirer pour faire de nouvelles expériences enrichissantes.

Le but de l'association est aussi de nous faire découvrir quelques idées d'aménagement dans les "jardins d'inspiration". Voici quelques idées...

Et enfin, quoique plus difficile à mettre en œuvre : le toit végétalisé

Pour ses jardins, son restaurant et son épicerie mais aussi parce que c'est sur les terres de la Ferme de Nos Pilifs que les membres de l'ASBL "les jardins de Pomone" cultivent des légumes rares et anciens depuis maintenant trois ans ! Ils sont ouverts les mercredis et samedis après-midi jusqu'au 15 octobre : il ne faut pas trainer !