Une histoire de schtroumpfs et de courgette blanche d'Egypte
Vous souvenez-vous de l'histoire du Cosmoschtroumpf ? Ce n'est pas récent : la dernière fois que j'ai lu cet album, c'était il y a... une cinquantaine d'années. Mais j'y repense souvent et figurez-vous qu'encore aujourd'hui, il influence ma façon de penser.
En résumé, le cosmoschtroumpf voudrait bien voyager dans les étoiles. Pour réaliser son rêve, Il invente alors toutes sortes d'engins spatiaux. Mais à chaque fois, un détail vient tout faire rater. Avec quelques modifications, ça aurait pu marcher... Mais non ! Le cosmoschtroumpf préfère abandonner son ancien modèle et construire un nouveau prototype. Et ça continue de la même manière jusqu'à la fin de l'histoire. Enfin presque...
Si je vous raconte tout ça, c'est parce que, cinquante ans plus tard, j'y repense systématiquement quand je me trouve face à un échec : au lieu d'abandonner ou de tout démolir pour recommencer à zéro, je me demande si quelques petits changements ne suffiraient pas à transformer cet échec en réussite.
Neuf fois sur dix, qu'il s'agisse de choix de vie importants ou de faire pousser des légumes, ça marche ! C'est ici que l'on retrouve l'histoire de la petite courgette blanche d'Egypte.
C'est une histoire qui commence bien mal. Arrivée dans un petit sachet via "graines de troc", elle n'a même pas eu l'occasion de germer. Fin de la première tentative.
Sandrine (encore elle !) ayant lu le compte-rendu de mes déboires avec les cucurbitacées a proposé de m'envoyer à nouveau des graines. Bien-sûr, j'ai sauté sur l'occasion.
Nous étions déjà fin mai, je les ai semées directement en terre et entourées de toute mon attention...
Les trois graines ont germé mais, catastrophe, deux petits plants ont été dévorés par les limaces.
Quant au dernier, semé dans le potager, il n'était pas vaillant. Sur la photo, il a un mois et demi et on peut dire qu'il ne les fait pas !
Et c'est là que j'aurais pu abandonner : après tout, l'Egypte, ce n'est pas l'Ardenne, alors pourquoi s'acharner ? Mais tant qu'il y a de la vie, il y a de l'espoir ! Philosophie schtroumpf aidant, ainsi qu'un peu de culpabilité par rapport à Sandrine, j'ai changé un petit détail : je l'ai transférée dans un pot. Ou plutôt dans une grande casserole !
Et là, elle s'est sentie chez elle. Je pense que le sol du potager était vraiment trop détrempé (souvenez-vous de cet été pourri !). Son nouveau milieu de vie, mieux drainé, lui convenait mieux. Deux semaines plus tard, elle avait repris des couleurs et commençait à ressembler à un plant de courgette.
Mais nous étions déjà début août et toujours pas la moindre fleur ! Aurais-je un jour la chance de voir quoi à ressemble cette courgette blanche ? (Suspens...).
(je me demande quand même qui lira jusqu'ici !)
Un jour, le vingt août pour ne rien vous cacher, une toute petite courgette est apparue.... qui a fini par devenir une GROOOOOOOSSE courgette.
Combien de temps entre la petite courgette et la grosse courgette ? 26 jour ! ça pousse vite une courgette.
Vous aurez remarqué qu'il n'y avait qu'une seule et unique courgette !
Alors, que faire ? La cueillir et la manger dans l'espoir qu'il en revienne d'autres ou la laisser mûrir pour récolter les graines ? Comme nous étions déjà mi-septembre, j'ai choisi la deuxième alternative. Elle n'a plus vraiment grandi mais sa peau a durci et elle est devenue toute jaune.
Le 15 octobre, le feuillage est détruit par les première gelées, il est temps de récolter les graines.
J'ai récolté les graines. J'espère qu'elles ne sont pas hybridées. Il n'y avait plus de courgettes en fleurs dans les environs immédiats quand la blanche d'Egypte s'est décidée à fleurir, mais on ne sait jamais. On verra, c'est ça qui est amusant.
Les histoires de plantes sont souvent des histoires sans fin.
Hé oui, j'ai une vie passionnante !